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Date de création : 13.03.2011
Dernière mise à jour :
24.01.2025
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Psy 9 français
Manuel Diez Matilla : un destin oublié
Psychanalyse de l’œuvre de Manuel Diez Matilla
9ème partie
Par Christian Diez Axnick
Mise à jour du vendredi 26 novembre 2021
Je recommande pour éclairer sur un plan plus général le lecteur de cet essai un livre intitulé « Les grandes dates de la littérature française », d'Alain Couprie, aux éditions Nathan Université, qui retrace assez bien les différents mouvements dans la littérature française. On peut ici comprendre par exemple que le nouveau roman est le dernier courant de littérature qui ait eu lieu en
France. Sa définition peut aujourd’hui nous sembler confuse, et sera plus claire d’ici quelques années.
De la même façon, et dans le même ordre d'idée, Manuel Diez appartient à la tradition livresque, celle du roman, dans la mesure ou il s'inscrit dans une certaine continuité historique.
Un livre à lire, je l’ai lu il y a quelque années : « Le Montmartre de nos vingt ans », de Paul Yaki, préface de Francis Carco, éditions le vieux Montmartre. C’est un ouvrage incontournable pour qui s’intéresse à la pensée française et à Montmartre.
Mon père a fréquenté au cours de sa vie les endroits par ou les plus grands sont passés, surtout à Montmartre. Je pense aussi bien à Van Gogh, Utrillo, Utter, Suzanne Valadon, Gen Paul, Fujita, Man Ray ( le photographe américain de Montparnasse ), Toulouse Lautrec, Depaquit, Emile Bernard, Raoul Dufy et tant d’autres, comme le chansonnier Aristide Bruand, ou Renoir, que mon père n’aimait pas trop. On y retrouve un certain parallélisme, le quartier étant une véritable fourmilière d’artistes peintres et de personnalités de tous ordres. Mon père « avait sa gueule » comme on disait de lui.
C’est lui par exemple qui a réalisé les étagères en bois pour ranger tout un tas de vieilles sculptures, sauvé bon nombre d’affiches de Poulbot. Francisque Poulbot a habité là; j’ai travaillé chez SR Electricité, pratiquement en face de la maison ou il a vécu également à Saint-Denis, à deux rues de la basilique.
J’ai travaillé pour cette société sur la rue de Rivoli ( Ensemble commercial Celio/Jennyfer ) et sur le Drugstore Champs-Elysées notamment.
Lautrec, aussi, est passé par là. Qu’est ce qu’il a pu sauver comme affiches de Lautrec. Quel foutoir c’était que ce musée. Idem avec les sculptures et toutes sortes d’objets et de sculptures.
Il s’est jeté aussi dans l’antre, plus que dans l’arène. Si Zola écrivit « le ventre de Paris » en référence aux Halles, Montmartre est une véritable termitière. Il détestait Charpentier, qu’il a longtemps accusé de se promener avec des aiguilles, et de venir dans son dos. Une fois ou nous passions en voiture avec Pruden après son licenciement, il m’a même demandé d’accélérer et
de le faucher alors qu’il sortait subrepticement du 12 rue Cortot, le musée donc du vieux Montmartre. Son procès je l’ai dit a tout de même duré 2 ou 3 ans, avec une foule de témoins.
Il était particulièrement remonté contre lui. Moi je n’ai en réalité pas trop connu Charpentier. Il n’était presque jamais là quand je venais, et Claude Estier n’en parlons pas. Mon père recevait parfois des amis, le père Charnin, un prêtre suisse, des amis espagnols, ou encore mes frères, ou simplement des relations de la butte. Il y avait Anne-Marie, Mme Vertex.
Puisse l’espèce de mémorandum que je lui consacre éclairer les amateurs d’art en tout genre, et apporter sa pierre à l’édifice. Aujourd’hui par exemple, la Evangelische Kirche que fréquente ma mère tous les dimanches à Paris organise des visites guidées sur les pas d’Utrillo. Une exposition a eu lieu à la pinacothèque. Mme Buttler s'est occupée de ça, elle est pasteur. J’ai vu l’exposition avec ma femme. Je trouve ses tableaux vraiment formidables, et sa démarche très intéressante il est vrai.
Les concerts à l'église allemande sont remarquables.
