Quatre tonnes de tabac de contrebande en six mois : un trafic démantelé à Ham

C’est la découverte d’un véhicule accidenté sur l’autoroute A26, le 8 mars2023, qui lance les investigations. À l’intérieur, les gendarmes du peloton motorisé de Gauchy découvrent environ 190 kilos de tabac, en provenance du Luxembourg. Le véhicule est vide de tout occupant, mais au vu de la quantité, la brigade des douanes de Laon est avisée et se rend sur place. Le parquet de Saint-Quentin ouvre une enquête, qui fait écho a une procédure déjà en cours à la direction des douanes d'Amiens, après des signalements de buralistes samariens et des renseignements obtenus sur de la vente illégale de tabac sur les réseaux sociaux, notamment Facebook.

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Les investigations conjointes de la brigade de recherches de la gendarmerie de Saint-Quentin et des douanes, notamment du Glatt, le groupe de lutte anti-trafics de tabac, l’un des 10 constitués en France, permettent d’identifier trois hommes. Ces deux habitants de Ham et cet amiénois sont soupçonnés d’être impliqués dans un trafic à destination du marché local. Le 24 janvier 2024, l’heure des interpellations a sonné. Gendarmes et douaniers investissent en nombre Ham et arrêtent le troisième suspect chez lui à Amiens. Les perquisitions sont fructueuses : des cartons de tabac mais surtout une comptabilité précise sont découverts.

Un chiffres d'affaires en hausse pour les buralistes hamois après les arrestations

Si les interceptions de trafiquants sont fréquentes, « c’est la première fois que l’on démantèle un trafic local d’une telle ampleur » de bout en bout souffle une source proche de l’affaire. Car l’enquête permet de mettre en lumière une trentaine de trajets entre la France et le Luxembourg, soit près de quatre tonnes de tabac, en pot ou en cigarettes, écoulées en six mois sur Ham et Amiens. Preuve de l’importance de ce trafic, après les interpellations « certains buralistes hamois ont vu leur chiffre d’affaires augmenter d’un tiers », poursuit la même source.

Jugés ce mardi 17 septembre devant le tribunal correctionnel de Saint-Quentin, les trois prévenus ont été condamnés à des peines de huit mois de prison ferme pour deux d’entre eux, six mois avec sursis pour le dernier. Ils devront s’acquitter de 60 000 euros d’amende douanière et de 10 000 euros de dommages et intérêts à la fédération départementale des buralistes. Pour avoir vendu du tabac sans droits ni taxes, ils devront également rembourser 730 000 euros de manque à gagner pour l’état, ce qui a fait l’objet d’une autre procédure, fiscale cette fois, au mois de juin.