M - POEMES/DIVERS 2017
Aux bains de mer
Sur la plage élégante au sable de velours
Que frappent, réguliers et calmes, les flots lourds,
Tels que des vers pompeux aux nobles hémistiches,
Les enfants des baigneurs oisifs, les enfants riches,
Qui viennent des hôtels voisins et des chalets,
La jaquette troussée au-dessus des mollets,
Courent, les pieds dans l'eau, jouant avec la lame.
Le rire dans les yeux et le bonheur dans l'âme,
Sains et superbes sous leurs habits étoffés
Et d'un mignon chapeau de matelot coiffés,
Ces beaux enfants gâtés, ainsi qu'on les appelle,
Creusent gaîment, avec une petite pelle,
Dans le fin sable d'or des canaux et des trous ;
Et ce même Océan, qui peut dans un courroux
Broyer sur les récifs les grands steamers de cuivre
Laisse, indulgent aïeul, son flot docile suivre
Le chemin que lui trace un caprice d'enfant.
Ils sont là, l'oeil ravi, les cheveux blonds au vent,
Non loin d'une maman brodant sous son ombrelle,
Et trouvent, à coup sûr, chose bien naturelle,
Que la mer soit si bonne et les amuse ainsi.
- Soudain, d'autres enfants, pieds nus comme ceux-ci,
Et laissant monter l'eau sur leurs jambes bien faites,
Des moussaillons du port, des pêcheurs de crevettes,
Passent, le cou tendu sous le poids des paniers.
Ce sont les fils des gens du peuple, les derniers
Des pauvres, et le sort leur fit rude la vie.
Mais ils vont, sérieux, sans un regard d'envie
Pour ces jolis babys et les plaisirs qu'ils ont.
Comme de courageux petits marins qu'ils sont,
Ils aiment leur métier pénible et salutaire
Et ne jalousent point les heureux de la terre ;
Car ils savent combien maternelle est la mer
Et que pour eux aussi souffle le vent amer
Qui rend robuste et belle, en lui baisant la joue,
L'enfance qui travaille et l'enfance qui joue.
François Coppée
A la pêche
A la pêche il faut savoir être patient
Car il faut surtout toujours attendre
Que le poisson mordent inconscient
Que tout bonnement il se fasse prendre
A la pêche on peut aussi se détendre
Profiter de se doux moment heureux
Par cette nature qui nous engendre
Tant de douceur qui rend si joyeux
A la pêche on donne parfois des appâts artificiels
Et parfois aussi l’on donne des appâts réels
Cela donne du plaisir aux pêcheurs chevronnés
De devoir choisir, ainsi l’appât qui sera adapté
Certains pêcheurs aiment longtemps aussi marcher
Pour avoir le plaisir de trouver le fameux poisson
Qui mordra, se qui rendra fier le pêcheur enjoué
Et apportera encore plus dans son cœur cette passion.
Publié le 17/07/2017 à 00:57 par lisistone2
SAISON DE VACANCES
L’été fête un retour attendu,
Depuis douze mois, avec un travail assidu.
Repos espéré, serviette de plage étendue.
Le ciel a un fond azur.
L’été est préparé pour une nouvelle aventure.
Températures, sable doux,
Avec un hiver sont à ruptures.
L’été délaisse pour un temps,
Les chaudes couvertures,
Pour les parasols, et jolis paravents.
Où l’ombre baisse la température.
Paradoxe saisonnier,
Chaleur et fraîcheur sont liées.
L’été s’installe cela est sur.
Publié le 27/06/2017 à 00:31 par lisistone2
Tags : belle bonne
La fraise et la petite crotte
Un jour dans un champ se trouvé une jolie fraise,
Bien à son aise.
Elle était joliment accompagnée,
Tout l’été.
Par de jolis plans de fraise,
Toutes aussi belles et bien apprêtés.
Non loin se là,
Se trouvé un peu plus bas,
Une petite crotte,
Qui bien sûr était en compagnie de ses potes.
La crotte voit la jolie fraise,
Et lui dit : « Que vous êtes belle, vous sentez bon »
La fraise lui répond : « Oui je sens bon et je suis à l’aise,
Par contre vous, vous ne sentez pas bon »
La crotte qui répond : « Et oui c’est vrai que je ne suis pas belle et que je sens mauvais »
A ce moment là le propriétaire arrive avec son panier.
Il passe à côté de la petite crotte,
Avec ses bottes,
Et ramasse la belle fraise.
