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Troubles psychiques : une association sarthoise veut rompre l'isolement des jeunes malades

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Elles souffrent de schizophrénie, de dépression, de troubles anxieux. En France, 3 millions de personnes sont atteintes de troubles psychiques. Des adultes et de jeunes qui souffrent parfois d'isolement que veut rompre une association sarthoise

Marche à Paris pour réclamer une meilleure considération et une meilleure prise en charge des personnes atteintes de troubles psychiques
Marche à Paris pour réclamer une meilleure considération et une meilleure prise en charge des personnes atteintes de troubles psychiques © Maxppp - Vincent Isore

Elle s'appelle la Fine équipe. Cette association sarthoise, créée cette année, rassemble des jeunes de 15 à 35 ans atteints de troubles psychologiques et leurs familles ou leurs amis. Son objectif est de rompre l'isolement dont ils souffrent souvent et de changer le regard des autres sur leur handicap en organisant des sorties et des ateliers, entre autres. Entretien avec Joël Julien, membre de l'association et de l'UNAFAM, l'union des familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques.

France Bleu Maine : Pourquoi avoir créé La Fine Equipe?

Joël Julien : Pour rompre l'isolement de ces jeunes. Cet isolement des patients est encore plus important dans le domaine psychiatrique. Ces jeunes et leurs familles restent isolés jusqu'à ce qu'éventuellement ils découvrent l'UNAFAM [l'union des familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques] qui permet de retisser du lien déjà entre les familles. Mais nous voulons aussi tisser du lien social entre les jeunes.

Quelle est la conséquence de cet isolement?

Pour les jeunes, c'est justement de se retrouver tout seul chez eux, de ne rencontrer plus personne. Ils avaient une vie avant d'être atteints par la maladie. Ils étaient lycéens, ils étaient étudiants, travailleurs, ils avaient toute une vie sociale. Et puis du jour au lendemain, ils perdent leur emploi. Ils ne vont plus dans les lieux scolaires et se renferment sur eux.

On imagine que c'est une situation évidemment compliquée à vivre pour les jeunes, pour les familles aussi, qui se trouvent démunies.

Bien sûr parce que les parents sont mis à contribution. Ils sont là pour conforter, pour écouter. Heureusement, un certain nombre d'entre eux découvrent qu'il y a des lieux pour se former à cette écoute. Comme à l'Etablissement Public de Santé Mentale d'Allonnes pour la famille. L'UNAFAM aussi a mis au point un atelier d'entraide qui s'appelle Prosper. Mais il n'existe aucun lieu pour réunir les jeunes. Il y a bien les groupes d'entraide mutuelle. Certains de nos jeunes y sont allés mais il y a un problème de génération. La plupart du temps, les gens ont plus de 35 ans ou 40 ans. C'est pourquoi, nous avons créé la Fine Equipe qui rassemble des patients de 15 à 35 ans.

Joël Julien, membre de l'association et de l'UNAFAM, l'union des familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques.
Joël Julien, membre de l'association et de l'UNAFAM, l'union des familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques. © Radio France - yann lastennet

Que leur proposez vous comme activité?

C'est eux qui prennent les choses en main. Ils se réunissent une fois par mois. Ils ont pu faire du bowling, du laser game, aller au restaurant. Il y a des après-midi "jeux de société". Ils ont aussi passé un cap en organisant une journée pique-nique à la campagne, à Coulongé

Pourquoi est-ce important qu'ils organisent ces sorties, ensemble?

Parce que d'abord ils sont en souffrance psychique. Quand ils décident d'aller au cinéma, tant qu'ils n'ont pas franchi la porte, on ne sait pas s'ils vont voir le film parce qu'ils peuvent tout à coup se sentir mal, vivre des angoisses. Dans ce cas là, ils décident entre eux que la séance de ciné va être transformée en un moment de convivialité, ailleurs. Le fait de parler avec des gens de leur âge qui ont les mêmes soucis, c'est plus facile. Ils comprennent de quoi souffre l'autre et ils ont une grande capacité d'écoute.

Ce qui n'est pas le cas du reste de la société à leur égard?

Non, il y a beaucoup de stigmatisation, on le sait bien. Dès qu'il y a un drame qui implique une personne qui souffre de problèmes psychologiques, un malade qui a planté quelqu'un avec un couteau, la presse en fait ses choux gras. Beaucoup plus que les accidents de la route qui sont bien plus fréquents.

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