RMC Sport

JO 2024 (basket): retraites, jeunes qui poussent… Et maintenant, c’est quoi la suite pour l’équipe de France?

L’équipe de France de France de basket a conclu ses JO 2024 à la maison avec une nouvelle défaite en finale contre les Etats-Unis. Les Bleus sont d’ores et déjà tournés vers la suite, avec plusieurs changements à venir.

Ils vont arrêter

L’équipe de France va perdre deux de ses tauliers. Samedi soir, Nicolas Batum et Nando De Colo ont joué leur tout dernier match en sélection. Si l’arrière de l’ASVEL s’était montré très clair sur la fin de sa carrière internationale, l’ailier des Los Angeles Clippers avait été plus flou. "J’arrête", a tranché Batum après la défaite contre les USA. "Finir dans cet endroit, dans cette situation, cette compétition, c’est particulier. Je ne pouvais pas rêver mieux que de finir dans ce match-là."

Les prochaines échéances de l’équipe de France de basket

2025: Euro (Finlande, Lettonie, Chypre et Pologne)
2027: Coupe du monde (Qatar)
2028: JO (Los Angeles)

Après avoir très peu joué tout au long du tournoi, De Colo a de son côté pu finir sur une très bonne note sur le plan individuel face aux Américains (12 points à 5/7 aux tirs, 2 rebonds et 3 passes décisives pour 15 d’évaluation). "C'est le collectif qui compte, tout le monde a eu sa part du boulot pendant l'aventure. J'en ai eu des bons groupes, mais un comme celui de cet été, je ne sais pas. C'est génial d'avoir fini avec celui-là."

Avec Batum (177 sélections) et De Colo (208 sélections), ce sont deux monstres du basket français qui tirent leur révérence. À eux deux, ils comptent pas moins de 13 médailles avec l’équipe de France A, dont l’or à l’Euro 2013.

Les deux joueurs pourraient être imités par Vincent Collet. Arrivé à la tête de l’équipe de France il y a 15 ans, le sélectionneur tricolore (61 ans) a laissé entendre qu’il allait passer la main. "Normalement, je termine", a-t-il assuré, visiblement apaisé, après la finale des JO. "Ces 15 années ont été pour moi un grand privilège. J'ai eu la chance de vivre des émotions comme celles de ce soir et de gagner des médailles avec cette équipe de France, d'être champion d'Europe en 2013, deux fois en finale olympique pour terminer. Je suis heureux de tout ça."

Depuis 2009, en 14 phases finales, le technicien a remporté la bagatelle de huit médailles, soit la moitié du total de l’équipe de France masculine dans son histoire. Rien n’a fuité concernant l’identité de son potentiel successeur.

Ils devraient prendre du galon

Le départ de Batum et De Colo va laisser un vide en termes de leadership et d’expérience. Pour le combler, Evan Fournier et Rudy Gobert, les deux leaders de la génération 1992, semblent être des évidences. Aux JO de Los Angeles 2028, ils seront tous les deux dans leur 36e année, comme Nicolas Batum cette année aux JO de Paris. Ils s’avancent comme les leaders du vestiaire pour les prochaines années… si la motivation est toujours là. Samedi soir, Rudy Gobert a en effet laissé planer le doute sur la suite de sa carrière en Bleu. "Pour certains, c’était leur dernière. Nando, Nico… Peut-être moi, qui sait... Si je peux m’arrêter là-dessus? Je ne sais pas, on verra. Ce que je sais, c’est que j’essaye vraiment d’apprécier chaque moment", a confié le pivot tricolore.

Dans ce groupe tout juste sacré vice-champion olympique, plusieurs éléments sont actuellement dans la force de l’âge. C’est le cas de Guerschon Yabusele (28 ans), Mathias Lessort (28 ans) et Isaïa Cordinier (27 ans), tous les trois précieux sur la phase finale du tournoi olympique. Un peu plus discret aux JO, Frank Ntilikina n’a que 26 ans et peut lui aussi vivre de très belles heures sous le maillot de l’équipe de France

Chez les jeunes, Bilal Coulibaly (20 ans), Matthew Strazel (22 ans) et bien évidemment Victor Wembanyama (20 ans) représentent l’avenir et sont attendus au sommet de leur carrière en 2028. Pour sa première campagne estivale avec les Bleus, "Wemby" était déjà l’un des leaders du groupe, que ce soit en attaque ou en défense. Après avoir connu un gros manque de réussite en quart puis en demi-finale, l’intérieur des San Antonio Spurs a terminé meilleur marqueur de la finale contre les USA (26 points), Français et Américains confondus. Le rendez-vous est d’ores et déjà pris pour Los Angeles dans quatre ans. D’ici là, il se sera sans doute imposé comme l’un des meilleurs joueurs de NBA, lui qui sort d’une des plus belles saisons rookie de l’histoire sur les parquets nord-américains.

Ils représentent l’avenir

"Il faut faire confiance à la nouvelle génération qui arrive comme on a fait confiance à l'expérience cette année. On a des diamants qui sortent de notre pays", a lâché Victor Wembanyama samedi soir. Si la France reste sur trois médailles d’argent en trois ans (JO de Tokyo en 2021, Euro 2022 et JO 2024), elle peut encore s’appuyer sur un vivier impressionnant.

Lors de la dernière draft NBA, trois Français ont été sélectionnés dans le top 6. Premier et deuxième choix, Zaccharie Risacher et Alexandre Sarr représentent évidemment l’avenir, comme Tidjane Salaün, choisi en sixième position. Risacher a d’ailleurs déjà enfilé le maillot de l’équipe de France A en février à l’occasion des qualifications à l’Eurobasket 2025. Avec une première saison NBA à préparer, il était toutefois impossible de voir ce trio aux JO 2024. Mais leur talent et toutes les promesses qui les entourent ne peuvent qu’augurer que du bon pour le futur de l’équipe de France.

Il faudra aussi compter sur Nadir Hifi (21 ans), très intéressant durant la préparation mais absent de la liste finale pour les JO, Ousmane Dieng, qui ne semble pas avoir encore exprimé tout son potentiel, ou même Nolan Traoré (18 ans), attendu tout en haut de la draft 2025. Un tout petit peu plus âgés, Théo Maledon (23 ans) ou Killian Hayes (23 ans) représentent également de sérieuses options pour un avenir qui s’annonce radieux.

Felix Gabory Journaliste RMC Sport