Borne, Ruffin, Le Pen, Hollande, Attal : le sort des personnalités politiques à l'issue du premier tour des législatives

Vingt-quatre ministres, une ancienne Première ministre, un ancien président, la patronne du Rassemblement national, des dissidents Insoumis ou Républicains : quels sont les scores des figures politiques de ce premier tour des législatives anticipées ce dimanche ? France Bleu fait un récapitulatif des points chauds du scrutin.

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Des ministres bousculés par le RN et la gauche

Ils étaient 24 en lice. De Gabriel Attal (Hauts-de-Seine) à Stanislas Guérini (Paris) en passant par Gérald Darmanin (Nord) et Marc Fesneau (Loir-et-Cher) : de nombreux ministres sortants sont repartis au combat. Résultat ? Dans les Hauts-de-Seine, le Premier ministre Gabriel Attal obtient 43,8% des voix contre 35,5% pour la candidate de la gauche. Dans le Nord, Gérald Darmanin jouait une partie de son avenir politique à Tourcoing face au RN et il est arrivé en tête du premier tour. Mais son avance est courte. Avec 36% des suffrages, le ministre de l'Intérieur devance de deux points seulement le candidat Rassemblement national et la candidate de l'Union de la gauche a obtenu près de 25% des voix.

À Paris, Stanislas Guérini, ministre de la Fonction publique, est à plus de dix points derrière la candidate du Nouveau Front populaire. Toujours à Paris, élimination de l'ancien ministre Clément Beaune avec 32,7% des voix face à l'adjoint socialiste à la mairie, Emmanuel Grégoire, à 50,8%. Le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau est au coude à coude avec 34,5% des voix face au RN à 35,2% dans le Loir-et-Cher.

Autre point très chaud, la 6e circonscription du Calvados, celle de l'ex-Première ministre Élisabeth Borne. Dans cette circonscription où le RN avait réalisé une nette percée aux européennes (34%), la députée sortante est arrivée en deuxième position derrière le candidat RN Nicolas Calbrix. Le candidat du Nouveau Front populaire, arrivé troisième, a annoncé se retirer afin de faire barrage au RN.

Hollande en tête dans "sa" circonscription de Corrèze

Au Nouveau Front populaire, beaucoup ne voulaient pas de la candidature de François Hollande sur ses terres de Corrèze, notamment chez les Insoumis. L'ancien président a obtenu près de 38% des voix, devant la candidate RN à 30,9%, suivie du sortant LR Francis Dubois, soutenu par le camp présidentiel, à 28,6%.

Marine Le Pen réélue dès le premier tour

Il n'y avait pas de doute sur l'issue des législatives à Hénin-Beaumont, mais l'ex-présidente du groupe Rassemblement national à l'Assemblée, députée sortante de la 11e circonscription du Pas-de-Calais, a réussi à décrocher la victoire dès le premier tour ce dimanche, avec 58% des voix. Marine Le Pen a elle-même annoncé la nouvelle ce dimanche soir. Et a aussitôt lancé un appel aux électeurs du Rassemblement national pour qu'ils donnent à son parti la majorité absolue à l'issue du second tour et que Jordan Bardella soit nommé Premier ministre. Marine Le Pen est victorieuse face à une candidate socialiste en tandem avec Marine Tondelier, patronne des Écologistes.

Trente-neuf députés RN ont été élus dès le premier tour.

Éric Ciotti en tête dans les Alpes-Maritimes

Le président des Républicains, qui a scellé une alliance avec le RN, est arrivé en tête dans sa circonscription des Alpes-Maritimes. Éric Ciotti obtient en effet 41% des voix, devant le candidat de la gauche Olivier Salerno (26,6%) et le candidat Ensemble Graig Monetti (22,8%).

Wauquiez en ballotage

Possible candidat de la droite pour 2027, Laurent Wauquiez avait choisi de se relancer à l'échelle nationale avec une candidature surprise au Puy-en-Velay, sa ville. Il est arrivé en tête avec 36,8% des voix ce dimanche devant le candidat du Rassemblement national à 34,1% et la candidate NFP à 18,7%.

Ruffin loin d'être gagné, Roussel écarté

Aux alentours d'Abbeville, dans la Somme, François Ruffin mettait en jeu ses ambitions de "Premier-ministrable", lui qui s'est clairement détaché du leader insoumis Jean-Luc Mélenchon dans la campagne. L'ancien journaliste est arrivé deuxième, avec 33,9% des voix, derrière le candidat du Rassemblement national (40,7%), ce dimanche soir. La candidate Renaissance a annoncé dans la soirée qu'elle se retirait "pour faire barrage au RN".

