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mercredi 2 novembre 2011

Birmanie, la chasse au visa...

Afficher De Jakarta à Kuala Lumpur
Un dernier vol avec mes amis de Lion Air et me voilà à Singapour. Un sacré choc quand on arrive de Jakarta… Un immense terminal qui ressemble à un centre commercial, propre et lumineux, pas une fumée de cigarette à l’horizon, des files de voyageurs parfaitement alignées devant les comptoirs d’immigration. Un coup de tampon et je me dirige vers le métro. Fin de journée, j’ai un petit creux. Assis dans le métro je sors un petit gâteau indonésien de mon sac… Une dame en face de moi me regarde l’air effrayé et me fait de grands signes. Elle me montre la pancarte derrière moi. Interdiction de manger et de boire. Évidemment. Bienvenue à Singapour. Le tarif c’est 500 S$ (environ 300€). Mais les singapouriens ont le sens de la mesure, manger ne coûte "que" 500 S$, fumer c’est 1000S$, transporter des matières explosives ou inflammables c’est 10000S$...
Je suis venu au pays des amendes pour une raison précise. Il me faut un visa pour la Birmanie. J’ai bien essayé de l’obtenir à Jakarta. Impossible, ils ne le délivrent qu’aux résidents travaillant en Indonésie, « allez à Singapour » qu’ils me disent. Le lendemain je vais donc à l’ambassade de Birmanie à Singapour. Plus de formulaire en anglais, une longue file d’attente, et au bout un birman aimable comme une porte de prison qui me dit que non, ils ne délivrent des visas qu’aux résidents travaillant à Singapour. Je sors, il pleut des seaux d’eau, ça commence à me plaire Singapour… J’attends que la pluie se calme sous les tentes dans la cour de l’ambassade. Un gars souriant, fumant des Gudang Garam engage spontanément la conversation. Je l'aurais parié, il est indonésien. Enfin presque, il est singapourien mais son père est sumatranais, de Padang. Les Gudang Garam qu’il fume ? Illégales à Singapour. Et pour le mégot qu’il vient de balancer c’est combien l’amende ? 200S$ et… l’obligation d’aller regarder une vidéo expliquant que jeter ses ordures dans la rue c’est vraiment très mal. Pays de dingues. Je rentre en traversant bien au vert sur les passages piéton, je marche à gauche dans le métro sans dépasser la ligne jaune, et je retourne trouver un peu de répit à Little India. Le quartier détonne un peu à Singapour, les rues sont animées, les indiens déambulent en sarong le soir, se couchent par terre, quelques pubs et bars à filles dans Dunlop street, la rue des backpacker’s.
N’ayant pu obtenir de visa, j’ai au moins un bon prétexte pour rapidement me barrer de là. Je reste une journée de plus pour faire un peu le tour de la ville. J’avais évoqué quelques villes malaisiennes que l’on pouvait traverser presque sans sortir de centres commerciaux. A Singapour ce n’est pas "presque". On peut effectivement traverser le centre-ville sans mettre un pied dehors, passant d’un grand centre commercial à un autre par quelques souterrains également plein de magasins. Trois jours à Singapour c’est bien suffisant, le dimanche je pars pour KL.
Retour en Malaisie donc. Retour à Puchong chez Chin Ling et Gee Fan. Et le lendemain rebelote, ambassade du Myanmar, à Kuala Lumpur donc cette fois-ci. Pleine à craquer l’ambassade, les guichets donnent directement sur la cour, un bar des vendeurs ambulant. Ça semble habituel, les travailleurs birmans viennent renouveler leurs papiers. Le guichet dédié aux demandes de visa n’est pas submergé. Je remplis le formulaire, deux photos, je paye, on ne me pose aucune question, revenez dans cinq jours. Cinq jours à KL ça me semble un peu longuet, je pars quelques jours à Melaka. Le mercredi c’est Deepavali, célébration hindoue. C’est férié et Melaka et remplie de malaisiens et singapourien en vacances. Un petit côté Disneyland, mais la ville garde beaucoup de charme. Un concentré de Malaisie. Des maisons coloniales, un quartier portugais habité par les descendant des premier colons et comme partout des chinois et des indiens. Et puis comme Penang, comme Padang, Melaka c’est l’endroit idéal pour me laisser aller à mon passe-temps favori de ces dernières semaines (voire de ces derniers mois) : manger !
Trois jours à Melaka, dont un en compagnie de Chin Ling, Gee Fan et Jamie venues profiter de Deepavali, et je rentre à KL récupérer mon visa. L’ambassade est toujours aussi pleine de monde. Après avoir échoué à Jakarta puis Singapour je suis un peu inquiet. Aucun suspense, on me rend mon passeport sans un mot, j’ai mon visa pour la Birmanie.
Après quelques jours de glande assez intense à KL, dans quelques heures je prends l’avion pour Rangoon.

