Afficher De Buenos Aires à Tupiza |
A Tucumán, je reste quelques jours avec Daniela et sa famille. Des italiens qui parlent espagnols, les argentins. Les parents de Daniela sont eux des siciliens qui parlent espagnols. Chaleureux et plutôt… démonstratifs. La ville et les proches environs ne me laisseront pas un grand souvenir. Mais à une centaine de kilomètres de Tucumán on rejoint en voiture Tafi del Valle. On traverse la forêt humide dans le brouillard sur une route sinueuse avec de découvrir dans les hauteurs une vallée aride, ocre, magnifique. Au bout de la lagune Tafi. Autrefois un pueblito, aujourd’hui un grand village touristique, retraite de fin de semaines des tucumanos. Daniela n’y était plus venue depuis cinq ans, elle ne reconnait pas grand-chose, des villas se sont construites un peu partout, des cabañas poussent sur le flanc de montagne. Je prends le volant, un petit tour du lago en sirotant un maté, cubanitos trempés dans le dulce de leche. Puis on redescend. Pas de neige, pas de glace, pas de tête à queue.
Au départ de Tucuman je retente l’autostop, une trentaine de kilomètres en une après-midi. Ce sera ma dernière tentative argentine. Trop difficile dans le nord. Je rejoins Salta en bus. Très touristique Salta, c’est peut-être la seconde fois en Argentine qu’on vient me proposer un hostel à la sortie du bus, la dernière fois c’était à El Calafate, tout au sud. Très touristique mais agréable. Une ville de 500000 habitants qui en paraît 100000. Camila, une salteña me guide à travers la ville. Le musée d’archéologie vaut le détour. Pour célébrer les évènements majeurs de la vie de l’empire Inca, des enfants de chaque village important de l’empire étaient amenés à Cuzco pour la cérémonie rituelle de la Capacoha . Avant d’être ramenés chez eux où… ils étaient enterrés vivants dans la montagne. Charmante coutume. Au musée de Salta sont exposées les trois momies retrouvées au sommet du volcan Llullaillaco, à 6700 mètres d’altitude. Congelés pendant des siècles, parfaitement conservés.
Changement de décor, changement d’ambiance, Camila me traîne un soir à la Balcarce. La rue est fermée à la circulation pendant le week-end. Bars, peñas, discothèques sans discontinuer sur cinq cuadras. A 5h quand tous ferment leurs portes, il y a un bon millier de personnes dans la rue. Bien alcoolisés, borachos, des bagarres, et la police qui remontent la rue en rang serré. Un rituel aussi, pas de momies, mais des zombies qui remontent la Balcarce chaque semaine le vendredi et le samedi.
Je traine encore à Salta jusqu’au mardi, le temps de me refaire vacciner contre la fièvre jaune, et je repars plus nord. Je ne m’arrête pas Jujuy. Une pause à Purmamarca, son Cerro de siete colores et ses siete mil boutiques d’artisanat et j’arrive à Humahuaca. Depuis Tucumán, l’ambiance change graduellement. De moins en moins "argentine", plus indigène. Plus de nourriture dans la rue, les mamitas avec leurs fardeaux colorés, des gares routières plus chaotiques, des bus plus "normaux". Comme un avant-goût de Bolivie. Je grimpe vers l’altiplano. Ceci dit, pas besoin de chercher bien loin si je veux retrouver "d’authentiques argentins". C’est semaine de vacances à Córdoba, la région est pleine de cordobes. Toujours très sympas. Après qu’ils m’aient demandé d’où j’étais, je leur retourne poliment la question. Mais je connais déjà la réponse. L’accent de Córdoba Capiiitaal… Inimitable. A Humahuaca, David me laisse gentiment dormir dans une des pièces de sa maison en construction. Il fait un peu frais le soir, mais il y a un matelas et de l’eau (froide) ça fera bien l’affaire. Un argentin atypique David. Il n’aime pas le football, ne bois pas de maté, pense que les Malouines sont anglaises… Qu’il ne le crie pas trop fort, on va lui retirer son passeport. Mais très sympa, intéressant. Je profite du point de chute qu’il me laisse à Humahuaca pour faire un aller-retour à Iruya. Un petit village dont on m’avait parlé à Salta. 70 kilomètres, trois heures de route… A Humahuaca on est déjà à quelques 3000 mètres d’altitude. Pour arriver à Iruya il faut passer un col à 4000 mètres avant de redescendre, le tout sur une route en terre. Le trajet en lui-même vaut le détour. La descente vers Iruya est extraordinaire, une route en lacets serrés qui descend dans la vallée. Je passe la nuit au village et le lendemain je vais à pieds jusqu’à San Isidro. 200 habitants, un terrain de football. Puis je refais la route dans l’autre sens.
Retour à Humahuaca et le lendemain j’attrape un bus pour la Quiaca, la frontière. Une longue file d’attente au poste argentin. Apparemment ils sont partis faire la sieste. C’est maintenant la pleine saison touristique. Plein de français, qui râlent. Des argentins, qui râlent aussi. On a beaucoup de points communs je crois. Finalement on vient collecter les passeports. Un premier tampon de sortie du territoire sur mon passeport tout neuf, puis un deuxième à l’immigration bolivienne. Ça y est, j’ai quitté l’Argentine ! Occupé à changer de l’argent, trouver un bus pour Tupiza, je n’y pense pas tout de suite. Mais plus tard, sur la route, j’éprouve un peu de nostalgie. J’ai passé deux moins et demi dans ce pays, plus que dans n’importe quel autre depuis que je suis parti. Et je crois que ça va me manquer. Les argentins vont me manquer. Ils parlent, ils parlent beaucoup, ils parlent beaucoup d’eux. Nosotros argentinos… Ils parlent mal, ils jurent à chaque phrase. Parfois arrogants, râleurs, sur le reste continent je crois bien que personne n’aiment les argentins (ça ne vous rappelle rien ?). Mais moi je les aime, ils ont bon cœur. Je les aime et ils vont me manquer.