Dans le département voisin du Nord, la grosse surprise est venue de l'élimination, dès ce premier tour, du communiste Fabien Roussel. Le député communiste sortant, élu pour la première fois en 2017, a été éliminé par Guillaume Florquin, secrétaire général du groupe RN au conseil régional des Hauts-de-France, qui a obtenu 50,3% des voix.

Enfin dans l'Aude, Philippe Poutou, qui s'est rallié au Nouveau Front populaire, passe de justesse au second tour, le candidat du RN ayant remporté 49,3% des voix. Le chef de file du NPA obtient 18,7% des voix.

Clémentine Autain, Manuel Bompard et Olivier Faure réélus

Trente-deux candidats du Nouveau Front populaire ont été élus dès le premier tour de ces législatives. Parmi eux, les députés LFI sortants Clémentine Autain, Mathilde Panot, Manuel Bompard ou encore Aymeric Caron.

Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a aussi été réélu dès le premier tour en Seine-et-Marne, tout comme l'écologiste Sandrine Rousseau à Paris.

Les frondeurs confortés par les urnes

Comment s'est déroulé le premier tour pour les candidats "frondeurs" qui n'avaient pas été investis par la direction de LFI ? Alexis Corbière et Danielle Simonnet ont annoncé ce dimanche soir être arrivés en tête au premier tour des élections législatives, respectivement dans la 7e circonscription de Seine-Saint-Denis et la 15e de Paris. La députée LFI sortante Raquel Garrido est en revanche arrivée en troisième position dans la 5e circonscription de Seine-Saint-Denis, avec 23,6% des voix, derrière le candidat du Nouveau Front populaire Aly Diouara (33,1%) et la candidate UDI Aude Lagarde (24,6%).

Autre cas de figure, celui du socialiste Jérôme Guedj, qui a refusé l'étiquette Nouveau Front populaire dans l'Essonne compte tenu de son opposition à LFI. Il a récolté 34,4% des voix et est arrivé en tête devant la candidate LR. La candidate officielle NFP, son ancienne suppléante, issue de Générations, a obtenu 25,2% des voix. La candidate RN est troisième avec 20,8%.

Aurélien Rousseau qualifié pour le second tour

L'ex-ministre d'Emmanuel Macron et désormais candidat du Nouveau Front populaire Aurélien Rousseau est arrivé en tête du premier tour dans les Yvelines. Avec 34,7% des suffrages exprimés, il devance sa concurrente de la majorité présidentielle Nadia Hai (29,3%) et la conseillère régionale LR et animatrice de télévision Babette de Rozières, favorable à une alliance entre son parti et le RN (25,8%).

Dans l'Eure, un socialiste isolé

Dans l'Eure, la montée du RN est illustrée par une situation frappante : une petite circonscription était restée socialiste quand les quatre autres avaient été emportées par le RN. Le socialiste Philippe Brun, investi par le Nouveau Front populaire, a obtenu 34,2% des voix contre 41,6% pour son adversaire du Rassemblement national. "Dimanche prochain, la victoire est possible", a-t-il réagi sur X. En 2022, il n'avait résisté à la vague bleu marine qu'à 350 voix près.

Le Modem à terre chez Bayrou

Dans les Pyrénées-Atlantiques, les trois députés sortants Modem - Josy Poueyto, Jean-Paul Matéi et Florence Lasserre - ont fait les frais des progrès de l'extrême droite. Ils se sont qualifiés pour le second tour, mais à chaque fois une poignée de points derrière le candidat RN, et même loin derrière la candidate du NFP à Bayonne.

Cahuzac éliminé, retours compliqués

L'ancien ministre socialiste, Jérôme Cahuzac, a été éliminé sèchement (14,5% des voix) pour son retour, après sa condamnation pour fraude fiscale en 2018, dans son ancien fief de Villeneuve-sur-Lot. En Creuse, le retour de l'ex-figure de la majorité macroniste et agriculteur Jean-Baptiste Moreau s'est aussi arrêté au 1er tour. Également revenant, l'ex-député de la 4e des Pyrénées-Atlantiques, Jean Lassalle, termine loin derrière (18%) le député sortant du NFP (38%) et la candidate RN (26%), mais se maintiendra au second tour.