Il y a plusieurs années, Kristel, la sœur de Oma, ma grand-mère, est décédée. Je n’ai même pas pu être à l’enterrement. A ce propos le livre « Les sagesses d’orient » de Gilbert Sinoué, est un excellent livre de réflexion. Je regrette souvent que les familles se connaissent assez peu ou trop peu et soient séparées par la géographie.
Mon frère a fait un deuxième voyage en Chine. C’est très difficile de repartir en Asie depuis Hiroshima et Nagasaki, il faut bien du courage. Là aussi les crimes de l’impérialisme américain sont innombrables et nous ont été rapportés aussi. Mon frère est un cas, il n’a jamais travaillé de sa vie, mais comme je l’ai déjà dit il a cotoyé la majeure partie des plus grands maîtres d’arts martiaux du
monde. Dida Diafat par exemple est de Villiers-le-Bel, je l’ai aperçu une fois avec Ingo. Il a été champion du monde de boxe thaï. Il a fait un autre long voyage de deux semaines en Chine en 2017, passant notamment par Shangai, Pekin et j'en passe.
Berthe Mann, une amie de ma mère, a de la famille qui vit à Jérusalem. Voilà qui nous rapproche un peu de la terre sainte.
Je pense que le Gulistan, de Saadi, est une grande œuvre. Pierre Seghers l’a édité au S.N.E.D., en fait, il a pillé les textes. J’en suis venu à bout, mais pas en langue arabe ou perse. Je n’avais pas vu l’exposition sur les Sassanides. Deux choses peuvent nous nuire, dit Saadi dans le Gulistan : se taire quand il faut parler; parler au lieu de se taire.
En dehors d’une chanson comme « La suerte y la inteligencia », de Pepe Pinto, je ne vois pas de référence majeure ici. Nous écoutions souvent ce 45 tr dans les dernières années de la vie de mon père au musée Cortot.
Mon père et moi écoutions beaucoup cette chanson au cours de ses trois dernières années de sa vie au musée Cortot à Montmartre. Le canari de mon père virevoltait autour de sa cage. Un jour il s’est échappé et mon père était resté fou de tristesse. Il est presque mort de chagrin de ne plus avoir le canari. Un jour il n’est pas retourné dans sa cage, quelqu’un a du ouvrir la fenêtre. Je ne sais pas si c’est moi, je ne crois pas. Mais sait-on jamais comme on dit. Tout peut arriver.
Trois autres proverbes :
- Le sage travaille, l’ignorant espère.
- Ta parole est comme ta fille : sache oû la placer.
- Notre langue est un arc « On ne voit pas plus revenir la parole échappée de la
bouche que la flèche échappée de l’arc » Et quand la flèche se plante dans le
cœur de l’autre, il est trop tard. ( Abou Shakour ).
J’ai vu le film « La journée de la jupe » avec ma mère et Hanifia. J’ai trouvé ça pas mal. C’est très théâtral. Je me suis finalement fait enlever un énorme névrome de Morton au pied gauche.
« Grantorino » est aussi un bon film. Pour une fois, ma mère et Hanifia ont bien aimé Eastwood. Je l’ai vu en V.O. avec Hanifia. Je pense que c’est un des meilleurs Eastwood et sans doute un des derniers.
J’avais signé un contrat avec une société nationale. J’étais tenu au secret; finalement, il m’est arrivé la même chose avec une autre société par la suite. A la fin du chantier toutes mes créations ne reviendront pas à cette société puisqu’on ne m’a pas gardé en définitive. Je n’étais pas assez pugnace, j’aurais dû réclamer des notes de calcul. Généralement, pas mal de BE ou d’entreprises qui m’embauchent me recommandent la discrétion ou le secret. J’ai fait la plomberie d’un centre culturel du sous-sol inférieur jusqu’à la toiture.
J’ai visité le palais de l’UNESCO, et je l’ai trouvé particulièrement innovant et
moderne.
Notamment la présence de plaques de granit provenant d’Hiroshima ou Nagasaki. Les américains ont lâché la bombe alors que la paix était signée et la guerre finie. L’ancien directeur de l’UNESCO était japonais.
L’UNESCO abrite également des œuvres de Miro, Picasso et beaucoup d’autres choses très intéressantes, dont une tapisserie au dessin signé Le Corbusier fabriquée à Aubusson.
