Le Cabaret vert, un terrain de jeu pour les chasseurs de dédicaces, passionnés de bande dessinée

Cela fait déjà plusieurs heures qu'Olivier attend rue Voltaire à Charleville-Mézières. Le soixantenaire est arrivé à trois heures du matin, ce samedi 17 août, pour être l'un des premiers à composer la longue file d'attente du Cabaret vert. La quarantaine de personnes, imperméables sur le dos, n'attend pas d'accéder aux scènes. Elle, ce qui l'intéresse, ce sont les dédicaces d'auteurs de bande dessinée. "Il y a une trentaine d'auteurs cette après-midi, dénombre Olivier. Sylvain Vallée, Stéphane Crety, Hugues Labiano... que des auteurs avec tickets !"

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La dédicace, "une œuvre unique"

Les tickets, ces fameux sésames pour avoir droit à la dédicace d'un auteur. "Il y a un code. C'est premier arrivé, premier servi, dévoile Josian, qui connait bien la file d'attente du festival, pour y être pour la troisième fois consécutive. Les organisateurs arrivent vers 15 heures pour distribuer les tickets. Si l'auteur ne fait que quinze dédicaces sur la journée, il faut donc faire partie des quinze premiers de la file d'attente ! " Il faut donc se lever tôt, pour espérer un dessin de son auteur préféré. Et attention, interdiction de doubler. Les participants n'hésitent pas à rappeler à l'ordre tout passionné prêt à tricher.

"La dédicace, c'est quand même une œuvre unique, ça vaut le coup de l'avoir", sourit Olivier. Tombé dans la bande dessinée quand il était petit, le Marnais possède déjà 1 500 BD et plus de 600 dédicacées. Des ouvrages qu'il répertorie dans une application, sur son téléphone. Un peu plus loin dans la file, Claude, lui, possède près de "4 700 albums", rien que ça ! "Une dédicace, ça prend du temps, donc le nombre de dédicaces possibles est limité. Ce n'est pas la même chose qu'un concert, par exemple." Une dédicace qui relève donc du privilège pour le Belge. "C'est aussi l'occasion de rencontrer les auteurs, de leur parler, en apprendre plus sur leurs projets", ajoute Josian.

"Ca fait plaisir à voir"

Des fans que les auteurs et dessinateurs sont toujours heureux de retrouver. "Cela devient une vieille habitude, rigole Pierre- Denis Goux, dessinateur notamment de la série Orcs et Gobelins, ça fait plaisir de les voir, ce sont des lecteurs réguliers et ils sont capables d'attendre des heures sous la pluie pour nous voir. " Un festival qui attire de plus en plus d'adeptes de la lecture. "On choisit des auteurs en lien avec nos valeurs, ajoute Lauren Cassada, le responsable de la section, avec des BD sur l'environnement et des BD musicales. On en a une sur le rock, sur les Sex-pistols par exemple, avec Malcolm McLaren l’art du désastre de Lionel Chouin. On a aussi une BD sur la vie de Renaud !, ajoute-t-il en riant. On arrive comme ça à faire des liens" entre les deux genres. "Le festivalier va se faire une dédicace, ensuite voir un court-métrage et un concert de Shaka Ponk". C'est tout l'atout du Cabaret vert.