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Loup : des bénévoles pour surveiller les troupeaux dans le massif du Jura

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Face à la présence du loup dans le Haut-Doubs, des éleveurs font appel à des bénévoles pour surveiller leurs troupeaux la nuit, notamment dans le secteur de Mouthe, où plusieurs attaques de loup ont eu lieu en quelques jours. France Bleu Besançon les a accompagnés dans la nuit de samedi à dimanche.

Les bénévoles de l'association Férus veillent sur les troupeaux toute la nuit.
Les bénévoles de l'association Férus veillent sur les troupeaux toute la nuit. © Radio France - Léa Giraudeau

Les éleveurs du Haut-Doubs en grande vigilance face au loup. C'est le secteur de Mouthe qui est le plus touché. En une semaine, six attaques ont été recensées et deux loups ont été abattus en moins de 15 jours par des tirs de défense autorisés par la préfecture. Mais pour certains éleveurs, il vaut mieux prévenir ces attaques.

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Ils sont de plus en plus nombreux à se doter de patous, ces chiens de protection de troupeaux, ou encore à faire appel à la présence humaine tout simplement. C'est ce que proposent les bénévoles de l'association Férus. Chaque jour, plusieurs dizaines d'entre eux passent la nuit avec les bêtes, dans les pâturages. France Bleu Besançon a accompagné une équipe de bénévoles dans la nuit du samedi 7 au dimanche 8 septembre.

"Je dors tranquille"

C'est l'option pour laquelle a opté Jérôme Maire, éleveur à Reculfoz. Il a 70 bêtes dont 13 veaux de tout juste un an. Cette nuit, ce sont eux qui seront sous bonne garde des bénévoles. Cela fait depuis juin que l'éleveur fait appel au gardiennage. "Au début, c'était une nuit sur deux, mais les attaques commencent vraiment mi-juillet", explique-t-il. Cette solution le rassure. "Je dors tranquille de savoir que je n'aurai pas d'attaque."

Il a pris cette décision après avoir adopté un patou, Ultime, au printemps. "Elle n'avait que cinq mois, elle était trop jeune pour protéger le troupeau. Donc pour éviter de se faire bouffer le chien, je suis passé par la protection humaine pour la première année."

"Ça a du sens"

Jérôme peut notamment pouvoir compter sur Grégory. Il est venu de Nancy et c'est sa première nuit de surveillance. Il s'est engagée dans l'association cette année après avoir vu un film, Vivre avec les Loups. Un vrai déclic. "Ça a du sens."

Pour une première nuit, le bénévole est confiant. "Je suis plutôt bien. Je suis content d'être là et j'ai la chance d'être avec Jean-Luc, un autre bénévole qui lui a déjà fait pas mal de nuits. Donc depuis tout à l'heure, on discute un petit peu de savoir comment on s'organise. Il y a juste une petite problématique météo. On va peut-être prendre un petit peu la flotte, mais on est organisé pour et on a toutes les protections qui vont bien", relativise le Lorrain. En effet, au-dessus des sapins, des éclairs déchirent le ciel.

Dans le pré, Romain Vaudin est déjà à pied d'œuvre. "Je viens d'aller mettre en place des systèmes d'effarouchement lumineux." Il travaille avec l'association Férus avec le programme Pasteur Loup Jura. Il coordonne les bénévoles et fait les liens avec les éleveurs. Alors que la nuit tombe, il fait la liste des choses à faire. "On fait le tour des chemins, on va repérer des indices en étant à l'écoute des bêtes. On regarde s'il y a un stress, des petites paniques chez les veaux, mais aussi sur les troupeaux aux alentours."

Les bénévoles sont équipés de caméras thermiques pour scruter les environs dans la nuit.
Les bénévoles sont équipés de caméras thermiques pour scruter les environs dans la nuit. © Radio France - Léa Giraudeau

A l'affût du moindre bruit

Une fois la nuit tombée, la surveillance commence pour Romain, Jean-Luc, Grégory et Ultime, le chien de berger. Grégory part à l'autre bout du pré, en suivant la jeune patou, du côté des veaux. "J'ai fait quelques éclairages vers la lisière de forêt. On regarde s'il y a des yeux, des choses qui se baladent." Avec son binôme Jean-Luc, ils vont rester tous les deux sur le terrain jusqu'aux alentours de minuit. "J'irai dormir et puis je le relayerai vers 3 h du matin jusqu'à 6 h."

Jean-Luc, son binôme, a lui déjà réalisé cinq nuits de surveillance. "Quand des animaux viennent nous voir durant la nuit, on a des petits yeux qui apparaissent parfois dans les lisières. Hier, il y avait un lynx qui a fêlé juste à côté." Il est équipé d'une caméra thermique : "Rien qu'avec la température, on peut savoir ce qu'il y a autour de nous. Plus c'est chaud, plus c'est blanc sur l'écran. C'est un outil très très pratique." Un mouvement attire son attention. Après quelques minutes, Jean-Luc constate qu'il s'agit d'un renard, qui traque un lapin.

Soudain Ultime, couchée au milieu du troupeau se lève, jappe et se précipite à la bordure du pré. "Elle a détecté quelque chose, explique Jean-Luc, une sorte d'aboiement ou de jappement un peu loin et va essayer de comprendre ce qui se passe." Après plusieurs minutes, Ultime revient près du troupeau. Fausse alerte pour cette fois.

Au petit matin, après seulement 40 minutes de sommeil, le bilan est positif. La nuit a été calme, aucune attaque n'a été enregistrée.

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