RMC Sport

JO 2024: trop chères et trop "feutrées", les loges boudées par les grandes entreprises

Une bonne partie des entreprises partenaires des Jeux olympiques ont préféré demander des packs de places dans les gradins plutôt que de réserver des loges, jugées coûteuses et en décalage avec la ferveur populaire des JO.

Habituellement friandes des loges pour les événements sportifs, les grandes entreprises françaises ont majoritairement fait l'impasse lors des Jeux de Paris, pour des raisons de prix mais aussi d'ambiance trop "feutrée" pour vivre à plein la ferveur populaire du Stade de France ou de l'Arena Bercy.

Ces derniers jours, des espaces premium parsemés, voire vides, lors de quarts ou demi-finales de sports collectifs ou d'épreuves phares d'athlétisme ont suscité des interrogations sur les réseaux sociaux, voire la colère de certains athlètes, à l'image d'Evan Fournier après la demi-finale de basket de l'équipe de France, à Bercy. Le comité d'organisation olympique, interrogé par l'AFP, n'était pas en mesure de fournir d'explications vendredi matin.

EDF n'a réservé des loges que pour deux jours

Pendant la durée des JO, les entreprises qui bénéficient à l'année de la jouissance exclusive d'une ou plusieurs loges dans des lieux de compétitions, comme le Stade de France, n'y ont plus accès. C'est le cas d'EDF, partenaire premium et fournisseur officiel d'électricité renouvelable des Jeux de Paris 2024, qui explique à l'AFP n'avoir réservé une loge "que deux jours sur deux sites de compétition", mais qu'"il n'y avait pas de besoin" supplémentaire.

Damien Rajot, directeur des opérations commerciales sur site pour Paris 2024 - 09/08
Damien Rajot, directeur des opérations commerciales sur site pour Paris 2024 - 09/08
11:12

Le groupe a préféré opter pour des "places sèches" dans les gradins et acheté des "packs d'hospitalité" pour faire profiter à un total de 10.000 personnes d'une "expérience" comprenant une visite du pavillon d'EDF, un moment de restauration ou encore une conférence sur les enjeux de la transition énergétique avant d'assister aux épreuves "parmi le public", explique un porte-parole.

Parmi ces invités, des clients professionnels et des sous-traitants, mais aussi des clients particuliers sélectionnés via un jeu concours.

50.000 euros la loge pour une finale de Léon Marchand

Même stratégie pour Danone, partenaire officiel des Jeux. Le géant agroalimentaire accueille ses invités à son siège dans le centre de Paris pour offrir "une expérience plus personnalisée" avant de les amener sur les sites olympiques pour vivre les compétitions en tribune plutôt qu'en loge, explique le groupe à l'AFP.

Le distributeur d'électricité Enedis indique également n'avoir pas demandé de places de loge aux JO mais avoir eu recours à des "places sèches", tout comme le groupe de sidérurgie Arcelormittal, partenaire officiel des JO.

Nos places "ne restent jamais vides, si l'un de nos invités ne peut pas venir, les places sont réattribuées", précise le groupe.

De même, le géant de la restauration collective Sodexo indique n'avoir pas pris de place en loges, tout comme la FDJ (partenaire officiel) ou encore le groupe hôtelier Accor (partenaire premium) qui ont privilégié un espace au Club France.

Sous couvert d'anonymat, plusieurs entreprises du CAC 40 -certaines également sponsors ou partenaires premium- confient à l'AFP n'avoir à aucun moment envisagé de louer des loges pour les Jeux olympiques, ou alors y avoir renoncé tout simplement "pour des raisons de coût".

"La réalité des tarifs appliqués, assez élevés [pour les loges], a dû être un élément de prise de décision pour certaines entreprises", relève un interlocuteur.

À titre d'exemple, il fallait débourser 50.000 euros pour une loge de 12 personnes afin d'assister à une finale du nageur français Léon Marchand, confie à l'AFP une source proche du dossier.

"Les loges c'est un peu plus feutré"

D'autres entreprises partenaires de la Coupe du monde de rugby 2023 en France qui avaient offert des places à leurs salariés collaborateurs n'en ont cette fois pas acheté pour les JO. La raison? "Tout le monde était en vacances", explique l'une d'entre elles.

Certaines entreprises pointent aussi le côté trop élitiste de ces espaces VIP, parfois sous forme de salons cloisonnés: "les loges c'est un peu plus feutré", admet ainsi une grande entreprise qui ne souhaite pas être citée.

Dans les gradins, "on vit vraiment l'évènement, il y a un peu moins de petits fours" qu'en loge, souligne une autre entreprise.

Sans compter qu'une loge "vous scotche sur un lieu de compétition" alors qu'il peut y avoir d'autres événements forts à voir dans une journée, remarque une autre.

CL avec AFP