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Éric Ciotti ne doit pas être "l'assurance-vie du macronisme" pour le député UDR de l'Ardèche, Vincent Trébuchet

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C'est cette semaine qu'un nouveau gouvernement devrait être mis en place, avec Michel Barnier comme Premier ministre. Le député UDR (alliance LR-RN) du Nord Ardèche Vincent Trébuchet, attend des actes forts mais fait entendre sa différence avec les positions du Rassemblement National.

Vincent Trébuchet, député Union des Droites pour la République (Les Républicains-Rassemblement national) de la 2e circonscription de l'Ardèche
Vincent Trébuchet, député Union des Droites pour la République (Les Républicains-Rassemblement national) de la 2e circonscription de l'Ardèche © Radio France - Florence Beaudet

Vincent Trébuchet, député Union des Droites pour la République (UDR) de l'Ardèche était invité de France Bleu Drôme Ardèche ce lundi matin.

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France Bleu Drôme Ardèche : Éric Ciotti doit-il faire partie du futur gouvernement ?

Vincent Trébuchet - Éric Ciotti doit-il assurer l'assurance-vie du macronisme ? Écoutez, je pense que la réponse est simple, elle est non, parce que même si évidemment la nomination de Michel Barnier est une bonne nouvelle quand on pensait qu'on pouvait éventuellement avoir Lucie Castets, la nomination de Michel Barnier n'assurera pas la garantie d'une politique de droite, puisqu'on a un gouvernement qui va de toute façon rester aux mains d'une majorité qui n'est même pas absolue ni relative, et qui va rester aux mains du parti présidentiel. Donc non, je pense qu'Eric Ciotti n'a évidemment pas vocation à faire l'assurance-vie du macronisme encore pendant trois ans.

Qu'est-ce que vous en attendez de ce futur gouvernement ?

Écoutez, j'attends quand même qu'il se saisisse des problèmes que rencontrent les Français et qu'on a, nous, pointés pendant toute la campagne autour de l'immigration, de l'insécurité, de l'accessibilité des services publics. Et donc, évidemment, je souhaite qu'ils se mette au travail très très rapidement sur ces sujets-là.

L'idée d'un ministère de l'immigration est sortie la semaine dernière. Ça a été démenti par Matignon. Vous en pensez quoi ?

J'en pense que les mots ne font pas les actes. C'est-à-dire qu'on a eu, du temps de Nicolas Sarkozy, un ministère de l'Immigration, et finalement on a vu relativement peu de résultats, et c'est à mon avis une des raisons des échecs successifs de la droite qui ont suivi. Là, le problème, c'est qu'avant même de passer aux actes, on a peur des mots. C'est-à-dire qu'aborder la question de l'immigration, manifestement, dans cette nouvelle majorité qui se dessine autour du camp présidentiel quand même, ça fait déjà peur. Donc ça en dit long sur, à mon avis, leur incapacité future à prendre les bonnes mesures sur la question de l'immigration.

Le Rassemblement national va déposer une proposition de loi pour l'abolition de la réforme des retraites. Vous allez le voter ce texte alors que vous, les LR aviez demandé un départ à la retraite à 65 ans ?

Alors c'est des questions complexes, une réforme des retraites c'est pas juste un âge légal c'est aussi des durées de cotisation, c'est mille autres choses et donc on est en discussion actuellement avec le Rassemblement national et il est acté que nous avons des positions différentes sur l'économie et je crois que c'est ce qui fait la richesse de notre alliance. C'est-à-dire que ce qui nous unit, c'est un amour de la France, c'est un désir de relever notre pays véritablement, et je pense que c'est ce que les Français attendent. Et donc sur des mesures économiques, on assume d'avoir des différences et que différentes visions peuvent être fécondes pour le pays. Donc nous verrons le moment venu, si nous votons ou pas cette abrogation, mais nous aurons une position différente et totalement autonome de celle du Rassemblement National, et c'est totalement acté dans le cadre d'une alliance.

Ça veut dire, Vincent Trébuchet, que vous ne voteriez pas une proposition de loi pour l'abolition ?

Ça veut dire qu'effectivement, nous veillerons à ce que la nouvelle proposition qui soit faite comprenne des mesures qui soient des garanties importantes pour le système de retraite.

Finalement, qu'est-ce qui vous différencie du RN ? La question des retraites, on l'entend ce matin mais quels sont les autres points ?

Alors bien au-delà de la question simplement des retraites, je dirais que la question des retraites n'est pas du tout la principale qui nous différencie. On se rejoint d'ailleurs sur la question des retraites sur un certain nombre de points. Néanmoins, effectivement, je pense que c'est des traditions différentes, des traditions historiques différentes. Je crois que la richesse de notre formation, c'est qu'elle est un prolongement évidemment des LR dans sa frange qui a toujours porté des convictions fortes. Elle est donc aussi un prolongement du général De Gaulle. Si on a voulu donner ce nom de l'UDR, l'Union des Droites pour la République, c'est une formation, je rappelle, qu'avait créé le général de Gaulle à l'issue de mai 1968 pour relever le pays. Et donc, on porte avec nous cet héritage de parti de gouvernement, aussi cette cette compétence sur l'ensemble des sujets économiques et c'est vraiment à mon avis cette alliance de deux parcours, de deux sensibilités différentes dans l'information politique qui peut permettre demain d'assurer un gouvernement stable et qui réglera véritablement les problèmes que les Français rencontrent aujourd'hui.

Les LR justement ne risquent pas de disparaître au profit du RN ?

C'est vraiment étonnant d'entendre cette question dans la mesure où ce qu'on voit plutôt c'est que l'autre frange de LR est en train de se faire aspirer par le macronisme. Pour moi, on voit véritablement l'aboutissement de la stratégie d'Emmanuel Macron. On pense qu'il a été un perdant de ses législatives. Il est un gagnant puisqu'il finit enfin par aspirer toute la frange de LR qu'il n'avait pas réussi à aspirer jusqu'à présent. Donc au contraire, je pense que nous on incarne véritablement le prolongement de cette partie des Républicains qui a toujours cru en la France. Et cette alliance avec le Rassemblement National est le moyen de porter nos idées et de faire en sorte que demain elle puisse gouverner le pays.

Marine Le Pen souhaite une dissolution l'année prochaine. Vous êtes sur la même ligne ?

Alors on verra, je suis très pragmatique, l'idée ce n'est pas du tout de faire de la politique du pire. Il y a un certain nombre de sujets qui vont arriver dans le projet de loi de finances. Il faut dès maintenant pousser pour faire passer des mesures qui viendront toucher les Français dans les questions de sécurité, dans les questions de pouvoir d'achat, etc. Maintenant, il est certain qu'on ne peut pas rester paralysé. C'est-à-dire, si on a un gouvernement qui ne peut pas appliquer une véritable politique de droite et une politique qu'attendent les Français sur les questions d'immigration, de sécurité, d'accessibilité aux services publics, etc., on ne le laissera pas prolonger indéfiniment. Donc, on va déjà voir au budget s'il y a des choix forts qui sont posés. Et puis, on verra dans l'année qui vient.

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