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Mort d'un passant rue Saint-Gervais à Périgueux : le conducteur qui l'a renversé sans s'arrêter est condamné

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Près de trois ans après la découverte d'un corps dans la rue Saint-Gervais à Périgueux, un homme de 31 ans a été condamné ce lundi à deux ans de prison avec sursis au tribunal correctionnel de Périgueux pour homicide involontaire aggravé par un délit de fuite. Son permis de conduire est annulé.

Le soir du 27 novembre 2021, quelques habitants ont entendu des bruits mais personne n'a vu l'accident.
Le soir du 27 novembre 2021, quelques habitants ont entendu des bruits mais personne n'a vu l'accident. © Radio France - Lise Roos Weil

"Je n’ai heurté personne." Pendant l’audience au tribunal de Périgueux, le jeune Soudanais, les bras croisés sur sa veste de sport noire, ne change pas de version, il le répète plusieurs fois au traducteur qui s’adresse ensuite au tribunal ce lundi 16 septembre (Dordogne).

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Cet homme de 31 ans, arrivé en 2015 en France, se souvient d’avoir utilisé cette voiture, prêtée par son entreprise au cours de cette journée du 27 novembre 2021, mais il assure qu’il n’a renversé personne "Si j’avais percuté quelqu’un, ma conscience ne m’aurait jamais laissé partir, j’aurais porté assistance même si personne ne m’avait vu".

Personne n'a vu l'accident

Ce soir-là, peu avant 19 heures, personne n'a vu l’accident. La victime de 46 ans, qui était sur le chemin pour rentrer chez elle à pied, est retrouvée grièvement blessée à la tête et à la poitrine par des témoins qui n'ont vu ni voiture, ni feux de signalisation. Cet Algérien arrivé en France en 2016 va mourir dans la rue, malgré l’intervention des secours. L’enquête de voisinage ne donne pas d'éléments probants, certains habitants ont entendu un cri, un choc ou encore un bruit de portière. Les policiers partent de zéro ou presque.

Des éléments "scientifiques"

Même s'il n'y a pas de témoins, même si le prévenu nie, la présidente du tribunal, Eva Dunand-Fouillade, détaille : "des éléments établis par la science" : les images des caméras de vidéosurveillance récupérées et recoupées par les policiers montrent qu'une Peugeot 307 grise, celle conduite par le prévenu est la dernière à avoir emprunté la rue Saint-Gervais avant l'arrivée des secours.

Lorsque la voiture est retrouvée, l'enquête de la police fait des pas de géants grâce "à la minutie et à la précision des policiers", relèvent chacun leur tour, l'avocat de la famille, maître Bilal Kaoula et le procureur, Jacques Edouard Andrault. La boue retrouvée sur le véhicule est la même que celle présente avant l'accident sur les vêtements de la victime, le pare-boue qui a été découvert près du corps est le même que celui qui manque à la voiture. Il y a aussi cette déchirure sur la veste de la victime qui a été provoquée par un élément qui se situe sous la voiture.

Les phares éteints ce soir-là

Malgré ces éléments incontestables, le jeune homme qui n'a pas de casier judiciaire, maintient sa position. "Ça vous regarde, moi, je me plierai à votre décision, je vais respecter la loi". Il finit par concéder à demi-mots qu'il ne s'est peut-être pas rendu compte si c'était lui.

Ce jour du 27 novembre 2021, il reconnaît être passé trois fois dans cette rue Saint-Gervais, ce jour-là, afin de rentrer chez lui dans la rue parallèle, "Je vois très bien devant moi". "Même avec les feux éteints ?", demande la présidente, le jeune homme ne répond plus. Les images de vidéosurveillance montrent que la dernière fois qu'il circule rue Saint-Gervais, il n'a pas allumé les phares malgré la nuit, il est alors 19 heures.

L’enquête a démontré qu’au moment du choc, la victime n’était pas debout. Cet homme qui avait plus de 2,60 grammes d'alcool par litre de sang était déjà tombé dans l'après-midi près de l'Isle. Au moment du choc, l'expertise indique qu’il était allongé sur la chaussée ou bien en train de tomber.

"Il faut arrêter de dire n'importe quoi"

Le procureur, Jacques-Edouard Andrault a demandé deux ans de prison avec sursis à l'encontre du prévenu avec l'annulation du permis de conduire et l'interdiction de le repasser d'ici aux huit prochaines années. "Peut-être qu'il ne veut pas se l'admettre, mais il faut arrêter de dire n'importe quoi, il n'a pas pu ne pas s'en rendre compte". Le procureur rappelle que le corps de la victime a été polytraumatisé.

Le jeune homme a été condamné à deux ans de prison avec sursis simple. Son permis a été annulé et il n'aura pas le droit de le repasser d'ici aux trois prochaines années.

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