Agents pénitentiaires tués : hommage et blocage devant le centre pénitentiaire Grenoble-Varces

Depuis six heures du matin ce mercredi 15 mai, l'accès à la maison d'arrêt Grenoble-Varces est bloqué par les personnels pénitentiaires. "Journée morte" comme c'est le cas également à Saint-Quentin-Fallavier. "Rien ne rentre, rien ne sort aujourd'hui."

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Minute de silence émouvante

A 11 heures, un long moment de silence a été observé avant que le directeur de la maison d'arrêt Patrick Malle ne prenne la parole. Il a lu un long texte pour rendre hommage aux deux agents tués. "C'est un tremblement de terre pour nous. Tout le monde est en sidération. Quand on voit les images, les personnes n'avaient aucune chance. On ne peut être qu'ému", explique Patrick Malle.

Dans la foulée, une véritable minute de silence a été observée sous la pluie. Les responsables de la communauté judiciaire ont fait le déplacement pour l'occasion. Comme le procureur de la République Eric Vaillant accompagné de la présidente du tribunal de Grenoble Anne Auclair Rabinovitch. "Nous sommes venus nous associer à l'hommage rendu. J'ai 30 ans de carrière, je n'ai jamais connu d'événement aussi grave. Il y a beaucoup d'émotion, c'était palpable. La météo est à l'unisson de nos pensées ici à Grenoble", dit Eric Vaillant au micro de France Bleu Isère.

"Dégoût et fatalisme"

Les agents pénitentiaires ont des mines graves ce mercredi matin à Varces, comme Jean-Paul Reungoat qui travaille pour l'administration pénitentiaire depuis 1990 : "C'est le dégoût et le fatalisme qui règnent parce qu'à un moment on fait avec les moyens du bord. On est en sous-effectif, les collègues ne sont pas armés donc la catastrophe est inévitable."

Le rendez-vous entre l'intersyndicale et le Ministre de la Justice Eric Dupont-Moretti sera suivi de près partout en France ce mercredi après-midi : "On aimerait une réelle prise de conscience de la part de nos dirigeants de la dangerosité de ces missions. On veut une montée en gamme sur les visioconférences pour éviter d'avoir à sortir trois, quatre, cinq gars sur la journée. On a les moyens techniques de limiter ça aujourd'hui. Il faut le généraliser, et qu'on ait aussi des véhicules un peu plus discrets quand il y a obligation de sortir des personnes au tribunal ou à l'hôpital", réclame Pierrick Bawol, responsable du syndicat Force Ouvrière à Varces.

Au centre pénitentiaire de Grenoble-Varces, le taux de surpopulation carcérale est de 160% avec 340 détenus pour 212 places.