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Coalition, cohabitation, gouvernement technique : les scénarios possibles après les élections législatives

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La dissolution de l'Assemblée nationale par Emmanuel Macron le 9 juin dernier a plongé la France dans une incertitude quant à son avenir politique. Plusieurs scénarios sont possibles à l'issue du second tour des élections législatives anticipées ce dimanche.

La composition de l'Assemblée nationale au soir du 7 juillet déterminera la suite de la vie politique française [photo d'illustration].
La composition de l'Assemblée nationale au soir du 7 juillet déterminera la suite de la vie politique française [photo d'illustration]. © Maxppp - IP3 PRESS

L'incertitude domine dans le paysage politique français après l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale par Emmanuel Macron, le 9 juin dernier. Un mois après, le second tour des élections législatives anticipées ce dimanche peut délivrer des scénarios très différents.

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C'est au président de la République que revient constitutionnellement la charge de nommer son Premier ministre. Un dilemme risque de se présenter à lui en fonction des résultats : désigner le leader du parti qui aura la majorité absolue ou, en cas d'absence de majorité claire, tenter de dégager une option alternative, une coalition rassemblant plusieurs formations politiques. En cas de blocage institutionnel, d'autres options sont encore possibles, comme la composition d'un gouvernement intérimaire ou d'un gouvernement de techniciens, voire la démission du président.

Une grande coalition ?

L'hypothèse d'une cohabitation avec le RN, en tête du premier tour, est atténuée depuis que son président Jordan Bardella a prévenu qu'il refuserait Matignon s'il ne disposait pas de majorité absolue à l'Assemblée nationale. En effet, même avec un peu moins des 289 sièges nécessaires à une majorité absolue, le risque d'être renversé par une motion de censure votée par tous les autres groupes de l'hémicycle serait sérieux pour le patron du parti à la flamme.

Dans le camp présidentiel, on entend plutôt ouvrir des négociations en vue d'une coalition d'un nouveau genre, dans le sens d'une "fédération de projets" prônée par Emmanuel Macron après la dissolution. Le Premier ministre sortant, Gabriel Attal, a lui défendu l'idée "d'une Assemblée nationale plurielle", avec "plusieurs groupes politiques de droite, de gauche, du centre qui, projet par projet, [travailleraient] ensemble au service de l'intérêt des Français".

Encore faut-il parvenir à convaincre les autres formations politiques de rejoindre cette grande coalition. "Le risque, c'est une situation où personne n'est en mesure de gouverner", affirme auprès de l'AFP Camille Bedock, chercheuse du CNRS au centre Émile-Durkheim à Bordeaux.

Un gouvernement intérimaire ?

Pour la politologue, s'ouvrirait alors une "période de reparlementarisation", comme celle vécue aux Pays-Bas ces derniers mois ou en Belgique, restée sans gouvernement pendant de longues périodes en 2007-2008 puis 2010-2011. Le président de la République pourrait alors opter pour "un gouvernement intérimaire chargé d'expédier les affaires courantes pendant un an", délai constitutionnel avant de pouvoir dissoudre à nouveau l'Assemblée nationale. Avec un potentiel statu quo maintenant l'équipe en place, hypothèse favorisée par l'ouverture quasiment immédiate des Jeux olympiques.

Un gouvernement technique ?

Autre option, "une solution technique, un gouvernement apolitique", reprend Camille Bedock, citant l'exemple italien de Mario Draghi (2021-2022). Celui-ci avait obtenu le soutien de la quasi-totalité du Parlement, "les partis y trouvant l'avantage de voir menées des réformes impopulaires sans en prendre la responsabilité politique".

La démission, dernier recours ?

Mais le RN ou la gauche avaliseraient-ils un tel choix d'Emmanuel Macron, lui-même souvent étiqueté comme "technocrate" ? Les oppositions ont préféré agiter le spectre de la démission. Il ne lui "restera que la démission pour sortir potentiellement d'une crise politique", a insisté Marine Le Pen, assurant néanmoins qu'elle n'appellera pas elle-même le président Macron à s'en aller. "Ce président de la République, s'il a si peur du chaos, pourquoi ne démissionne-t-il pas", a également interrogé l'eurodéputée insoumise Manon Aubry.

Jusque-là, le chef de l'État a toujours évacué catégoriquement cette hypothèse, promettant "d'agir jusqu'en mai 2027 comme président", dans une lettre aux Français publiée dans la presse régionale.

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