"Victime", voilà ce qu'est Saint Seiya depuis ces 10 dernières années. La license a été parasitée par deux perles de l'univers des mangaka : Megumi Okada (qui a dû être un yaoiste exacerbé avant de se lancer dans l'aventure) qui nous a pondu le fantastique préquelle de Saint Seiya : Saint Seiya G et Shiori Teshirogi (sans doute fan de D Grayman) qui va encore plus loin (dans le passé) en nous contant la dernière guerre Sainte entre Athéna et Hadès. Si le scénario des deux séries est dans l'ensemble crédible et s'ancre dans l'univers de nos justiciers en armure (quoique parfois teinté de paradoxes temporels), le style, l'apparence des personnages et parfois leur caractère sont à chier. Saint Seiya est tellement connu que je ne doute pas que des milliers de mangaka dans le monde entier avaient postulé pour avoir cette chance d'apporter leur contribution à cet univers, Kurumada l'auteur original a du faire un tirage au sort pour désigner ces deux-là... ou peut-être que c'était les plus talentueux (au secours!!).

Alors Saint Seiya G, qu'est-ce que c'est ? C'est Aiolia, fidèle chevalier du lion en version rebelle et beaucoup moins musclée et sourcilleux et qui se teint les cheveux en rouge (pourquoi pas?), âgé de 13 ans (comme Seiya dans Saint Seiya). Surmontant avec difficultés les doigts pointés et les regards accusateurs de ses collègues, le nommant ouvertement "frère de traître", Aiolia mène le raid face à de nouveaux Dieux ressuscités pour l'occasion (je rappelle que la prochaine Guerre Sainte ne commencera que dans 10 ans) : les Titans ! Les aînés des dieux de l'Olympe, dont Cronos, dieu du Temps et père de Hadès, Déméter, Poséidon, Hestia, Héra et Zeus. On pourrait penser qu'ils ont profité du sommeil intempestif que le dieu des Enfers et du Tartare Hadès vaincu il y a 240 ans par Tenma (nous y reviendrons plus tard) pour s'échapper. Eh bien non, c'est juste l'un des 3 dieux grecs originel Pontos qui les a ramené à la vie (il aurait pu le faire à la fin de la dernière guerre sainte, ça aurait évité qu'Athéna pose problèmes). Le but de Pontos, très flou pour le dieu des Flots (oh oh oh !) s'éclaircit au fil de l'intrigue : il veut libérer Gaïa la déesse mère de la Terre ingratement emprisonnée après avoir donné la vie à tout le monde.

On apprend que Cronos a offert le poignard d'or capable de tuer les dieux à Saga, alors chevalier d'or. Se serait donc peut être lui la partie mégalomaniaque et déicidaire de Saga (on a jamais su ce qui avait véritablement poussé le plus pur et gentil des chevaliers d'or a devenir l'Ultime connard mégalo et complètement abruti du chapitre du Sanctuaire, bien que dans la saga Hadès, Saga dit que c'est Kanon qui lui a murmuré les paroles du malin). Lithos, une fillette de 10 ans qui, selon les cases, a un corps de 13-14 (faut pas en vouloir à l'auteur, il est habitué à ne dessiner que des gays) apparaît également en tant que prétexte à Aiolia pour se lancer dans une croisade qui à la base ne le regarde pas du tout. (le cliché de la fille enlevée par l'ennemi et retenue dans un château noir immense est toujours gagnant !). Tous les chevaliers d'or encore en vie sont mobilisés, sauf bien entendu Mû du Bélier qui est "occupé" dans sa tâche de réparer les armures... et là je m'excuse mais je vais faire un aparté sur Mû.

Oui, parlons de toi mon petit gars.

