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Sortie du livre "Les Ogres" sur les crèches : "C'est inacceptable" pour une gérante de crèche sarthoise

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Le secteur de la petite enfance dans la tourmente. Un livre enquête du journaliste Victor Castanet dénonce les dérives de certaines crèches privées qui font passer la rentabilité de leur entreprise avant le bien être des enfants et du personnel. C'est révoltant dit une directrice de crèches au Mans

maltraitance, humiliation, manque de couches ou de nourriture, le livre de Victor Castenet dénonce les dérives de certaines crèches privées (illustration)
maltraitance, humiliation, manque de couches ou de nourriture, le livre de Victor Castenet dénonce les dérives de certaines crèches privées (illustration) © Maxppp - ENNANT Franck

Des cas de maltraitance d'enfants, des nourrissons laissés à l'abandon, parfois affamés, des couches non changées. Le nouveau livre enquête de Victor Castanet "Les Ogres" (qui sort aujourd'hui aux éditions Flammarion) dénonce les dérives de certaines crèches privées. Il pointe aussi du doigt l'inaction des pouvoirs publics qui ont parfois laissé faire. Des faits choquants et révoltants mais qui ne sont pas généralisés explique ce mercredi sur France Bleu Maine Marie Baglione; gérante de My little crèche, qui possède trois micro-crèches et une agence de garde d’enfants au Mans.

France Bleu Maine : En tant que professionnelle de la petite enfance, comment réagissez-vous à ces accusations?

Marie Baglione : Notre réaction est évidemment de déplorer que des enfants puissent être traités ainsi. C'est absolument inacceptable et heureusement qu'il existe, comme M. Castanet, des lanceurs d'alerte qui permettent de mettre en lumière ces faits là. En effet, rationner des enfants, attendre pour changer une couche, ne pas faire les transmissions correctement aux parents, ce sont des actes de maltraitance tout comme les punir. Et il n'est pas admissible qu'une crèche punisse les enfants. Ce n'est pas le rôle des professionnels des crèches. C'est complètement inconcevable. Et d'ailleurs ce n'est absolument pas ce qui se passe dans toutes les crèches privées.

Victor Castanet le souligne dans son livre. Il dit que ça reste l'exception. La majorité des structures font bien leur travail. Comme cela se passe chez vous ?

Chez nous, çà commence par un taux d'encadrement d'une professionnelle pour quatre enfants. Ce n'est pas le cas dans toutes les structures. La loi exige une pour six. Et en effet, le bien être des enfants passe par la présence d'un bon nombre de professionnels pour prendre soin d'eux.

Marie Baglione; gérante de My Little Crèche qui possède trois micro-crèches et une agence de garde d’enfants au Mans.
Marie Baglione; gérante de My Little Crèche qui possède trois micro-crèches et une agence de garde d’enfants au Mans. © Radio France - yann lastennet

Est-ce que ces révélations vous surprennent ? Car ll y a déjà eu plusieurs cas par le passé?

Cela me surprend toujours parce que je ne comprends pas comment on peut s'occuper d'enfants de cette façon là. Mais malheureusement, en effet, ça arrive. On a, nous, des parents qui arrivent dans nos structures en nous disant qu'ils ont pu vivre des cas de maltraitance dans des modes de garde d'enfants par le passé.

C'est à dire?

Ça peut être justement un enfant qui n'a pas été changé de la journée, un enfant à qui on n'a pas donné suffisamment à manger, à un enfant qui pleure et qu'on laisse pleurer. Ce n'est pas possible. Un enfant qui pleure, c'est qu'il a un besoin. Il faut aller s'en occuper, prendre soin de lui.

Dans le livre de Victor Castanet, il est question de la rentabilité de certaines crèches privées qui passe avant le bien être des enfants. Est-ce qu'on peut être rentable tout en assurant un service de qualité?

Nous, notre politique, c'est vraiment d'offrir un service de qualité à chaque enfant, à chaque famille et aussi de la qualité pour les professionnels de la petite enfance dans nos structures. C'est à dire que rationner, attendre pour changer un enfant, jamais cela n'arrive chez nous. On part du principe qu'il vaut mieux justement rogner sur notre rentabilité pour avoir une qualité de service au quotidien et proposer un accueil de qualité parfait. D'accord, ça prend plus de temps et donc il faut être un petit peu plus patient. Mais je pense que sur le long terme en fait, c'est un investissement.

Craignez vous que ces révélations fassent du tort à votre entreprise et à l'ensemble du secteur?

À l'ensemble du secteur? Peut être ! Mais à notre entreprise à l'échelle très locale? On connaît chaque parent, chaque famille, chaque enfant individuellement. Donc non. Mais je déplore que certains titres dans les journaux stigmatisent l'ensemble des crèches privées, parce qu'en effet, ça donne une mauvaise image à toutes les crèches privées alors même que dans la plupart, les professionnels de la petite enfance font bien leur travail, s'appliquent et le font par vocation et en prenant soin des enfants.

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