Kuala Lumpur

vendredi 23 septembre 2011

De Bornéo à Penang

Afficher De Kota Kinabalu à Penang
Après Sabah au nord de Bornéo, Sarawak. Que faire à Sarawak quand on est là en touriste ? En général ça passe par un trek dans la jungle ou l’ascension de quelques montagnes. Avec mes plaies aux pieds l’idée ne me paraît excellente, il va falloir que j’improvise autre chose. Arrivé à Miri par avion depuis Kota Kinabalu je n’ai pas vraiment d’idée précise de ce que je vais faire à Sarawak, j’ai simplement réservé un vol depuis Kuching pour Kuala Lumpur une semaine plus tard. J’ai donc quelques jours pour traverser tranquillement la province d’est en ouest. Je commence par Bintulu, le pendant de Balikpapan côté malaisien : une ville de pétroliers. Du gaz, du pétrole et des palmeraies, tel est le vrai visage de Bornéo. J’avoue que j’étais arrivé sur l’île avec en tête tout ce que ce nom - Bornéo ! - peut évoquer d’exotique, des rêves de jungle et d’aventures. La réalité est plus brutale. Pas seulement parce que mon état de santé un peu précaire du moment m’a éloigné des sentiers forestiers. Si Kalimantan m’a semblé encore un peu sauvage, moins développé, plus bordélique (bref plus indonésien) la partie malaisienne de Bornéo (Sabah et Sarawak) c’est autre chose. Tout au long de ma traversée de Sabah - et plus tard de Sarawak - palmeraies et palmeraies. Partout des palmiers. On rase la forêt, on terrasse les collines au bulldozer, et on plante des palmiers pour la production d’huile de palme. De loin tout semble verdoyant, de près ce ne sont que des palmiers parfaitement alignés. La forêt disparaît, ne resteront bientôt que les parcs nationaux. Entre ces plantations de belles routes reliant quelques villes sans grand charme. Kota Kinabalu n’est qu’une succession de centres commerciaux, on pourrait presque traverser la ville sans sentir la moiteur du climat ambiant, en sautant d’un mall surréfrigéré à un autre. A Sarawak, Bintulu ne vaut pas mieux. Je profite donc du week-end que je passe chez Abdillah (qui travaille bien sûr pour Petronas) pour continuer de récupérer.
Je poursuis la route en direction de Sibu, en auto-stop toujours. L’occasion de faire de nouvelles rencontres. Abdillah m’a déposé à l’extérieur de la ville. Un café, des nouilles frites, et j’attends en bord de route. J’attends un bon moment malgré le traffic, jusqu’à ce qu’une vielle Proton sortant de la station-service me klaxonne. A l’intérieur Jennifer et Ayum, un couple d’une cinquantaine d’années, ils m’ont vu en bord de route et ont fait demi-tour pour venir me demander où j’allais. Eux vont directement à Kuching, ils me déposeront en route. Jusqu’à présent en Malaisie je n’avais vu que des malais, des chinois et quelques indiens, Jennifer et Ayoum sont les premiers indigènes de l’île que je rencontre : Jennifer est Bidayuh, Ayum est Iban. On sympathise assez vite, un couple très sympathique. En chemin on s’arrête déguster un durian. Le durian c’est ce gros fruit vert jaune couvert d’épines, le fruit qui pue ! Les indonésiens et les malaisiens en raffolent. Une fois l’écorce fendue, on peut manger une pâte peu ragoutante entourant de gros noyaux. L’odeur est parfaitement infecte, mais si on arrive à manger le nez fermé c’est assez bon. Pour l’haleine par contre… terrible.