Toutes séries de Saint Seiya confondues, Mû est un tibétain aux cheveux roses, aux mensurations troublantes et qui dans le dessin animé est doublé par une femme. Il vit dans une tour au coeur d'une chaîne de montagne extrêmement dangereuse gardée par des squelettes du zodiaque. Il n'est pas tant connu comme étant le chevalier d'or du Bélier (ce qui est pas mal déjà) mais plutôt parce qu'il est ZE réparateur d'armures du zodiaque. Comment ne pas être mu de consternation (oui elle était facile celle-là) devant son inutilité flagrante ? En effet selon lui, si une armure est fissurée, elle se réparera d'elle-même et si elle est "morte", il ne peut rien faire... alors je pense qu'il y a une véritable arnaque sur sa réputation. De plus, avec tous les obstacles qu'il met autour de sa putain de tour, je pense qu'il ne doit pas être si assailli de demandes de réparations comme il le suggère dans Saint Seiya G. Autrement dit, Mû est un branleur, un usurpateur et un connard. Résolument décidé à ne rien foutre (voir saga Poséidon) il ne se sortira les doigts de son petit cul que pour la chapitre Hadès (où tout le monde est sencé participer à la bataille). Chevalier du Bélier ou du Blaireau, ce type m'a bien fait rire par sa seule présence qu'on peut qualifier de fantomatique. L'apothéose est atteinte lors de la saga du Sanctuaire où Saori, agonisante une flèche plantée dans le coeur, se fait entourée par une bande de soldats du Sanctuaire en rut. Tenant plus à son brushing impeccable plutôt que l'intégrité physique (et sexuelle) de la déesse qu'il est sensé protégé, Mû partira sans se retourner vers sa maison du Bélier (un vrai héros androgyne des temps moderne).

Pour en revenir à Saint Seiya G... les graphismes sont... moches. Les planches sont incompréhensibles, les attaques tellement confuses que l'hypothèse du dessinateur shooté pendant la réalisation reviens sans cesse dans la tête du lecteur, les armures refaites avec tellement plus de détails qu'on peine à trouver son lien avec ce qu'elles seront sensées être dans le futur, et tout ça sous une obscurité totale, ne faisant que rendre encore plus confuses les scènes de combat, on ne comprend même plus qui encaisse et qui frappe. Bref si son scénario est super, Saint Seiya G est par son style graphique complètement raté. La version française continue de sortir un tome tous les 6 mois, espérons que bientôt, mais très très bientôt, Saint Seiya G en atteigne enfin le "point" final.

Je tiens à conclure sur une note de perplexité : admettons que cette histoire est bel et bien ancrée dans la chronologie de Saint Seiya, admettons que les chevaliers d'or aient triomphé sans aucune victime dans cette terrible bataille... soit en 10 ans ils se sont spectaculairement ramollis pour être vaincus par une bande de 5 chevaliers de Bronze puis les survivants massacrés par une poignée de Spectres d'Hadès, soit... ben soit ce sont les Titans (des DIEUX donc) qui ont très mal vieillis en quelque millénaires de prison en se faisant battre par une bande de gosses (mortels) de 13 à 19 ans.

Autre série exploitant la license de Saint Seiya, adaptée cette fois en manga et en animé, Saint Seiya Lost Canvas. Alors pour ceux qui ont lu le dernier tome de Saint Seiya, Hadès regarde Seiya en pensant qu'il ressemble traits pour traits à l'homme qui le blessa un jour et qui par un extraordinaire signe du destin était aussi un chevalier de Pégase (autrement dit un minable chevalier de bronze, le Mal ne meurt pas mais il vieillit très mal). Faisons donc une petite comparaison sur l'extraordinaire ressemblance entre Seiya et Tenma qui est au coeur de l'histoire qui nous intéresse :

... l'auteur aura beau usé d'artifices (mêmes attaques, mêmes fringues, même foutu caractère) Tenma est à Seiya ce que Naruto est à Goku, une parodie de copie améliorée évoluant dans un univers parallèle. D'ailleurs la fin de l'histoire est récemment sortie en manga et témoigne que Tenma a un père et une mère mais pas d'enfant quand il disparait (Sasha devait être prude contrairement à Saori), Seiya est donc un sosie de Tenma qui se ballade avec les mêmes fringues et la même armure, ce qui en soit constitue un bel hasard, mais après tout on est dans Saint Seiya, les réincarnations sont monnaie courante, on va pas chipoter.

Comme dit précédemment, Saint Seiya Lost Canvas raconte la dernière Gueguerre Sainte entre les Saints d'Athéna et les Spectres d'Hadès (par "spectres", comptez aussi quelques ex chevaliers d'Athéna) qui se bourrent la gueule à coups d'attaques cosmiques. Evidemment, chaque chevalier d'or est mis en avant avec son passé et ses origines détaillées. On a aussi une chevalière de la Grue Yuzuriha qui se promène avec des fringues plus conçus à mettre ses formes avantageuses que les dissimuler et sans masque. On a aussi une valorisation du rôle de Yato le chevalier de bronze de la licorne de l'époque. Alors que Jabu son successeur ne servira pratiquement à rien dans le futur, Yato sera le faire-valoir de Tenma, allant le chercher aux Enfers et l'assister durant la série.