Ma mère dit qu’elle a été d’une génération sacrifiée, comme celle de mon père, et c’est vrai. On peut parler en effet de génération sacrifiée, et quelque part, c’est un peu la même chose pour la nôtre. Par exemple encore récemment un film ( Inglorious bastards ) retrace l’histoire d’un commando israélien chargé d’éliminer Hitler. C’est de la fiction comme de la parodie j’imagine, je ne l’ai pas vu.
Dans le cas de la génération des mes parents, c’est la réalité, aussi bien du coté des Moltke que du coté d’Opa Linie, le grand-père de mes cousins Arne et Markus, le père de Hanswerner. J’ai ai parlé dans le manuel d’introduction. Eux sont vraiment et réellement allés au feu face à Hitler, lorsqu’il faisait parfois jusqu’à 99 % des voix dans les villages les plus reculés d’Allemagne. Cela mérite autre chose que ces parodies américaines assez teintées de nationalisme US, même s’il est vrai qu’Hitler avait d’autres ennemis importants, comme von Stauffenberg je crois.
Il y a quelques années, j’ai accompagné ma mère aux Diaconesse de Versailles,
qui sont liée je crois aux diaconesses de Reuilly.
Ma femme Hanifia, était passée à l’émission de Julien Lepers « Question pour un champion » lorsqu’elle est arrivée en France, et est ensuite passée dans celle de Thierry Beccaro ( Motus ) puisqu’elle avait réussi les qualifications. Elle a gagné avec une autre dame. Beccaro que j’ai vu est un grand professionnel de l’audio-visuel à mon avis, un homme droit dans ses bottes, intègre, sobre et travailleur. Lepers est aussi un homme ouvert et intelligent, parfois un peu dispersé.
Il me semble qu’elle devait à passer de nouveau à Motus, ce qu'elle a fait je crois.
Je ne dis pas que les divergences n’existent pas entre nous. Pour moi l’Alsace et la Lorraine ( Elsass und Lothringen ) ont été allemandes durant des millénaires. Mais il faut aplanir nos différents, lutter ensembles. Il faut un consensus, une ligne générale. Laissons nos différents au placard. Passons à l’action. Ne faisons pas dans la demi-mesure, nos positions doivent être claires.
Ma grand-mère disait « Wer sich als ein Hund vergibt, muss auch als ein Hund bellen ».
Celui qui se conduit comme un chien, doit aussi aboyer comme un chien. Je trouve cette phrase très vraie aujourd’hui.
Ma grand-mère lorsqu’elle perdait aux jeux, se mettait à tricher. Sacrée Oma. Par exemple lorsque nous jouions au « Barrikadenspiel », le jeu des barricades ou l’on joue avec des dés et place des barricades aux autres. Elle faisait bien rire ma mère. Oma était très mauvaise perdante. Au rami, aussi, ou j’ai toujours assez bien joué, ou à d’autres jeux. Ma mère ne lui a pas trop pardonné d’être si mauvaise perdante. Au Kniffel aussi, de temps en temps, elle trichait. Mais j’adorais Oma.
Certains parlent de risque révolutionnaire dans ce pays, mais disent-ils que durant des décennies, l’assemblée a été tenue par Jean-Louis Debré, dont j’ai parlé dans le manuel d’introduction, et qu’il n’a même pas été capable d’obtenir son bac ? Ils ne le lui ont donné que plus tard et à regrets. Il ne
l’a pas eu tout de suite.
Il faut réagir, c’est la règle en démocratie. La France ne doit pas demeurer au sein de l’OTAN. La majorité veut l’indépendance. Point final. Nous sommes 500 millions de francophones, et presque autant d’hispanophones, d’hispaniques.
Je dirais que le français est difficile à cerner. Prenons Jacques-Laurent Bost, un écrivain français qui a pas mal écrit sur l’Espagne.
Il dit dans « L’Espagne au jour le jour » ( Editions Paul Morihien ) des choses pertinentes et sans nul doute très intéressantes, mais son racisme, son mépris et son irrespect gâchent tout. Prosper Mérimée est l’autre écrivain, celui me semble t’il qui a le plus écrit sur l’Espagne.
Ce qu’il décrit sur le « Pundonor » est très proche de la réalité, et de ce que représentait le théâtre espagnol, que j’ai eu l’occasion de voir. C’était à se tordre de rire.
