Plus pratique pour les photos, moins pour les automobilistes : la piétonnisation définitive du pont d'Iéna divise

Il a été le théâtre de plusieurs grands moments des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 (cérémonie d'ouverture, course cycliste, etc). Le pont d'Iéna, qui relie la Tour Eiffel et le Trocadéro, va rester réservé aux piétons et aux vélos comme c'est le cas depuis le début de l'été. Ce lundi, la Ville de Paris a publié un arrêté interdisant la circulation motorisée sur le pont de manière définitive.

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Le document précise que « la mairie de Paris peut interdire l’accès de certaines voies, ou portions de voies, aux véhicules dont la circulation est de nature à compromettre la protection des sites ou leur mise en valeur à des fins esthétiques ou touristiques ». Érigé au début du XIXe siècle, le pont d'Iéna est inscrit au titre des Monuments historiques depuis 1975.

Cette décision fait le bonheur des touristes, très nombreux sur le pont pour notamment se prendre en photo devant la Tour Eiffel et les anneaux olympiques déposés il y a quelques jours au milieu de la chaussée. « Pour avoir vécu la présence des véhicules, c'est quand même beaucoup plus pratique de pouvoir marcher sur le pont et de prendre des photos. C'est beaucoup moins dangereux », savoure Gérard, un touriste Français en vacances à Paris. Avant cette piétonnisation, de nombreuses personnes s'aventuraient au milieu des voitures pour prendre des photos, au mépris de la sécurité.

Si cette annonce fait le bonheur des touristes, les riverains sont eux aussi ravis. La piétonnisation permet aussi de désengorger les trottoirs. Romane emprunte souvent ce pont iconique lors de ces footings. « Je cours souvent ici, les trottoirs de ce pont-là ils sont tout le temps blindés. C'est le pont de la Tour Eiffel, il y a énormément de touristes toute l'année donc je suis contente », sourit-elle.

Une contrainte supplémentaire pour les automobilistes

Cependant, cette décision n'est pas sans conséquence pour les automobilistes. Avant la piétonnisation, le pont d'Iéna pouvait accueillir jusqu'à 50 000 véhicules chaque jour, précise la Ville dans son arrêté. Georges, chauffeur de taxi à Paris depuis 25 ans, voit déjà une différence. « On va jusqu'au pont de l'Alma, mais là-bas c'est un enfer pour circuler. On ne peut pas non plus faire marche arrière. Ça nous complique la vie à 100 %", se désole-t-il. Il craint aussi une baisse de fréquentation. "C'était un pont où il y avait des touristes, on travaillait bien. Il y avait toujours des mains qui se levaient pour des petites ou des grandes courses. C'était impeccable, mais maintenant c'est fini », s'agace-t-il.

L'arrêté de la Ville de Paris précise que certaines catégories de véhicules pourront tout de même emprunter le pont, c'est le cas des urgences ou encore des forces de l'ordre. Interrogée par France Bleu Paris pour savoir si elle allait déposer un recours, la Préfecture de police indique que la circulation sur le pont d'Iéna est une compétence municipale.