Afficher De Sucre à Cuzco |
Quelques jours de détente et j’ai de nouveau des fourmis dans les jambes. Il faut que je bouge un peu. Sucre est une jolie petite ville, paisible, mais pleine de gringos. Et donc pleine d’agence touristiques qui proposent plus ou moins toutes les même choses. Le marché aux touristes de Tarabuco, non merci. Non, je vais tenter de partir seul en balade au cratère de Maragua. Sabrina et Julien, que j’avais rencontré en Birmanie (puis recroisés à Bangkok, Hanoï...) avec qui je suis resté en contact m’ont laissé toutes les informations nécessaires. Sara hésitait à m’accompagner, mais je pars finalement seul un matin en combi jusquà la parada de Ravelo. C’est là que je dois trouver un bus pour Chataquila. Pas de bus, mais des camions. Va pour un camion. Après deux heures de route dans la poussière, en compagnie des mamitas, de leurs poules, cochons et sacs de patates, le chauffeur me pose à la chapelle de Chataquila, en haut de la montagne. C’est là que débute le chemin préhispanique. Du temps de l’empire il devait bien mener jusqu’à Cuzco ce chemin. C’est loin Cuzco, je me contenterai des 6 km de descente, tranquille, sur un beau sentier de pierre. Au bout du chemin… un terrain de football. D’un pays à l’autre, voilà bien quelque chose qui ne change pas en Amérique du Sud. Trois maisons au milieu de nulle part, une église et una cancha de futbol. Je descends jusqu’à la rivière que je longe sur quelques kilomètres avant d’aborder l’ascension du cratère. Ascension un peu troublée par les chiens qui gardent maisons et troupeau. Une plaie en sur ce continent tous ces chiens semi-errants. Je t’enverrais tout ça au Vietnam, ça ferait de la place et ça nourrirait bien quelques familles de l’autre côté du Pacifique. En attendant de monter ma petite entreprise d’import-export, je suis coincé sur le chemin avec un affreux qui ne veut absolument pas me laisser passer. J’ai essayé de passer sans le regarder, il est venu me chatouiller les mollets. J’ai essayé d’attendre un peu qu’il se calme et retourne à la niche, il est revenu plus enragé encore dès que j’ai eu fait deux pas. Alors j’ai changé de stratégie, j’ai ramassé une bonne grosse pierre, que je lui ai montré poing levé au-dessus de la tête. Il a eu l’air de comprendre assez rapidement et il a instantanément reculé de deux mètres. Puis j’ai commencé à avancer, poing levé en lui gueulant dessus plus fort qu’il n’aboyait. Dejame pasar la puta que te pario ! Il ne m’a pas lâché su une bonne centaine de mètres, mais à chaque fois qu’il s’approchait d’un peu trop près je lui montrais ce que j’avais dans la main, ça a suffi à le tenir à distance.
Débarrassé du vilain clébard, j’arrive enfin à Maragua, village fantôme au milieu du cratère. Pas grand monde, accueilli par quelques vieux qui ont dû passer l’après-midi à boire. Il y a deux autres randonneurs qui cherchent un endroit où dormir. Ils demandent en spanglish où trouver le propriétaire des cabañas au puesto de salud. Je passe après. Moi je ne cherche pas de cabaña, juste un endroit où planter ma tente. Dans l’enceinte du puesto de salud me dit Celso, no hay problema. Celso est instituteur au village, sa femme s’occupe de l’infirmerie. Finalement ils ne voudront pas me laisser dormir dehors, il y a un lit à l’intérieur. Je vais passer la nuit dans le Puesto de Salud.
Le lendemain c’est un peu plus difficile. Sans carte mais avec les indications de Sabrina je m’en étais sorti sans problèmes la veille. Mais une fois sorti du cratère il y une multitude de chemin. Je demande mon chemin à une mami, qui me parle pendant cinq minutes en quechua. Rien compris, si ce n’est quelques Niñu Mayu et Potolo à quelques fin de phrases. Moi je vais à Potolo, je prends le chemin qu’elle semble m’avoir indiqué. Je marche deux heures, dans les monatgne, les blés coupés. Ça me rappelle un peu la Birmanie. C'est dire si c'est beau! Je pense être perdu, mais non. Un gamin me montre par où passer, j’étais bien sur le bon chemin. J’arrive en fin d’après-midi à Potolo. Potolo un dimanche soir, on entend bien le vent souffler. Je pensais essayer de repartir directement à Sucre, mais il n’y a pas de camion, si ce n’est celui du laitier. On me dit qu’il part à 19h. Heure bolivienne, il faut compter 20h-21h. Je vais attendre le lendemain.