C’est là qu’il faut rappeler aux plus jeunes et aux moins informés quel artiste extraordinaire et hors du commun était Manuel Diez Matilla. Pour qu’ils comprennent cette Espagne étrange, repliée et envoûtante.
On ne refera plus des peintres comme lui. Nous sommes trop en bute aux profonds changements de société de nos jours, trop opprimés, déconcertés même.
Comprenons aussi qu’il disait parfois « Los Americanos lo saben muy bien », mais je ne sais pas quoi exactement. Il semblait faire allusion aux casernes américaines en Espagne.
Une page importante de notre histoire commune se tourne, et il faudra songer à interroger les générations à venir, leur demander ce qu'elles veulent faire à leur propre tour, leur expliquer que cet important héritage artistique les concerne aussi, que chacun doit savoir se prendre en main, se prendre en charge.
Pour ne livrer qu’un exemple, à l’époque ou mon père était à Montmartre, Clause Nougaro marchait déjà avec Maurane dans le quartier, ou plutôt c’est elle qui marchait sur ses pas.
J’ai assisté à son excellent concert à Garges-lès-Gonesse quelques mois avant sa mort ou elle lui rend hommage dans sa tournée « O Nougaro ». Mon père avait croisé sa route un soir d’hiver je crois. Les deux hommes avaient des points communs. Quel poète était Nougaro.
Pas loin dans le quartier, la maison donc de Diane Dufresne et de je ne sais plus quel artiste nous disait Maurane. Elle a chanté dans un cabaret du quartier. J’ai trouvé ses musiciens particulièrement excellents, remarquables pour tout dire. Dernièrement, ma mère, Hanifia et moi sommes aussi allés voir un concert de country à l’espace Aznavour d’Arnouville.
Je suis allé voir avec Hanifia le dernier film de Richard Geere « Hatchi ». C’était vraiment très bien, très touchant, l’histoire de ce chien qui est retourné durant 9 ans sur la place ou il cherchait encore son maître disparu.
Hanifia et moi avions vu aussi une représentation très intéressante de La flûte enchantée à Garges. Mon père l’avait vu aussi avec ma mère il y a très longtemps. C’est un véritable chef-d’œuvre.
J’écoute souvent la Flûte enchantée de Mozart. Je trouve ce compositeur particulièrement génial, et je pense que ce qu’il a apporté au peuple allemand et à sa musique est gigantesque.
En revanche, le fait qu’il était diminué, presque infirme en raison me semble t-il de maladies vénériennes, se ressent légèrement dans son œuvre.
Mon père avait quantités de disques à la maison, mais il était à moitié sourd. Il entendait très mal. D’ailleurs, il est mort en réalité des complications postopératoires de son opération de l’oreille ou du pavillon.
Il a tout d’abord perdu connaissance, et les choses se sont ensuite aggravées. L’infection s’est généralisée par la suite d’établissement en établissement. C’est parti de Gonesse ou il est tombé dans le coma, suivant l’opération ratée de l’oreille à l’hôpital Delafontaine de Saint Denis, puis Bichat.
Ma mère parle à juste titre dans le cas de sa génération de « génération sacrifiée ». C’est le cas depuis toujours et jusqu’à aujourd’hui, en effet. La mienne aussi a beaucoup donné, sans presque rien obtenir non plus en retour. Je n’ai vu Opa Linie qu’une fois, c’est dire la transition qui s’est
faite. Personne n’a rien fait, personne n’a levé le petit doigt pour ce petit homme, ce vieillard encore jeune, qui a participé à un des plus grands attentats contre Hitler, le père d’Hanswerner, le grand-père de mes cousins comme je l'ai dit du coté de ma tante Marita. L’Europe n’a rien fait pour lui.
Ni l’Allemagne ni les autres pays. C’était cet attentat qui s’était soldé par des centaines d’opposants décapités, dont on a tiré une parodie cinématographique. Mais pour ma famille allemande déracinée, c’est l’Allemagne profonde, la voix de l’Allemagne.
