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Ehpad : "On est trop justes financièrement, depuis des années", rappelle l'Association des directeurs

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Marie-Pascale Mongaux dirige trois établissements à Maromme, Notre-Dame-de-Bondeville et Montville. Elle réagit ce mercredi sur France Bleu Normandie, en tant que vice-présidente de l'AD-PA à la crise financière que connaissent les Ehpad, alors que des assises se tiennent à Paris.

Marie-Pascale Mongaux, vice-présidente de l'Association des Directeurs au service des Personnes Agées
Marie-Pascale Mongaux, vice-présidente de l'Association des Directeurs au service des Personnes Agées © Radio France - Marianne Naquet

La crise du Covid-19, le scandale Orpéa : les Ehpad font face désormais à des difficultés financières. Selon les chiffres de la Sécurité datant de 2022, deux tiers sont en déficit, alors que les assises des Ehpad se tiennent depuis mardi à Paris. La vice-présidente de l'AD-PA, l'Association des directeurs au service des personnes âgées, explique que l'on "retrouve la même situation en Seine-Maritime et dans l'Eure. On dit deux tiers, mais je pense que ça peut être même plus. Une enquête de la Fédération hospitalière de France montre que 80 % des établissements ont noté un déficit sur l'année 2023".

Selon Marie-Pascale Mongaux, la situation n'est pas nouvelle : "depuis des années, on ne cesse de dire que les Ehpad sont trop justes au plan financier. Et puis entre temps, on a eu l'inflation qui a été insuffisamment compensée par l'État et le département. On a eu aussi une revalorisation des salariés, ce qui est une très bonne chose, mais malheureusement insuffisamment compensée également par les pouvoirs publics."

D'après elle, les établissements se retrouvent alors à devoir puiser sur leurs fonds propres ou sont obligés "de cesser de payer certaines dettes. Certains ne payent plus leurs charges sociales, d'autres empruntent à la banque pour payer les salaires, et des établissements qui s'appauvrissent et ne pourront plus porter de projets d'investissements." Marie-Pascale Mongaux évoque la possibilité que certains Ehpad mettent la clé sous la porte. "Certains se regroupent, mais c'est simplement du saupoudrage."

La directrice de trois Ehpad estime qu'il faut également changer "le regard qu'on a sur les Ehpad. Pour cela, il faut des moyens et des idées. Je crois qu'il faut parler désormais de résidence, non plus d'Ehpad. Il faut que cela devienne des vrais chez soi." Elle en appelle à une loi grand âge.

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