[ATTENTION, dans les lignes qui suivent, l'auteur de cet article va taper sur Shiori Teshirogi et un peu sur Kurumada]

Si une fois de plus le scénario est bien construit, parsemé de quelques fantaisies qui dérangent pour certains mais qui n'entament en rien l'intérêt de l'intrigue, des caractères affirmés des personnages etc..., si l'auteur s'est ramassé sur l'aspect de Tenma, il a paradoxalement sombré dans une facilité éhontée avec les 10 chevaliers d'or autres que ceux apparaissant dans Saint Seiya (Doko de la Balance et Shion du Bélier). Ainsi, les chevaliers d'or du Zodiaque sont tous à 98% les sosies exacts des chevaliers d'or du futur. En fait, seuls leurs noms et leurs caractères divergent de leurs successeurs, et encore, pas tous pour le caractère (FOUTAAAAGE DE GUEULE POWAAAA !!!). C'était l'occasion de nous offrir quelque chose de nouveau sur Saint Seiya... ainsi on découvre Ô combien ébahis que Aspros le chevalier d'or des Gémeaux est un traître (qui l'aurait cru ?!). ^^ Franchement, des milliers de gars ont ou auraient rêvés d'être à la place de l'auteur et en faire un truc beaucoup moins téléphoné et lui... rien à foutre ! Vous vous demandez peut être comment je puis affirmer cela avec autant d'aisance ? Si c'est le cas, vous n'avez pas encore lu Saint Seiya Next Dimension et je vous invite à le faire, vous y découvrirez exactement l'inverse que le superbe travail de Shiori, les chevaliers d'or du passé ont des dégaines complètement différentes que celles de leurs successeurs mais leur caractère sera minablement retranscrit à l'identique des originaux (u_u) (bon... ben... on ne peut pas tout avoir... Kurumada aussi vieillit mal).

Et enfin, terminons par l'animé Saint Seiya Oméga, mélange subtil de Saint Seiya, de Sailor Moon et d'Harry Potter. Nous découvrons ainsi Arès... Mars pardon, l'habitude d'appeler les dieux Grecs par leurs noms GRECS. Mars dont est un dieu (manifestement de la lave ou du feu et des Ténèbres) qui veut *roulement de tambour* tuer Athéna ! Ainsi Saori, qui est au Sanctuaire, tranquillement en train de jouer avec un bambin aux cheveux pourpres... .................. (O_O)??? ARRÊT SUR IMAGE !!! Saori avec un bébé ??? .................... bon ben apparemment elle a pris sa retraite de déesse Athéna après Next Dimension alors ^^ Elle est redevenue une simple mortelle et s'est mariée avec Seiya, oui c'est sûrement cela. Mais Mars (qui vu sa dégaine m'a plutôt l'air de ne penser qu'avec son cul) refuse de croire la rumeur et se ramène au Sanctuaire pour tuer l'ex Athéna (je rappelle que dans la mythologie, malgré quelques coups de coeur, Athéna a fait voeux de chasteté... donc de virginité) avec moultes d'effets pyrotechniques à rendre jaloux le film 2012 (enfin pour ma part je l'ai pas vu mais vu l'effet que ça a causé et que ça cause encore aujourd'hui, ça devait être spectaculaire). Et voilà t'y pas que papa vole à la rescousse ! Seiya vêtu de sa splendide armure d'or du Sagittaire affronte Mars dans un combat de titans. 12 ans plus tard, nous retrouvons le bébé nommé Koga préado entraîné sévèrement par Shina toujours chevalier d'argent du cobra (ou d'Ophiuchus mais ça tout le monde s'en fout) sous la tutelle de Saori, qui semble avoir nié sa parenté avec son propre fils pour redevenir déesse (triste dilemme). Après le retour de Mars qui kidnappe Saori pour l'emmener on ne sait où, Koga, équipé d'un saphir enfermant l'armure de Pégase (donc Koga est le nouveau chevalier de bronze de Pégase) décide de partir à sa recherche. Il entrera à l'académie des chevaliers du Zodiaque qui curieusement ne se trouve pas en Grèce. Il y fera la connaissance de Geki (mais siii ! Geki ! Le chevalier de l'ours que Seiya vainc dans son premier combat !), de Ichi le chevalier de l'Hydre (mais siii ! Celui que Hyoga ridiculise au début de la série !) et de la nouvelle génération des chevaliers de bronze, Yuna de l'aigle (le statut de l'armure de l'aigle a régréssé), Ryuho (référence à Kojiro no Fuma ? On n'ose y croire) du Dragon, clairement présenté comme le fils de Shiryu et Shunrei, Soma du Lionet (revanche de Ban qui n'a jamais eu plus d'une ligne de scénar pour toute la série), Haruto du Loup (ninja à ses heures perdues) et Eden d'Orion (le beau ténébreux de service, le Ikky donc). À part le concept révolutionnaire d'armures scellées dans des cristaux (Pouvoir du cristal cosmique, transforme-moi !), et le fait qu'on ait 6 héros au lieu de 5, nous découvrons qu'en une génération les chevaliers du Zodiaque ont inventés le concept des 7 éléments : les 5 de la nature (eau, feu, foudre, terre et vent) plus la lumière et les ténèbres. Ainsi en maîtrisant bien son élément, un chevalier d'élément eau pourrait battre un chevalier d'élément feu mais pas d'élément terre (élémentaire n'est-ce pas?). La lumière et les ténèbres sont à part et on notera que les martiens (les chevaliers de Mars) sont tous d'attribut Ténèbres alors qu'aucun de nos héros n'est fichu d'en être un (Manichéisme powaaaaaa!) et Koga est d'attribut Lumière (on s'en serait pas douté). La série semble prometteuse bien que le scénario ne soit pas signé de Kurumada, mais une chose reste sûre : que ce soit Saori ou la fille avec les cheveux bleus Aria, Athéna a choisi de se réincarner dans des filles vraiment moches.