Au départ de Tucuman je retente l’autostop, une trentaine de kilomètres en une après-midi. Ce sera ma dernière tentative argentine. Trop difficile dans le nord. Je rejoins Salta en bus. Très touristique Salta, c’est peut-être la seconde fois en Argentine qu’on vient me proposer un hostel à la sortie du bus, la dernière fois c’était à El Calafate, tout au sud. Très touristique mais agréable. Une ville de 500000 habitants qui en paraît 100000. Camila, une salteña me guide à travers la ville. Le musée d’archéologie vaut le détour. Pour célébrer les évènements majeurs de la vie de l’empire Inca, des enfants de chaque village important de l’empire étaient amenés à Cuzco pour la cérémonie rituelle de la Capacoha . Avant d’être ramenés chez eux où… ils étaient enterrés vivants dans la montagne. Charmante coutume. Au musée de Salta sont exposées les trois momies retrouvées au sommet du volcan Llullaillaco, à 6700 mètres d’altitude. Congelés pendant des siècles, parfaitement conservés.
Changement de décor, changement d’ambiance, Camila me traîne un soir à la Balcarce. La rue est fermée à la circulation pendant le week-end. Bars, peñas, discothèques sans discontinuer sur cinq cuadras. A 5h quand tous ferment leurs portes, il y a un bon millier de personnes dans la rue. Bien alcoolisés, borachos, des bagarres, et la police qui remontent la rue en rang serré. Un rituel aussi, pas de momies, mais des zombies qui remontent la Balcarce chaque semaine le vendredi et le samedi.
Je traine encore à Salta jusqu’au mardi, le temps de me refaire vacciner contre la fièvre jaune, et je repars plus nord. Je ne m’arrête pas Jujuy. Une pause à Purmamarca, son Cerro de siete colores et ses siete mil boutiques d’artisanat et j’arrive à Humahuaca. Depuis Tucumán, l’ambiance change graduellement. De moins en moins "argentine", plus indigène. Plus de nourriture dans la rue, les mamitas avec leurs fardeaux colorés, des gares routières plus chaotiques, des bus plus "normaux". Comme un avant-goût de Bolivie. Je grimpe vers l’altiplano. Ceci dit, pas besoin de chercher bien loin si je veux retrouver "d’authentiques argentins". C’est semaine de vacances à Córdoba, la région est pleine de cordobes. Toujours très sympas. Après qu’ils m’aient demandé d’où j’étais, je leur retourne poliment la question. Mais je connais déjà la réponse. L’accent de Córdoba Capiiitaal… Inimitable. A Humahuaca, David me laisse gentiment dormir dans une des pièces de sa maison en construction. Il fait un peu frais le soir, mais il y a un matelas et de l’eau (froide) ça fera bien l’affaire. Un argentin atypique David. Il n’aime pas le football, ne bois pas de maté, pense que les Malouines sont anglaises… Qu’il ne le crie pas trop fort, on va lui retirer son passeport. Mais très sympa, intéressant. Je profite du point de chute qu’il me laisse à Humahuaca pour faire un aller-retour à Iruya. Un petit village dont on m’avait parlé à Salta. 70 kilomètres, trois heures de route… A Humahuaca on est déjà à quelques 3000 mètres d’altitude. Pour arriver à Iruya il faut passer un col à 4000 mètres avant de redescendre, le tout sur une route en terre. Le trajet en lui-même vaut le détour. La descente vers Iruya est extraordinaire, une route en lacets serrés qui descend dans la vallée. Je passe la nuit au village et le lendemain je vais à pieds jusqu’à San Isidro. 200 habitants, un terrain de football. Puis je refais la route dans l’autre sens.
Retour à Humahuaca et le lendemain j’attrape un bus pour la Quiaca, la frontière. Une longue file d’attente au poste argentin. Apparemment ils sont partis faire la sieste. C’est maintenant la pleine saison touristique. Plein de français, qui râlent. Des argentins, qui râlent aussi. On a beaucoup de points communs je crois. Finalement on vient collecter les passeports. Un premier tampon de sortie du territoire sur mon passeport tout neuf, puis un deuxième à l’immigration bolivienne. Ça y est, j’ai quitté l’Argentine ! Occupé à changer de l’argent, trouver un bus pour Tupiza, je n’y pense pas tout de suite. Mais plus tard, sur la route, j’éprouve un peu de nostalgie. J’ai passé deux moins et demi dans ce pays, plus que dans n’importe quel autre depuis que je suis parti. Et je crois que ça va me manquer. Les argentins vont me manquer. Ils parlent, ils parlent beaucoup, ils parlent beaucoup d’eux. Nosotros argentinos… Ils parlent mal, ils jurent à chaque phrase. Parfois arrogants, râleurs, sur le reste continent je crois bien que personne n’aiment les argentins (ça ne vous rappelle rien ?). Mais moi je les aime, ils ont bon cœur. Je les aime et ils vont me manquer.
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