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Saint-Pierre-des-Corps : pressenti pour être maire, Olivier Conte accusé de harcèlement moral

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Alors que le conseil municipal de Saint-Pierre-des-Corps doit élire son nouveau maire ce mercredi 18 septembre, après la démission d'Emmanuel François, l'ex-directrice de cabinet jette un pavé dans la mare. Stéfanie Piot accuse deux élus de harcèlement moral, dont le favori au poste d'édile.

La mairie de Saint-Pierre-des-Corps.
La mairie de Saint-Pierre-des-Corps. © Radio France - Camille Huppenoire

Saint-Pierre-des-Corps et son univers impitoyable. À la veille du conseil municipal qui doit permettre d'élire le successeur d'Emmanuel François, démissionnaire en juillet dernier, Stéfanie Piot a décidé de sortir du bois. Licenciée de son poste de directrice de cabinet cet été, elle a adressé, ce mardi 17 septembre, une lettre ouverte au préfet et à tous les grands élus du département, pour donner sa vérité sur la vie très agitée de la politique corpopétrussienne. Elle accuse les deux premiers adjoints de harcèlement moral : Eloïse Drapeau et Olivier Conte, grand favori pour prendre la tête de la ville de Saint-Pierre-des-Corps pour les 18 prochains mois, car unique candidat de la majorité.

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Les mots sont très forts. Stéfanie Piot écrit avoir été victime "d'une machination oppressante et destructrice". Le tout, avec la complicité, assure-t-elle, d'un autre adjoint Mickaël Chapeau et du directeur général des services. Elle décrit les entraves à son travail, les barrages de réunions, les exclusions et propos dénigrants, comme cette sortie de l'adjointe Eloïse Drapeau : "Ah non, pas la fête foraine avec Stéfanie, sauf si c'est pour la mettre dans les cases du tir à la carabine".

Contactée par France Bleu Touraine, l'ex-directrice de cabinet à Saint-Pierre-des-Corps affirme avoir déposé une main courante, en 2023. Sans que cela change quelque chose. "Ce n'est pas possible que certains puissent se sentir au-dessus des lois, c'est un délit. C'est même, pour moi, un crime de venir salir la dignité, coûte que coûte et par tout moyen, d'une personne." Elle raconte, après un arrêt maladie, avoir été mise sous pression. "On a voulu me pousser à la démission". Et quand elle demande la protection fonctionnelle - ce qui lui est refusé -, elle se prend le retour de bâton. "En guise de réponse, je reçois un entretien préalable au licenciement". Pour éviter d'en arriver là, une proposition financière lui est faite. Avant d'être retirée de l'ordre du jour, au conseil municipal.

Des poursuites judiciaires ne sont pas à exclure

L'ex-directrice de cabinet charge aussi l'ancien maire, Emmanuel François, dont elle dit qu'il a fui ses responsabilités. "Il a préféré l'immobilisme, me demandant de fermer les yeux sur les agissements malveillants de ses premiers adjoints, par crainte de leur démission et d'une réélection municipale". Contacté par France Bleu Touraine, il se défend. "J'avais une confiance absolue en elle, elle me secondait beaucoup. Et je lui ai souvent dit, à Stéfanie, qu'il fallait qu'on parte, qu'on démissionne tous les deux, car ça ne pouvait plus durer. Qu'aurais-je pu faire de différent, de mieux ? J'avais dit aux adjoints concernés d'agir et de régler les problèmes qu'ils avaient engendrés. Mais, moi, je n'ai pas à assumer ce qu'ils ont fait et dit." Les agissements de ces anciens adjoints ont-ils été les éléments déclencheurs dans sa décision de démissionner ? "C'était un tout, mais ça a été la goutte d'eau qui fait déborder le vase."

Par cette lettre ouverte, Stéfanie Piot espère éveiller les consciences. Notamment autour de la personnalité d'Olivier Conte, fortement pressenti pour devenir maire de Saint-Pierre-des-Corps. "Ce serait plus qu'injuste. Pour moi, il ne représente pas ce qu'est un élu. Je m'inquiète très clairement pour l'administration et, surtout, pour les habitants." S'il est élu, elle promet "d'engager des recours", défendue par deux avocats. "Car je souhaite vraiment que les juridictions compétentes prennent la mesure de la gravité des actes commis par Monsieur Conte et Madame Drapeau." Sollicités par France Bleu Touraine, ils n'ont - pour le moment - pas répondu.

Réponse des élus de la majorité, "beaucoup de bruit pour rien"

Dans un communiqué, non signé, et intitulé "Beaucoup de bruit pour rien", des élus de la majorité de Saint-Pierre-des-Corps écrivent ceci : "L’ancienne directrice de cabinet du maire mène plusieurs attaques dans cette lettre ouverte à la presse : contre les élus, contre le directeur général des services, contre la collectivité. Nous avons été particulièrement choqués par la teneur des propos qu’elle tient dans la presse. Ils ne reflètent en aucun cas la réalité des relations professionnelles entre les élus et l’ancien cabinet du maire, ni les valeurs d’éthique et de bienveillance que nous portons. L’ex-directrice de cabinet n’a pas contesté la procédure du licenciement dont elle a fait l’objet devant le Tribunal administratif. Mme Piot a demandé la reprise de négociations le 6 septembre, la collectivité a répondu favorablement le 13 septembre par l’intermédiaire de son conseil. De ce fait, nous ne comprenons pas vraiment pourquoi Mme Piot a choisi de rendre publique sa version de cette affaire. Ce qu’elle écrit n’engage qu’elle-même. Nous estimons ses propos infondés. Nous rappelons qu’il n’y a pas de procédure judiciaire. Si l’ancienne collaboratrice de M. François souhaite engager une procédure pénale, nous y répondrons."

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