Next Dimension étant la suite logique et directe de Saint Seiya, je n'ai rien à dire dessus. Pour l'instant je feuillette rapidement les nouveaux tomes mais j'attend que la série finisse de sortir pour les acheter. Ainsi Saint Seiya, quand on croit que c'est terminé, une nouvelle histoire est toujours là pour nous prouver que non ! Que ce soit Pegasus Fantasy, Leo Fantasy, Primo-Pegasus Fantasy ou Neo-Pegasus Fantasy, Saint Seiya a subitces dernières années (c'est le cas de le dire) des séries parallèles tentant désespérément de se faire passer pour complémentaires, mais dont le but devait être plus orienter sur l'exploitation de la license que d'apporter du bonheur aux fans. Le comble est atteint dans l'OAV de l'Ouverture du chapitre céleste où Seiya et ses compagnons luttent pendant une heure contre Jason, Ulysse, Icare et Artémis dont la fin avec un second Apollon (Abel était le premier) atteint le sommet du portnawak et du ridicule. Sensé faire le lien entre la saga Hadès et la saga Next Dimension, nous découvrons avec déplaisir un dieu vaniteux, profondément antipathique à l'égard de la race humaine (tellement qu'on se demande pourquoi il n'a pas tenté sa chance plus tôt face à Athéna, ça aurait été marrant de le voir crever d'une flèche en plein coeur par Seiya) et Artémis, une soeur manifestement jalouse et ridicule, qui au lieu d'être une farouche guerrière comme le décrit la mythologie est une branleuse qui ne trouve même pas la force de saisir son arc de ses petits bras, le tendre et tirer avec. Si Seiya peut dire que "Saint Seiya G et Lost Canvas m'a tuer", Saint Seiya Tenkai-hen Joso a tué la mythologie grecque elle-même.

Merci à ceux qui ont eu le courage de lire ce long article jusqu'au bout, je tiens à préciser que je ne milite pas contre les frères illégitimes de Saint Seiya (après tout ils sont là et bien là, c'est trop tard pour y faire quelque chose), j'apprécie sincèrement ces séries, même si parfois elles frisent la parodie involontaire. ^^ En parlant de parodie, je tiens à ajouter que les Chevaliers de l'Horoscope, parodie volontaire de Saint Seiya (du même auteur que Dragon Fall) est tout simplement hilarant et que Saint Zodiac (parodie montrant Seiya et ses amis face à Dyonisos) m'a valu de beaux éclats de rires. Dans mon prochain article sur Saint Seiya, qui sera plus court, je parlerai d'un nouveau chevalier d'Or, d'ici là à plus et amusez vous bien !