Après Sibu, une ville à 80% chinoise, j’atteins finalement Kuching. La ville a un certain charme en bord de rivière. Là encore énormément de chinois. Je profite de ces quelques jours dans la région pour enfin aller voir les orangs outans, à Semenggoh un centre de réhabilitation pour primates. Une fois rééduqués les orangs outans sont relâchés dans la forêt environnante. Mais la nourriture n’y étant pas assez abondante les responsables du centre continuent de leur amener quelques fruits quotidiennement, ce qui fait le bonheur des touristes. L’occasion pour moi de faire la connaissance de Ritchie, un orang outan de 150 kg, un monstre ! Une montagne de poils qui se gave de cocos, bananes, canne à sucre…
Dernier jour à Kuching avant de prendre l’avion, je craque. Malgré mon pied je pars pour la journée au Parc National de Bako à quelques kilomètres de là. La veille j’ai reçu un coup de fil de Jennifer et Ayum. Ayum a accepté de m’accompagner pour la journée au Bako. Après avoir rejoint le parc par bateau, on se met en route sur les chemins à travers la forêt. Plein d’ambition on part pour un grand tour à travers le parc. Il faut monter, descendre les collines, sur des sentiers rendus glissant par les pluies. La chaleur et l’humidité sont étouffantes. Après cinq heures de marche dans la forêt on est de retour au point de départ. Je suis fatigué, Ayoum est lui au bord de l’évanouissement. Plus un mot jusqu’à ce que j’aille lui chercher de quoi manger et une boisson isotonique. Ça ira mieux quelques heures plus tard quand on retrouve Jennifer et toute la famille à Kuching autour d’un bon repas, mais je crois que le pauvre n'est pas près de repartir en ballade avec moi...
Je quitte Bornéo le lendemain pour Kuala Lumpur, KL. Une heure trente de vol, deux heures pour traverser cette jungle urbaine en train et en bus et arriver chez Chin Ling qui m’héberge à Puchong.
Je ne vais pas m’éterniser à KL, Chin Ling et ses amis partent le lendemain pour les Cameron Highlands, je profite de l’occasion pour me joindre à eux. Petit week-end international dans les montagnes au nord. Avec Chin Ling, Yi Fan, Eos, Yuwen, Steven pour la Malaisie, Yuri pour les Etats-Unis, Woojin pour la Corée du Sud et Rajesh pour l’Inde. Malgré la pluie qui va nous rincer jusqu’aux os (jusqu’au passeport en ce qui me concerne…), malgré les sangsues, malgré les arbres déracinés qui nous barrent le chemin, la randonnée dans les Highlands nous laissera à tous je pense un bon souvenir. C’est avec un peu de regrets que je quitte cette petite troupe pour rejoindre seul Penang.
Penang, une île à l’ouest de la péninsule malaise. Sur Bornéo la population étaient constituée essentiellement de malais, de chinois et d’indigènes. Sur la péninsule les indiens, très nombreux, ont pris la place des indigènes. A Georgetown sur Penang, Chinatown et Little India sont au cœur de la ville, d loin les quartiers les plus animés. Temples taoistes d’un côté, hindus de l’autre. Marchands de disques crachant de la musique indienne en pleine rue cotoyant les tailleurs de sari, un cinema qui projette du Bollywood… j’adore ! Et puis il y a la bouffe ! Penang est réputée pour être une des villes où l’on mange le mieux en Malaisie. Malais, indien, chinois, tout est là. Des étals dans la rue, des restaurants un peu partout. Avec un petit faible pour la cuisine indienne, je passe trois jours à me remplir la panse…
D’ailleurs c’est bientôt l’heure d’aller manger, non ? Mon dernier repas à Penang, cet après-midi je m’envole pour Medan. Je retourne en Indonésie, sur Sumatra.

