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TÉMOIGNAGE - Ukraine : "Je suis malheureusement habituée à voir la mort", Oksana Leuta, prof devenue fixeuse

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Oksana Leuta, 36 ans, est passée, du jour au lendemain, de professeure de russe en Ukraine à fixeuse dans son pays, pour accompagner les journalistes sur ce terrain de guerre. Elle témoigne de son parcours, ce jeudi, sur France Bleu Champagne-Ardenne, dans le cadre du festival Kiosques, à Reims.

Oksana Leuta, professeure de russe à Kiev, est devenue fixeuse en Ukraine, dès le début du conflit.
Oksana Leuta, professeure de russe à Kiev, est devenue fixeuse en Ukraine, dès le début du conflit. © Radio France - Marine Protais

Elle était professeure de russe à Kiev. Du jour au lendemain, le 24 février 2022, elle est devenue fixeuse dans son pays, l'Ukraine. Depuis dix mois, Oksana Leuta accompagne les journalistes sur le terrain pour être leur guide, leur traductrice, et faciliter les rencontres. Une fonction qu'elle n'aurait "jamais pensé" occuper, mais qu'elle souhaite continuer à exercer. "Je vois tellement de gens qui meurent, qui souffrent, qui luttent, que pour moi, c'est naturel de continuer", confie-t-elle, sur France Bleu Champagne-Ardenne, ce jeudi 8 décembre.

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Oksana Leuta était l'invitée d'Annelaure Labalette sur France Bleu Champagne-Ardenne ce jeudi 8 décembre.
Oksana Leuta était l'invitée d'Annelaure Labalette sur France Bleu Champagne-Ardenne ce jeudi 8 décembre. © Radio France - Marine Protais

A l'occasion du festival Kiosques, organisé par l'association Nova Villa à Reims jusqu'à ce vendredi, Oksana Leuta revient sur son parcours. Elle a vu des scènes d'horreur, à Boutcha, à Irpin, une situation qu'elle dit supporter grâce à une "sorte de carapace émotionnelle, une rigidité émotionnelle" qu'elle a développée. "Je ne pleure pas souvent mais c'est difficile d'observer que ton pays est en train d'être détruit", lance Oksana Reuta. Et aujourd'hui, elle se dit "malheureusement habituée à voir la mort" autour d'elle.

Dans le convoi dans lequel un journaliste a été tué

Au mois de mai, Oksana Leuta a frôlé la mort. Elle se trouvait dans le convoi humanitaire dans lequel le journaliste de BFM-TV, Frédéric Leclerc-Imhoff, a été tué par un éclat d'obus. "Les éclats ont transpercé le camion et Frédéric les a reçus, ils ont été mortels. Moi, je n'ai subi que le choc, et eu des problèmes aux oreilles, à cause du bruit. Je ne voyais rien, on était couchés par terre, tout était rempli de fumée. Je n'ai compris ce qui se passait que lorsque le camion s'est arrêté", se souvient cette Ukrainienne de 36 ans.

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Alors que les combats se poursuivent en Ukraine, Oksana Leuta insiste sur l'importance de raconter ce qu'elle voit, "raconter la vérité" sur ces conflits. Elle sera notamment ce samedi matin, à 10 heures, au Cellier de Reims pour témoigner de son parcours. Et tout ce qu'elle souhaite aujourd'hui, "c'est que cette guerre s'arrête.

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