UFC 306: rivalité, opposition de styles… Pourquoi O’Malley-Dvalishvili est un choc immanquable

On en revient aux bases de la création de l’UFC. Ce qui a fait le sel du MMA à l’origine. Un maître du striking qui peut éteindre la lumière adverse à tout moment contre un spécialiste de la lutte qui vous étouffe avec ses amenées au sol perpétuelles. La pure opposition de style. Le choc entre le champion des -61kg Sean O’Malley et son challenger numéro 1 Merab Dvalishvili ce week-end, combat principal d’un UFC 306 sous le thème du week-end de l’indépendance mexicaine (Noche UFC) et unique en son genre car organisé dans la futuriste Sphere de Las Vegas, est un bonbon pour amoureux du MMA.

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Les qualités de boxeur de l’Américain, roi du contre et plaisir technique avec son utilisation du jab, vont-elles lui offrir un nouveau KO à ranger dans les highlights ? Le style du Géorgien, numéro 3 dans l’histoire de l’UFC au nombre des amenées au sol avec 79 (derrière Georges St. Pierre avec 90 et Gleison Tibau avec 84), va-t-il rendre la vie trop infernale au détenteur de la couronne des coqs?

Une vieille rivalité

Sacré en août 2023 avec un sublime KO sur Aljamain Sterling avant de venger sa seule défaite en carrière (août 2020) en battant Marlon Vera sur une décision unanime nette et autoritaire en mars dernier à l’UFC 299 pour sa première défense de titre, Sean O’Malley a confirmé la solidité son statut de champion et son rang parmi les nouvelles stars d’une UFC qui a toujours cru en son potentiel depuis son arrivée par les Dana White’s Contender Series (émission où le patron exécutif de l’UFC peut offrir des contrats aux vainqueurs des différents combats selon son envie) et n’avait pas hésité à le propulser vers la ceinture via son combat contre l’ancien champion Petr Yan en 2022. Elle en fait aujourd’hui la star du possible seul show de son histoire à la Sphere.

Le garçon au nom d’origine irlandaise, aux teintures capillaires multicolores et au style de combat spectaculaire – neuf bonus à l’UFC, record dans sa catégorie – en vient à se comparer lui-même à Conor McGregor, la plus grande star de l’histoire de l’UFC et du MMA. Un parallèle peu justifié à ce jour (dix fois plus de followers Instagram pour l’Irlandais, par exemple) mais une ambition partagée avec son employeur qu’il faut construire à coups de performances qui font du bruit. En face, difficile de faire challenger plus légitime que Merab Dvalishvili, qui reste sur dix victoires de rang depuis une défaite contre Ricky Simon en avril 2018.

Sur la route, le Géorgien a battu l’ancien champion du WSOF (futur PFL) Marlon Moraes et les anciens champions UFC José Aldo, Petr Yan et Henry Cejudo, série de quatre en cours. Le vice-champion du monde 2019 de sambo aurait mérité de combattre pour le titre avant. Mais il ne pouvait pas affronter Aljamain Sterling, son partenaire d’entraînement chez Serra-Longo à Long Island (New York) et grand pote, quand l’Américain régnait sur la catégorie. Ce qui a profité à… Sean O’Malley. Mais le Géorgien n’était jamais loin. Après la défense de titre de Sterling contre Cejudo en mai 2023, O’Malley monte dans la cage pour confronter le champion, dont il est le prochain challenger, et Dvalishvili profite de la confusion pour lui "emprunter" son manteau façon Michael Jackson, l’enfiler et faire le fanfaron avec devant la foule.

Un énième épisode d’une rivalité qui remonte, avec déjà des déclarations fracassantes de Dvalishvili sur O’Malley (et inversement) en 2020. Depuis, ces deux personnages qui savent faire le show se sont souvent cherché et trouvé sur les réseaux sociaux, à coups de mises en scène souvent drôles des deux côtés. La rivalité a impliqué les staffs et a parfois pu dépasser les bornes, le Géorgien répétant par exemple combien il n’avait pas aimé certaines paroles offensantes de l’Américain sur son pays, mais une vidéo des deux se croisant à la cantine du Performance Institute de l’UFC à Las Vegas montre qu’il y a bien du respect entre eux.

Ce qui n’empêche pas le trashtalk habituel à chaque micro tendu et la tension à chaque face-à-face. "Je peux le briser et le finir", lance le challenger. "Ton pire cauchemar va devenir réalité", répond le champion. Une longue rivalité à tester. Deux styles à opposer pour voir lequel sort vainqueur. Un cadre sublime et les yeux du monde pour s’exprimer. Sean O’Malley contre Merab Dvalishvili a tous les ingrédients du grand combat. À eux de cuisiner tout ça dans la cage.