Penang

vendredi 9 septembre 2011

Bornéo KO

Afficher De Banjarmasin à Lahad Datu
Banjarmasin, me voilà donc sur Bornéo. Je comprends vite qu’ici les transports vont encore être difficiles. La seule frontière terrestre avec la Malaisie relie Pontianak à l’ouest avec Kuching. Mais entre Banjarmasin et Pontianak… pas de route. Il ne me reste qu’une possibilité, passer par l’est et prendre le bateau. Je vais quand même rester quelques jours à Banjarmasin en compagnie de Bernardus, qui heureusement est catholique. Heureusement, parce que sans lui je ne sais pas trop comment j’aurais trouvé de quoi manger la journée dans cette ville pendant le ramadan. Les indonésiens sont très majoritairement musulmans, très tolérants. Et étrangement ils s’accoutument sans broncher de lois, d’habitudes qui ne le sont pas vraiment, tolérantes. J’en ai traversé des pays musulmans, mais avec des mosquées aussi assourdissantes, aucun… Partout des haut-parleurs saturés qui débitent des versets du Coran que personne ne comprend, parfois de 19h à 5h du matin sans interruption (véridique !). On ne s’entend plus parler dans le salon, mais tout le monde fait comme si de rien n’était. A Banjamarsin, les restaurants n’ont pas le droit d’ouvrir la journée pendant le ramadan. C’est la loi, comme ça c’est réglé tout le monde jeûne ! Bernardus lui connait les quelques endroits ouverts, notamment sur le port où les dockers ne font pas le ramadan.
Départ pour Balikpapan où m’attend un bateau pour Tarakan, à l’extrême nord-est. Je prends un bus de nuit qui… tombe en panne au bout d’une heure. On attend le suivant au milieu de nulle part. L’Indonésie se rapproche petit à petit du Mali et de l’Ethiopie sur ma liste des pays aux moyens de transport catastrophiques. Quelqu’un m’avait d’ailleurs dit que les javanais étaient les africains de l’Asie. C’est exagéré, mais il y a un peu de ça. Tout a pourtant l’air bien organisé, les aéroports sont en bon état, des avions tout neuf. Bateau, bus, avion, on vous donne un joli billet avec des horaires dessus. Mais en fait non, c’est le bordel. Balikpapan donc, pas un hit touristique, une ville de pétroliers, pas désagréable non plus.
Je prends le bateau le surlendemain. Les vols annulés, retardés, les bus qui crèvent, tombent en panne… ne manquait que le ferry. Je ne vais pas être déçu, les 22h de bateau pour Tarakan c’est le gâteau sur la cerise. J’arrive déjà pas bien à l’heure pour un départ à 9h le matin. On m’annonce d’entrée que ce n’est plus 9h mais 10h. 10h30 le bateau arrive, assez énorme le navire. On est à deux jours d’Idul Fitri (l'Aïd El Fitr en "français"), la fin du ramadan, des centaines de personnes débarquent. Puis c’est le début du grand n’importe quoi, on nous fait monter alors que des passagers descendent encore, que d’autres font des allers retours avec des caisses et des colis. Personne ne contrôle les billets, on monte. Il y a huit ponts sur le bateau, cinq d’entre eux sont d’immenses dortoirs, certains ont installé leur matelas dans les escaliers ou les couloirs, d’autres font la cuisine au pied du lit. Je trouve quelques lits de libres, sans matelas, on verra plus tard. En attendant je me suis fait de nouveaux amis. Mon voisin regarde un porno sur son téléphone, débardeur "mother fucker", je ne connais pas cette marque tiens. En face le moustachu veux savoir si je passe par Batam après la Malaisie, « Batam, good ! ». Batam de ce que m’a raconté Alban, c’est le repaire des pirates de mer de Chine. Contrebande, prostituées, alcool, c’est le cocktail local. Pas la peine de leur demander ce qu’ils font dans la vie… Mais ils sont sympas mes copains pirates. On part ensemble à la recherche des matelas. Après quelques allers retours on nous fait redescendre au deuxième pont où un membre de l’équipage nous ouvre une pièce d’où s’échappe une puanteur atroce. C’est donc ça le local à matelas…
