Doubs : quatre morts après une sortie de route à Saône

Un nouvel accident mortel a eu lieu dans le Doubs ce lundi 16 septembre 2024, vers 1h30 du matin, rue du lac, à Saône, près de Besançon. Une voiture a fait une sortie de route en bout de ligne droite. Le bilan est très lourd : quatre morts , les quatre occupants du véhicule, quatre hommes âgés de 32 à 54 ans ,

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180 km/h au lieu de 50 km/h

"C'est un véhicule qui manifestement roulait trop vite, avec un conducteur âgé de 41 ans qui a perdu le contrôle", a précisé le procureur de la République de Besançon, Étienne Manteaux.

"Le choc a été très, très violent", a écrit le maire Saône, Benoit Vuillemin, sur son compte Facebook. La voiture accidentée, une Volkswagen Passat noire, a quitté la chaussée. Sur son passage, elle est venue "sectionner un arbre de 1,04 mètres de diamètre", selon le procureur, ce qui montre la violence du choc. Le bloc moteur de véhicule a même été éjecté. Le compteur lui était bloqué à 180 km/h, alors que cette portion est limitée à 50km/h. Sur les photos partagés par le maire de la commune, on voit une voiture noire dont la partie avant est enfoncée presque jusqu'à l'habitacle.

Sur place, les stigmates de l'accident sont encore visibles, un peu moins de 24h après le drame. Un arbre percuté de plein fouet par la voiture et sectionné sous le choc a été abattu. Le grillage de L'Espace du Marais est couché sur plusieurs mètres, jusqu'à l'impact final de la Volkswagen Passat contre l'un des poteau. A cet endroit, l'herbe est brulée et des milliers d'éclat de verre jonchent le sol. Sur la route, aucune trace de freinage.

Une autopsie des corps a été ordonnée et des prélèvements toxicologiques effectués.

Des victimes brésiliennes et portugaises

Les quatre victimes sont des ressortissants brésiliens et portugaises vivant à Saône. Selon le maire de la commune Benoit Vuillemin, présent sur les lieux et joint par France Bleu Besançon, ils vivaient à la même adresse avec la femme et l'enfant de l'un deux, à 200 m à peine des lieux du drame. "Il y a des arrivées régulières de travailleurs brésiliens, via le Portugal, qui viennent s'installer à Saône", note Etienne Manteaux. Trois des victimes travaillaient dans les travaux publics. Le quatrième, le plus jeune, était arrivé plus récemment et cherchait du travail. Cependant, "l'accident n'a pas de rapport avec leur travail", précise l'élu.

Selon certains amis des victimes, rencontrés à Saône, les quatre hommes avaient travaillé ce dimanche. Ils étaient ensuite sortie jouer au billard à Besançon raconte leur amie Isabella."Ils ont envoyé des photos, des vidéos, ils rigolaient."

"Quatre personnes que l'on connaît, d'un coup, ça fait mal"

Yassin ne cache pas son émotion. "Quatre personnes que l'on connait [qui meurent] d'un coup, ça fait mal", explique-t-il. Il les avait connu sur un chantier chez lui et avait sympathisé. "Ce sont des personnes que vous côtoyez tous les jours, on rigole ensemble, on mange ensemble. Ça fait plus de deux ans que je les connais". Yassin décrit aussi des travailleurs. "Toutes les personnes qui sont dans l'accident, ce sont des personnes qui étaient là pour subvenir aux besoins de leur famille. C'est des gens qui travaillent tous les jours, même le dimanche."

Plusieurs d'entre eux étaient pères de familles. "Le conducteur, il avait un fils de six ans, qui est ici en France, qui va à l'école. Le Brésilien qui était à son côté, il avait deux filles qui au Brésil. Celui de derrière, "Vava", il avait aussi des enfants. Celui qui était à côté de Vava, c'est un copain de la famille au Brésil. C'étaient des bonnes personnes, des bosseurs, des bons gars quoi", explique Isabella la gorge nouée.

"Vava" est la victime la plus âgée de l'accident. José, assis en face de Yassin, le connaissait bien. Ils ont grandi ensemble au Portugal. "On était copains d'enfance", souligne-t-il les larmes aux yeux. Après s'être perdu de vue pendant 20 ans, ils se retrouvent à Marseille. Là, José propose à Vava de venir travailler pour lui comme maçon à Saône. Cela va durer plusieurs années, avant le départ de Vava dans une entreprise de la région. Les deux hommes étaient restés proches. "On s'est perdu, on s'est retrouvé et il est parti", conclut un sanglot dans la voix.