J’ai beaucoup apprécié il y a plusieurs années l’exposition sur Munch à la pinacothèque. Munch est un très grand artiste, un immense peintre, probablement un des plus grands peintres scandinaves. Sa peinture rappelle un peu certains chefs-d’œuvre d’Utrillo. Mon père d’ailleurs se rapproche beaucoup de ce style d’expression. C’est un peu la même école, le même cru. Il collait au pinceau, le travaillait, l’appuyait. Il grattait comme on dit dans le bâtiment.
Une fois, ma mère a vendu un de ses tableaux pour gagner un peu d’argent.
Un grand tableau avec un pot de fleurs et des ornements de type et dans le style de la Vieille-Castille. Une partie de la peinture de mon père était ornementale et symboliste aussi. Ce tableau était un des très rares ou il ait fait appel au rouge, même s’il utilisait les tons rouge aussi pour donner des nuances aux tables et aux meubles parfois. Soit il éclaircissait, il bleutait, soit il
allait vers les tons cuirs, ou encore les verts, soit il réchauffait les décors avec du rouge. Cela dépendait du thème, des décors et des souhaits du client.
Souvent, avec Hanifia, ma mère ou d’autres personnes de la famille, nous allons visiter des châteaux ou des parcs de la région parisienne, qui n’a presque plus de secrets pour moi. Nous sommes allés plusieurs fois à Giverny.
Le public peut le remarquer, notre mode de vie s’est en partie adouci depuis la disparition de ce grand travailleur insatiable qu’était mon père, il peignait sans arrêt, sa passion était infatigable.
Il a peint jusqu’à ses derniers instants. Je ne compte pas ses deux dernières années d’agonie et de coma, car il n’avait plus connaissance de lui, il n’était plus en état de conscience. Il est mort en 1991.
Ses deux frères, mes oncles, l’ont suivi avec David en 1999, mort très jeune. Aujourd’hui mes oncles d’Allemagne Uwe et Norbert sont eux aussi sortis d’opérations. Espérons que les temps à venir ne soient pas trop durs. Hanifia a du encore subir une opération après sa réduction mammaire réussie. Moi je suis sorti il y a quelques années d’une douloureuse nécrose de l'épiploom. L'opération s'est bien passée.
Les derniers moments de sa vie furent pour lui un calvaire et une terrible agonie. J’étais dérouté, je ne savais pas quoi faire. « No te hagas el perrin » , me disait il dit vers la fin de sa vie, avant qu’il ne plonge dans la maladie. Il attendait comme quelque chose de moi, et ne désirait pas que je puisse le faire pour d’autres. Il est mort en fait de complications liées à la tuberculose. Lui dont un médecin lui avait confié à son arrivée en France qu’il n’avait jamais vu des poumons comme les siens. Ainsi passent les années et les siècles, ainsi vont et viennent les faiseurs de rêves et d’illusions, ainsi passent les artistes.
Il faut le dire, et le gens qui critiquent les derniers mouvements artistiques le disent ouvertement, le tube d'huile est une invention du XIXème siècle, et l'invention de l'acrylique s'y ajoute au XXème. Certains pensent que ça n'a mené à rien, que ça n'a rien donné. Pourtant j'avais visité l'exposition Hansen au musée Jacquemart-André, et on pouvait y admirer quelques chefs d'oeuvre d'Odilon Redon, Henri Matisse, de Monet, de Corot, le précurseur de l'impressionnisme, ou encore de très très bons Gauguin.
Il y a déjà plusieurs mois je suis allé chercher ma mère qui était en cardiologie à Saint-Denis, et un très beau poster de Kandinsky représentant un village arabe ornait un mur de l'établissement. Le tube d'huile a apporté quelque chose de subjectif, révélant le mystère caché des atmosphères et des ambiances populaires.
Mon père était au mariage de Johnny Halliday, il avait pu à l'époque goûter au gâteaux et ramener des bambous qui lui servaient de support. Depuis ils ont disparu. Sa génération s'efface de plus en plus avec cette nouvelle disparition. Lorsqu'il avait démarré chez Midavaine à son arrivée en France, il avait une vue sur le bâtiment en face et un studio de photographie en contrebas. C'est là que Johnny et Sylvie alternaient les poses sur des motos et des shoppers pour faire la promotion de leur nouveau disque. Ils les voyait chaque matin à travers les baies vitrées se plier au jeu des prises de vue. Mon père avait un grand respect pour les autres artistes.
Christian Diez Axnick.