13h, le navire quitte le port. 4h de retard on est dans la norme. Et c’est donc en pleine mer qu’on contrôle nos billets, original. 22h jusqu’à Tarakan, je me cale sur mon matelas qui pue, près à dormir dès maintenant. Mais ça c’était avant que je comprenne qu’on est à une dizaine de mètres du karaoké. Oui il y a un karaoké à bord… Même avec des bouchons dans les oreilles c’est insupportable. J’ai dormi avec les mosquées en surround de Java à Kalimantan, mais le karaoké c’est non. Après un petit tour je trouve d’autres lits de libres plus loin au calme, qui m’aime me suive. Les pirates me suivent. Le coin est tranquille, ils ne parlent pas anglais mais on se débrouille. Je vais finalement plutôt bien dormir, au milieu des cafards, dans les odeurs de cigarettes sucrées. Je me réveille plutôt en forme, un semblant de douche, quelques heures de mer et je suis à Tarakan.
Bernardus m'a laissé le numéro de téléphone d'une de ses amies à Tarakan, Winda de retour dans sa famille pour l'Aïd. Après un mois de ramadan, je vais donc passer Idul Fitri "en famille". Très sympa et... calorique. On passe la journée à faire le tour des maisons du voisinage et on mange à chaque étape. Winda peut passer son tour et se contenter de prendre un verre, mais moi je n'y coupe pas il est hors de question que je quitte la maison sans avoir au moins goûté ce qu'a préparé la maîtresse de maison.
Pas le temps de digérer, le lendemain mon visa se termine, il faut que je quitte l'Indonésie. Plus de bateaux pour Tawau pour cause d'Aïd, mais je trouve quand même le moyen de m'échapper via Nunukan. Puis Tawau donc, Malaisie. Après une étape à Lahad Datu, j'arrive à Sukau, sur les bords de la Kinabantang. C'est là que les ennuis commencent. J'ai repris l'auto-stop, j'arrive donc fatigué, après avoir un peu marché et attendu en bord de route. Fièvre toute la nuit, difficile de savoir ce qui ne va pas. Et ça ne va pas tellement mieux le lendemain. Je veux me faire tester pour le palu, mais la clinique locale est fermée pour les célebrations de la nouvelle année et l’hôpital le plus proche est à une soixantaine de kilomètres. Après le petit déjeuner, en retournant vers ma chambre, le décor commence à tourner, beaucoup de lumière, le vert de la forêt lumineux, intense... Un effort épuisant pour arriver jusqu'à mon lit sans tomber par terre. Pas beaucoup d'options à disposition, dans le doute j'entame la cure de Lariam. Dans l'après-midi ça se calme un peu, je trouve même le courage d'aller faire un tour de bateau sur la rivière, voir les singes proboscis et leur gros nez. Les jours suivant la fièvre est tombée, la fatigue est toujours là et je ne dors toujours pas, quelques heures par nuits au mieux. Après un passage par Ranau j'arrive enfin à Kota Kinabalu. C'est là que je découvre que le climat de Bornéo n'a pas fait que du bien à la plaie que je me traîne toujours au pied. Elle s'était rouverte à Sukau, elle semble maintenant s'être infectée. Cette fois je vais consulter. Je suis reçu par le vénérable docteur Tan à qui je raconte mes misères. La fièvre, pas d'explications, peut-être une crise de palu effectivement. Ma plaie ne l'inquiète pas plus que ça, c'est une plaie sur l'os du pied, il lui faudra encore un mois avant de cicatriser (je peux dire adieu aux treks dans la jungle et aux plages...). Quant à mes insomnies, il les attribue au Lariam.
Bref, je suis en mauvais état, mais c'est sans conséquence. Un avertissement sans frais. Il faudrait que je fasse un peu plus attention avec ma santé, je ne me suis pas vraiment ménagée depuis le départ. On verra si je m'y tiens... Je termine mon passage au nord de Bornéo sur une bonne note. En compagnie de Melissa je m'offre un repas pas vraiment local. Melissa est malaisienne, mais elle rentre d'une année en France, à Brest plus exactement. Et du Finistère elle a ramené... un appareil à raclette, du fromage à raclette, du saucisson. Raclette à Bornéo...

Singes Proboscis