Retour à Sucre. Sara est toujours là. Je recroise aussi les québécois aux abords de la plaza. Je me repose une journée, et je pars pour La Paz. Sara aussi. Il est plus que temps qu’elle quitte Sucre, et surtout la Bolivie. Une nuit de bus nous voilà à La Paz. On m’en avait dit tant de bien que je suis un peu déçu. Le site est exceptionnel, les montagnes, toutes ces maisons sur les flancs. Mais les quartiers touristique du centre me rappelle un peu… Bangkok. Bangkok del altiplano. Des tiendas de souvenirs en pagaille, pizzas, burgers, saunas, agence de voyages. Ça manque de tuk-tuks. De sexe aussi. Il y a encore de la marge avant que ça ne ressemble à Khao San. Une fois sorti de ce quartier ça reste plaisant, même si le marché central est bien moins sympa que celui de Sucre. Puis je n’ai pas le choix, je suis un peu bloqué là. C’est la fête de la vierge à Copacabana, les bus et hôtels sont pleins. Inutile de se précipiter. Sara me montre l’hôtel où elle était resté la dernière fois. Il n’y a bien qu’elle pour me trouver un hôtel pareil à La Paz. Plein… de népalis et de bengalis. Ils ont bien investi la cuisine les népalis, un champ de bataille. On reste quelques jours, jusqu’à la fête nationale. Quelle que soit le jour de fête, j’ai l’impression que pour les boliviens, tout est prétexte à ressortir les costumes de carnaval. Défilé dans la ville, jusqu’à l’intérieur du marché. Mais le soir, rien. Calme, comme presque chaque soir en Bolivie.
On part finalement pour Copacabana. Sara doit retrouver des amis argentins. Moi je vais à la Isla del Sol. Pas grand charme Copacabana. Une avenue pleine de gringos, un port, avec des dizaines de bateaux prêts à partir pour les îles, et… des pédalos en forme de cygne sur sur les rives du Titicaca. Si, si, des cygnes à pédales… Je pars pour la Isla del Sol. J’arrive à Chalapampa au nord de l’île. J’évite la foule et pars directement pour les ruines de Chincana tout au nord. En contrebas des ruines, une plage, c’est là que je vais camper. Il y a déjà quelques tentes. Des anglais étrangement calmes, et sans pack de bière. Il faudrait peut-être que j’aille vérifier leur passeport. Le lendemain je traverse l’île par le chemin préhispanique. Merveilleux. Je suis parti assez tôt, je ne croise quasiment personne. Plein soleil. Seul sur le chemin qui domine tout le lac après de 4000 mètre d’altitude. Retour à Copacabana. Je recroise Sara dans la rue. A demi surpris. Elle devait retrouver ses amis, éventuellement partir à la Isal del Sol ou à Sorata. Mais rien de tout ça. Il faudrait pourtant qu’elle quitte le pays. Plus de 4 mois de clandestinité, une amende qui augmente au fil des jours. Je lui propose de m’accompagner le lendemain. Mais non, ce n’est toujours pas le jour. Elle me rejoindra à Cuzco le surlendemain, me dit-elle. A voir.
Je prends le bus pour Cuzco. Passage de frontière sans soucis, jusqu’à ce que je remonte dans le bus… Là les deux chauffeurs me redemandent de l’argent. Ils trouvent mon billet un peu trop bon marché. J’avais effectivement trouvé un très bon prix dans une des agences de Copacabana. Ils ont dû se rendre compte en chemin qu’ils n’allaient pas faire beaucoup de marge. Mais ces deux escrocs se sont bien gardés de me dire quoi que ce soit avant la frontière. Une fois au Pérou ils savent très bien que je ne vais pas rebrousser chemin. Et là ils sont très directs, je rallonge 40 bolivianos ou ils me laissent là. Discussion sans fin, animée. Je paye finalement la moitié, je me rassois les nerfs à vifs. Seule la crainte qu’ils refusent de me mettre dans un bus pour Cuzco une fois arrivé à Puno m’empêche d’exploser. Première impression assez vilaine des péruviens… A Puno je prends un bus de nuit. Au petit matin je suis à Cuzco.
Le lendemain c’est un peu plus difficile. Sans carte mais avec les indications de Sabrina je m’en étais sorti sans problèmes la veille. Mais une fois sorti du cratère il y une multitude de chemin. Je demande mon chemin à une mami, qui me parle pendant cinq minutes en quechua. Rien compris, si ce n’est quelques Niñu Mayu et Potolo à quelques fin de phrases. Moi je vais à Potolo, je prends le chemin qu’elle semble m’avoir indiqué. Je marche deux heures, dans les monatgne, les blés coupés. Ça me rappelle un peu la Birmanie. C'est dire si c'est beau! Je pense être perdu, mais non. Un gamin me montre par où passer, j’étais bien sur le bon chemin. J’arrive en fin d’après-midi à Potolo. Potolo un dimanche soir, on entend bien le vent souffler. Je pensais essayer de repartir directement à Sucre, mais il n’y a pas de camion, si ce n’est celui du laitier. On me dit qu’il part à 19h. Heure bolivienne, il faut compter 20h-21h. Je vais attendre le lendemain.
