Les falaises de la Seine-Maritime reculent de 10 à 40 centimètres par an en moyenne
L'effondrement de la falaise à Octeville-sur-mer a entraîné la chute d'un bunker de la Seconde Guerre mondiale, ce samedi 27 juillet. À cause de l'érosion naturelle et du recul du trait de côte normand, d'autres sont menacés.
Plusieurs ouvrages de la Seconde Guerre mondiale ont déjà chuté du sommet de leur falaise normande. Le dernier en date : un bunker a glissé à Octeville-sur-mer, près du Havre en Seine-Maritime, ce samedi 27 juillet. D'autres risques de tomber dans les mois, les années, les décennies à venir à cause d'un recul de 10 à 40 centimètres du trait de côte en moyenne chaque année sur le littoral normand.
Pas de date d'effondrement précise
"C'est difficile de donner une date car nous n'observons l'effritement de la falaise que depuis le bas, un arrêté communal empêchant de s'y rendre", explique Sylvain Mathieu, le président de l'association Bunker Archeo Dieppe. En novembre dernier, un des trois blockhaus à Dieppe s'est écroulé et les deux autres menacent de tomber dans les mois ou années qui viennent.
C'est un phénomène naturel dont sont victimes ces infrastructures de la guerre. "La pluie s'infiltre entre la terre et le béton et c'est ainsi qu'ils finissent par basculer", expose le président de Bunker Archeo Côte d'Albâtre, Étienne Morin. "Il faut ajouter que nos falaises ne sont pas constituées d'un enrochement solide mais plutôt de terre friable", souligne ce passionné d'Histoire. La craie est peu à peu infiltrée par l'eau et se décroche donc par bloc.
Étienne Morin effectue presque tous les mois des relevés sur les zones les plus à risque. "Le bunker de Veulettes-sur-Mer menace le plus de s'effondrer, en mai dernier encore un mètre de terrain s'est écroulé devant l'ouvrage", explique-t-il. Pourtant, Sylvain Mathieu estime que ces structures retardent l'érosion totale de la falaise. "L'eau de pluie ruisselle dessus et évite ainsi l'érosion de la falaise qui se creuse tout autour", insiste-t-il.
Un suivi du recul du trait de côte
Les falaises de Seine-Maritime reculent inlassablement selon les données du réseau d'observation du littoral normand ou RDNHDF. Un indice d'érosion côtière a même été mis en place pour suivre l'évolution du trait de côte. Des images de 1947 à 2020, aériennes et satellites, sont compilées par des géomaticiens. Elles permettent de visualiser ce recul de 10 à 40 centimètres par an, en moyenne, en Seine-Maritime.
Le risque ne diminue pas avec le temps au contraire et si les ouvrages historiques sont menacés, les habitations le sont aussi. Des prévisions à 25 ou 100 ans ont été réalisées par le ministère de la Transition écologique. En 2050, une centaine d'habitations côtières menaceront de s'écrouler. En 2100, 31.530 logements risquent de glisser jusque sur les galets des plages de la Seine-Maritime.
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