Le jihadiste Peter Cherif, proche des assaillants de Charlie Hebdo, conteste les faits à l'ouverture de son procès

Peter Cherif, 42 ans, un des plus anciens jihadistes français, est jugé depuis ce lundi devant la cour d'assises de Paris, spécialement composée pour l'occasion, pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. Arrêté tardivement en 2018 à Djibouti, il n'avait pas pu être jugé au moment du procès des attentats de janvier 2015 il y a quatre ans.

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À la fin de cette première journée d'audience, essentiellement consacrée au recensement des parties civiles et à l'exposé du dossier, la présidente de la cour d'assises a demandé à l'accusé s'il reconnaissait les infractions qui lui étaient reprochées.

Peter Cherif nie son implication

"Non, je ne reconnais pas les faits qui me sont reprochés", a-t-il répondu poliment, raconte la journaliste de franceinfo présente sur place. Son allure tranche avec sa dernière apparition au procès des attentats de Charlie Hebdo et de l'hypercasher. Entendu comme témoin en vision conférence depuis sa prison, il était avachi sur une chanse, habillé d'un sweat à capuche et récitait des sourates du Coran. Cette fois, il est habillé d'un costume gris cintré, d'une chemise blanche, il porte de grosses lunettes et un masque chirurgical lui cachant la moitié du visage.

S'il nie les faits depuis le début des investigations, les parties civiles espèrent qu'il s'expliquera sur son rôle au sein d'Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa) qui a revendiqué l'attentat contre le journal. Selon une confidence de son avocat rapportée par la journaliste de franceinfo, il ne serait pas hostile à parler si de bonnes conditions sont réunies. Peter Cherif sera entendu mardi sur sa personnalité.

Un des plus anciens jihadistes français

Peter Cherif a foulé toutes les terres du jihad. Il a 22 ans quand il quitte la France pour combattre en Irak puis en Syrie. Il se rend ensuite au Yémen pendant sept ans, c'est là qu'il deviendra cadre dans les rangs d’Aqpa. La décision d'attaquer Charlie Hebdo sera prise dans ce même pays, où vient lui rendre visite son grand ami d'enfance Cherif Kouachi. Ce dernier repart du Yémen chargé d'un travail à l'extérieur : l'attentat de Charlie Hebdo.

Si l'enquête n'a pas permis de prouver que Peter Cherif était le commanditaire de l'attaque, il est jugé pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. Il comparaît aussi pour la séquestration en bande organisée en 2011, pendant plus de cinq mois, de trois ressortissants français, membres de l'ONG Triangle génération humanitaire.