Retour à Sucre. Sara est toujours là. Je recroise aussi les québécois aux abords de la plaza. Je me repose une journée, et je pars pour La Paz. Sara aussi. Il est plus que temps qu’elle quitte Sucre, et surtout la Bolivie. Une nuit de bus nous voilà à La Paz. On m’en avait dit tant de bien que je suis un peu déçu. Le site est exceptionnel, les montagnes, toutes ces maisons sur les flancs. Mais les quartiers touristique du centre me rappelle un peu… Bangkok. Bangkok del altiplano. Des tiendas de souvenirs en pagaille, pizzas, burgers, saunas, agence de voyages. Ça manque de tuk-tuks. De sexe aussi. Il y a encore de la marge avant que ça ne ressemble à Khao San. Une fois sorti de ce quartier ça reste plaisant, même si le marché central est bien moins sympa que celui de Sucre. Puis je n’ai pas le choix, je suis un peu bloqué là. C’est la fête de la vierge à Copacabana, les bus et hôtels sont pleins. Inutile de se précipiter. Sara me montre l’hôtel où elle était resté la dernière fois. Il n’y a bien qu’elle pour me trouver un hôtel pareil à La Paz. Plein… de népalis et de bengalis. Ils ont bien investi la cuisine les népalis, un champ de bataille. On reste quelques jours, jusqu’à la fête nationale. Quelle que soit le jour de fête, j’ai l’impression que pour les boliviens, tout est prétexte à ressortir les costumes de carnaval. Défilé dans la ville, jusqu’à l’intérieur du marché. Mais le soir, rien. Calme, comme presque chaque soir en Bolivie.
On part finalement pour Copacabana. Sara doit retrouver des amis argentins. Moi je vais à la Isla del Sol. Pas grand charme Copacabana. Une avenue pleine de gringos, un port, avec des dizaines de bateaux prêts à partir pour les îles, et… des pédalos en forme de cygne sur sur les rives du Titicaca. Si, si, des cygnes à pédales… Je pars pour la Isla del Sol. J’arrive à Chalapampa au nord de l’île. J’évite la foule et pars directement pour les ruines de Chincana tout au nord. En contrebas des ruines, une plage, c’est là que je vais camper. Il y a déjà quelques tentes. Des anglais étrangement calmes, et sans pack de bière. Il faudrait peut-être que j’aille vérifier leur passeport. Le lendemain je traverse l’île par le chemin préhispanique. Merveilleux. Je suis parti assez tôt, je ne croise quasiment personne. Plein soleil. Seul sur le chemin qui domine tout le lac après de 4000 mètre d’altitude. Retour à Copacabana. Je recroise Sara dans la rue. A demi surpris. Elle devait retrouver ses amis, éventuellement partir à la Isal del Sol ou à Sorata. Mais rien de tout ça. Il faudrait pourtant qu’elle quitte le pays. Plus de 4 mois de clandestinité, une amende qui augmente au fil des jours. Je lui propose de m’accompagner le lendemain. Mais non, ce n’est toujours pas le jour. Elle me rejoindra à Cuzco le surlendemain, me dit-elle. A voir.
Je prends le bus pour Cuzco. Passage de frontière sans soucis, jusqu’à ce que je remonte dans le bus… Là les deux chauffeurs me redemandent de l’argent. Ils trouvent mon billet un peu trop bon marché. J’avais effectivement trouvé un très bon prix dans une des agences de Copacabana. Ils ont dû se rendre compte en chemin qu’ils n’allaient pas faire beaucoup de marge. Mais ces deux escrocs se sont bien gardés de me dire quoi que ce soit avant la frontière. Une fois au Pérou ils savent très bien que je ne vais pas rebrousser chemin. Et là ils sont très directs, je rallonge 40 bolivianos ou ils me laissent là. Discussion sans fin, animée. Je paye finalement la moitié, je me rassois les nerfs à vifs. Seule la crainte qu’ils refusent de me mettre dans un bus pour Cuzco une fois arrivé à Puno m’empêche d’exploser. Première impression assez vilaine des péruviens… A Puno je prends un bus de nuit. Au petit matin je suis à Cuzco.
Sur le chemin de Potolo |