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la suite de l'histoire se trouve dans le livre "poly et le mystère de l'oasis" http://tout-ce cile-aubry.cen t
Par tout-cecile-aubry, le 10.12.2020
j'ai adore cette série
Par Anonyme, le 30.08.2020
bonjour madame sophie simon. je recherche depuis plusieurs années le dvd"poly en tunisie" dans lequel vous jou
Par Pavelek, le 24.04.2020
dans le livre poly en tunisie, il n'y a pas de jumelles, il n'y a que nathalie. qqun peut me raconter l'histoi
Par Anonyme, le 29.03.2020
contente d'avoir retrouvé ce blog j'étais jeune à cette époque j'ai adorée poly en tunisie
Par Anonyme, le 19.11.2019
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Date de création : 23.01.2011
Dernière mise à jour :
17.06.2016
65 articles
N'hésitez surtout pas à donner vos impressions sur ce blog ou à raviver des souvenirs enfouis depuis longtemps (ou pas) dans vos coeurs. N'hésitez pas à partager des choses avec nous ou à poser des questions, j'essaierai d'y répondre si je le peux... Vous pouvez aussi vous inscrire à ma newsletter pour recevoir les nouveautés du blog.
"Je suis entrée au Cours Simon parce que je parlais trop vite et que je bafouillais un peu. J'avais une camarade de classe qui elle était chez René Simon et qui m'a dit que c'était son rêve d'être comédienne. Et finalement elle m'a dit, tu devrais aller chez Simon, il est formidable. Alors je suis aller chez lui et il m'a collée sur un petit coin de son estrade et il m'a dit "Toi dans trois, quatre ans, on s'occupera de toi !"
"Un jour, à la veille des vacances en juin 1947, il y avait un bonhomme que je ne connaissais pas du tout, tout au fond de la salle, qui m'a appelée. Alors j'ai reçu un coup de coude dans les côtes énorme de la fille qui était à côté de moi et qui m'a dit "Tu te rend compte, c'est Clouzot !". Mais je ne savais pas qui était Clouzot ! Il m'a demandé mon nom, mon addresse..."
Clouzot ne lui parle pas un language de professeur: "Tu as un nom à coucher dehors, lui dit-il, mais un physique à exercer des ravages. Le physique que je cherche pour "Manon"." Elle est terrifiée et découragée quand, convoquée aux studios de Joinville pour les essais, elle voit deux cents concurrentes qui la précèdent. Patiente, ponctuelle, décidée jusqu'à la hargne, elle tient bon. Cette obstination plaît à Clouzot qui, finalement, la choisit parmi huit cents postulantes. Quand elle lui remet le script, qu'elle connait par coeur, il a ces mots profonds lancés sur un ton ironique: "Un rôle, cela s'apprend, de toute évidence. Mais, voilà qui est plus délicat, cela se vit. Tu ne vas pas jouer devant ma caméra: tu vas vivre !"
"Quand mon pauvre père a lu le scénario, il a dit: "Tout de même je suis fou, je ne peux pas permettre ça !" et maman qui ne savait pas quoi dire lui a dit "Mais ce n'est que du cinéma !" et il a dit "Heureusement !"."
"J'ai beaucoup travaillé avec Clouzot, il me faisait lire Proust. C'est extraordinaire par ce qu'il me lisait trois pages et il me disait "Essaie de faire ce que j'ai fait". Alors je prenais les mêmes respirations, les mêmes intonations. Je faisais exactement ce qu'il avait fait. Et à chaque fois, il y avait un temps d'arrêt et il me disais: "Tu es un petit singe !". Et il recommançait une autre page pour voir si ce n'était pas un coup de peau."
Pour ce qui est du nom, c'est Clouzot qui a voulu que Cécile Aubry change de nom. Quelque chose le choquait dans le prénom Anne-José et il prétendait qu'en argot Bénard voulait dire pantalon. Et c'est Clouzot lui-même qui a proposé "Cécile", un prénom auquel elle ne pensait pas du tout.
Avec une énergie courroucée, elle s'est ingéniée à "être Manon" alors qu'elle bûchait son baccalauréat. Elle l'a obtenu, avec mention. Au studio, c'est une autre histoire. Les claques pleuvent, beaucoup plus que les millions. Mais la récompense de l'effort accompli, le salaire de son tenace courage dépasse toutes les espérances.
A vingt-et-un ans, le 28 février 1949, elle vit son premier grand succès avec "Manon", l'adaptation cinématographique du roman de l'Abbé Prévost "L'Histoire du Chevalier des Grieux et de Manon Lescaut".
"Je n'ai pas dompté ce petit fauve aux dents longues. Je l'ai domestiqué, comme on apprivoise une sauvageonne. Cécile est une remarquable comédienne de tempérament. Une nature, quoi !"
(Henri-Georges Clouzot)
(Paragraphes partiellement rédigés d'après le numéro 1101 du 12 juin 1970 de "Paris Match" et l'interview de Cécile Aubry de mars 2010 incluse dans le DVD de "Manon")
Distribution:
Histoire:
Sur un bateau qui vient d'appareiller de Marseille, des juifs, rescapés du génocide, embarquent pour immigrer illégalement vers la Palestine, alors sous mandat britannique. Tandis qu'un des lieutenants du bord installe les nouveaux venus dans les cales du navire, il découvre par hasard deux passagers clandestins.
