Comecei a ler o n.º de novembro da Lire com um grande dossier dedicado a Modiano, o qual inclui uma entrevista muito interessante.
«Les souvenirs d'enfance sont des puzzles auxquels il manque beaucoup de pièces, qui ont été peu à peu rongées para l'oubli. Remonter dans le passé est très romanesque. C'est presque comme une énigme policière: les souvenirs sont complètement morcelés, les détails ne se relient pas forcément aux autres... C'est ça qui m'a toujours intrigué. C'est sur celà qui j'écris, livre après livre. J'ai l'impression que tout ce qu'on a vécu jusqu'à trois ou quatre ans est complètement noyé dans l'oubli et qu'après surnagent des choses qui finissent presque para appartenir au domaine de l'imaginaire: l'enfant est un romancier qui ne le sait pas, il s'attache à des détails désordonnés, et son souvenir, des années plus tard, est forcément très énigmatique. Donc, oui, le souvenir est une bombe à retardement parce qu'on se pose des questions lorsqu'on vieillit, à propos de ces pièces perdues du puzzle, et qu'on essaie toujours de les retrouver. Il y a, dans les souvenirs d'enfance, quelque chose d'énigmatique et de parfois dangereux. Même si l'enfance a été paisible.» (p. 54-55)
François Busnel pergunta a Modiano quando publica as suas Memórias, ao que o escritor responde que não sabe se publicará os seus cerca de vinte cadernos: «Parce qu'on verrait tout ce qui m'a permis d'écrire mes autres livres, mes romans. Ce serait comme une machine dont on apercevrait les arrière-fonds, les fondations... Ce serait bizarre. Ce serait de voir tout le grouillement des romans... Quelle étrange impression!»
Desagradar-lhe-ia?: «Je préfère les romans tels qu'ils ont été publiés. Tous sont des espèces d'autobiographies. Mes livres sont fait de bric et de broc autobiographiques. mais publier ces carnets... Je ne sais pas.» (p. 58)
A publicação dos cadernos agradaria sem dúvida aos leitores de Modiano.
Neste n.º há umas páginas dedicadas ao livro que Jacques Tardi fez sobre os cadernos de guerra da participação de seu pai, René Tardi, nas batalhas sangrentas da Pomerania: «O pai conta, passo a passo, verticalmente, a realidade física do Reich a desmoronar-se; o filho completa, metodicamente, a narração terrífica desta guerra ignóbil, que alinha sem piedade os mortos, de Dresden a Dora.» (Julien Bisson)
O livro é posto à venda hoje em França.
Paris: Castermann, 2014
€25,00