Passer au contenu
Publicité

Loi immigration : "ce n'est pas sérieux de légiférer comme ça" dit la députée de Valence, Mireille Clapot

Par

La commission mixte paritaire censée trouver un compromis sur le projet de loi immigration et suspendu dans la nuit reprend ses travaux dans la matinée de mardi. Un désaccord subsiste entre LR et majorité sur les conditions d'attribution des prestations sociales aux ressortissants étrangers .

Mireille Clapot, députée En commun de la première circonscription de la Drôme, apparentée Renaissance
Mireille Clapot, députée En commun de la première circonscription de la Drôme, apparentée Renaissance © Radio France - Florence Gotschaux

Mireille Clapot, députée En commun de Valence, apparentée Renaissance, regrette la méthode employée par le gouvernement sur la question sensible de l'immigration et fait entendre sa différence au sein de la majorité. Elle était invitée de France Bleu Drôme Ardèche ce mardi matin.

Publicité

France Bleu Drome Ardèche : ça coince avec les Républicains sur les conditions d'attribution des prestations sociales aux ressortissants étrangers. LR veut 5 ans de présence sur le territoire national pour qu'ils y aient droit. La majorité refuse ces restrictions. Est ce qu'il faut vraiment s'entêter ?

Je pense qu'une commission mixte paritaire, normalement, c'est pour régler les derniers détails. Quand on a élagué l'essentiel, qu'on a fait voter, que tout le monde accepte un compromis et que sur les derniers détails, on se dit on ne va pas échouer si près du but, dans l'intérêt des Français, dans l'intérêt général. Ici, c'est une situation inédite. Et on voit à quoi elle mène, c'est à dire à un blocage et au fait que la droite, LR principalement, joue la montre en espérant parvenir à bloquer le processus. Et c'est très regrettable. Et quand on pense qu'on nous a annoncé un vote sur un texte de CMP conclusif cet après-midi à 16 h, je suis sceptique.

Une situation "inédite" vous le dites vous même. Depuis hier, de nombreux députés de l'opposition disent qu'ils n'ont jamais un tel bazar. Je vous repose la question : faut-il s'entêter ?

Personnellement, je préférerais qu'on prenne le sujet différemment. Vous savez, j'étais déjà dubitative au début sur une énième loi immigration. Je pense que l'immigration d'abord, ça n'est pas un problème. Et ça n'est pas que le ministre de l'intérieur qui doit s'en occuper. Finalement, c'est multi-sujets et donc c'est interministériel. Cela pose des questions de solidarité, de santé, d'éducation et bien sûr aussi de sécurité. Mais à partir du moment où pour la droite, tout ce qui est étranger est mauvais et que certains, dont je fais partie, disent "il faut prendre le sujet différemment", on a du mal à converger sur une méthode. Moi, je préférerais personnellement, quand on règle chacun des sujets de façon séparée et surtout qu'on prenne le temps. C'est pas sérieux de légiférer comme ça sur un texte absolument énorme, avec des mesures très dures, avec des mesures de bon sens et qui vont dans le bon sens, ce n'est pas sérieux.

Ce n'est pas sérieux mais c'est quand même votre majorité qui a accéléré le mouvement...

Notre majorité elle est diverse. Et moi, je fais partie des députés qui ont dit : "attendez, il faut prendre le temps. Il y a eu un accident, si vous voulez. C'est cette motion de rejet qui est passée de peu mais qui est passée. C'était une erreur de la part de ceux qui voulaient un texte moins dur parce que résultat, on repart du texte du Sénat. Et puis après un accident, il faut éviter le suraccident. Et là, le choix de la CMP, commission mixte paritaire, et surtout le choix d'un calendrier très court, ça n'a pas été ce que j'aurais fait. Quand on est dans une majorité, oui on accepte, mais là, j'espère pouvoir peser avec d'autres pour qu'on se calme, qu'on prenne le temps. Et si cela doit conduire à un retrait du texte, eh bien je ne serai pas contre.

Si un compromis sort de cette CMP aujourd'hui, est ce que vous la voterez cette loi  ?

Eh bien, je redis ce que j'ai dit dès le début du lancement de la commission mixte paritaire, c'est que ça dépend. Ça dépend ce qu'il y a dans le texte. Le travail d'un député, ça n'est pas de d'appuyer aveuglément sur un bouton. Peut être que cette commission mixte paritaire aboutira à des bons compromis parce que la vie politique, c'est le compromis. Si le compromis ne me satisfait pas et s'il ne penche pas assez du côté de la régularisation des travailleurs par exemple, et d'accorder des allocations et diverses aides aux personnes qui travaillent sur notre sol, si ça ne me satisfait pas, je ne voterai pas pour*.*

On entend parler depuis plusieurs jours de remaniement à venir dans les semaines prochaines. Parce que le gouvernement est en difficulté une fois de plus pour faire passer une loi. Est ce qu'il doit y avoir remaniement ou pas, selon vous ?

Je pense que c'est trop tôt pour le dire. Moi, j'aime beaucoup Elisabeth Borne. Je pense qu'elle fait un travail formidable et qu'elle défend des valeurs qui sont proches des miennes. Si après il faut qu'il y ait un remaniement, pourquoi pas ? C'est la vie politique normale sous la cinquième République. Mais ne précipitons pas. Un sujet à la fois. Et là, pour l'instant, il faudrait que nous finissions avec ce sujet parce qu'il y a beaucoup d'autres sujets comme l'écologie, comme le pouvoir d'achat, comme faciliter la vie des Français pour le logement par exemple. Donc une chose à la fois.

Comment être mieux soigné en France ?

Consultation citoyenne France Bleu X Make.org. Déserts médicaux, qualité des soins, formation et salaires des soignants, accompagnement des malades, pénuries de médicaments… ces sujets qui concernent la santé en France sont au cœur de l’actualité et de l’attention d’une immense majorité de citoyens. Partagez vos solutions, faites des propositions et donnez votre avis sur celles des autres.

Publicité

undefined