Il les mène au capitaine (Henri Vilbet) dont le second (Michel Bouquet) reconnaît l'homme grâce à la photographie d'un journal. Il s'agit de Robert Desgrieux (Michel Auclair), un assassin en fuite.
Le capitaine décide de livrer le couple à la police d'Alexandrie à son arrivée, mais, quelques jours avant celle-ci, il se laisse attendrir par la jeune femme et finit par convier dans sa cabine les deux jeunes amants. Ceux-ci se mettent alors à conter leur histoire.
Cécile Aubry parle de Clouzot:
"Il m'intimidait, il était sévère. En même tant il m'appelait "le Marmouzet", ce qui est plutôt mignon. Il était aussi capable d'attendrissement comme le collier rose de chez Hermès offert à mon chien, je trouvais ça drôle ! Un jour, il avait été invité à la maison, chez moi et il s'était précipité pour attraper mon petit caniche blanc qui s'appelait Satin. Moi j'ai cru qu'il voulait l'étrangler, j'ai eu une peur affreuse. Le petit chien a disparru donc il s'est retrouvé à quatre pattes. Et puis finalement on lui a donné le petit chien et il a mis ses mains autour du cou du chien, c'était sans doute pour prendre la taille du collier. Et il revenu avec un petit collier rose. C'est pas mignon ça ! On n'attend pas ça de Clouzot quand même !"
"Je n'ai jamais appelé Clouzot, Clouzot. Je ne l'ai encore moins appelé par son prénom donc je l'appelais "Monsieur". Mais la plupart du temps, je ne l'appelais pas. Je disais "oui", "non" comme les ados."
"J'aurais adoré prendre son scénario et l'étudier beaucoup plus mais j'avais pas le droit d'y toucher. J'étais vraiment comme une gosse."
"Il redoutait beaucoup les sentiments. Il redoutais férocement les sentiments. Il détestait les parties romantiques de "Manon"."
"Il me mettait à bout de nerf, ça oui, de toutes les manières. Il était exaspérant en faisant vingt prises quand les deux premières étaient les meilleures vu l'âge que j'avais, la jeunesse que j'avais et le manque de métier que j'avais aussi. Donc par moment, je débordais littéralement et je disais ce qui me passais par la tête par ce que son texte j'en avais par dessus la tête et je ne pouvais plus le dire. Et souvent, c'était mon texte à moi qu'il prenait."
"De temps en temps je disais quelque chose à table au déjeuner et il me disais: "Tiens, c'est pas mal ça !" et il écrivait."
"Il y a des légendes qui se créent. On a dit qu'il m'avait beaucoup giflée ce qui est faux. Il m'a giflée une fois. Et il y a eu une réaction tellement mauvaise et tellement contraire parce qu'il attendait deux ou trois larmes mais il n'y a pas eu deux ou trois larmes, il y a eu des hurlements et une crise de nerfs et moi, j'ai voulu le regifler moi-même. Parce que c'était trop fort ça !"
"Pour montrer l'inconscience de ce cher Clouzot, il me mettait de la cocaïne dans les yeux pour que je les garde ouverts mais c'est que ça risquait médicalement parlant un décollement de la rétine. J'espère qu'il ne le savais pas. J'espère pour lui qu'il ne le savais pas ! Mais j'ai eu beaucoup d'ennuis par la suite."
"J'étais toujours la dernière couchée parce qu'il fallait que je vienne voir les rushes avec lui. Alors il était assis sur un fauteuil et moi par terre devant lui. Et il me disait "Tu vois ce que tu as fait, tu as attrapé une ombre là ! Tu vois je ne te l'ai pas dit, je voulais que tu le vois ! J'ai tiré la prise !"
"Mais ça je ne lui en veux pas du tout. Au contraire, merci. Un grand merci pour tout ce qu'il a pu m'apprendre, m'enseigner."
"Clouzot, je lui dois tout. Je lui dois absolument tout. C'était ma meilleure école. Il m'a tout appris. Et ses techniciens aussi."
(Extraits de l'interview de Cécile Aubry de mars 2010)
>> Extrait de "Manon", scène entre Cécile Aubry et Michel Auclair
Succès:
Ce film eut un énorme succès et obtint un Lion d'Or à la Mostra de Venise de 1949.
"J'étais encore une enfant, je ne me posais de questions. Tout ce qui m'arrivait me paraissait normal. Et c'est ainsi que j'ai été la pionnière des "bébés vamps" comme on le disait à l'époque."
(D'après un article paru dans le Figaro Madame en juillet 1990)
Merci pour ce blog, très complet et très émouvant, on sent tout l'amour que vous portez à cette femme. J'ai grandi avec comme référence Poly, Belle et Sébastien et la lecture de votre blog vient d'être comme un délicieuse Madeleine de Proust. Merci
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