La petite crotte voyant la fraise partir,
Sans rire,
Lui cri au loin,
Ne t’inquiète pas on se reverra tout à l’heure,
De bonne heure,
Demain matin dans le foin.
Publié le 19/05/2017 à 01:00 par lisistone2
Les Indiens
Autrefois, les Indiens
chantaient des chants de guerre
en dansant autour du feu à la queue leu leu.
Après s'être battus
ils voulaient faire la paix
et retournaient au camp
pour fumer le calumet.
Corinne Albaut
Le Cow-boy et les voleurs
Ces huit voleurs de chevaux
Sont surpris un peu trop tôt
Par le cow-boy Hippolyte
Huit fois un, huit.
Ils s'enfuient et chacun d'eux
Tire sur lui deux coups de feu.
Quel vacarme ! Quelle fournaise !
Huit fois deux, seize
Mais ils ne peuvent l'abattre
Huit fois trois, vingt-quatre.
Alors, il lance sur eux,
Huit fois quatre, trente-deux
Son lasso de corde puissante,
Huit fois cinq, quarante,
Et les entraîne à sa suite,
Huit fois six, quarante-huit.
Sur son passage, on applaudit
Huit fois sept, cinquante-six.
On entend les tambours battre,
Huit fois huit, soixante-quatre.
Tous les enfants sont à ses trousses,
Huit fois neuf, soixante-douze.
En triomphateur, il revient
Huit fois dix, quatre-vingt.
Jean TARDIEU
Publié le 08/05/2017 à 23:58 par lisistone2
Tags : fleur jardin
Après trois ans
Ayant poussé la porte étroite qui chancelle,
Je me suis promené dans le petit jardin
Qu’éclairait doucement le soleil du matin,
Pailletant chaque fleur d’une humide étincelle.
Rien n’a changé. J’ai tout revu : l’humble tonnelle
De vigne folle avec les chaises de rotin…
Le jet d’eau fait toujours son murmure argentin
Et le vieux tremble sa plainte sempiternelle.
Les roses comme avant palpitent ; comme avant,
Les grands lys orgueilleux se balancent au vent,
Chaque alouette qui va et vient m’est connue.
Même j’ai retrouvé debout la Velléda,
Dont le plâtre s’écaille au bout de l’avenue,
– Grêle, parmi l’odeur fade du réséda.
Paul Verlaine, Poèmes saturniens
J'ai tant rêvé de toi
J'ai tant rêvé de toi. A la mystérieuse
J'ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité.
Est-il encore temps d'atteindre ce corps vivant
Et de baiser sur cette bouche la naissance
De la voix qui m'est chère?
J'ai tant rêvé de toi que mes bras habitués
En étreignant ton ombre
A se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas
Au contour de ton corps, peut-être.
Et que, devant l'apparence réelle de ce qui me hante
Et me gouverne depuis des jours et des années,
Je deviendrais une ombre sans doute.
O balances sentimentales.
J'ai tant rêvé de toi qu'il n'est plus temps
Sans doute que je m'éveille.
Je dors debout, le corps exposé
A toutes les apparences de la vie
Et de l'amour et toi, la seule
qui compte aujourd'hui pour moi,
Je pourrais moins toucher ton front
Et tes lèvres que les premières lèvres
et le premier front venu.
J'ai tant rêvé de toi, tant marché, parlé,
Couché avec ton fantôme
Qu'il ne me reste plus peut-être,
Et pourtant, qu'a être fantôme
Parmi les fantômes et plus ombre
Cent fois que l'ombre qui se promène
Et se promènera allègrement
Sur le cadran solaire de ta vie.
Robert Desnos, Corps et Biens, 1930, Gallimard
À une jeune fille
En mai, lorsque la brise douce
Émaille les prés verts
Et berce dans leur lit de mousse
Les bluets entr'ouverts ;
Quand au sommet de chaque branche,
Une petite fleur
De sa fraîche corolle épanche
La suave senteur ;
L'âme murmure une prière
Vers le Maître éternel
Qui laisse tomber sur la terre
Un reflet de son ciel.
Puis, quand vient la chaude journée,
La fleur au teint vermeil
Penche sa corolle fanée
Sous les feux du soleil.
Enfin lorsqu'elle tombe et passe,
Nous bénissons encor
Le Seigneur qui fait, à sa place,
Mûrit le beau fruit d'or.
Enfant, qui de la fleur nouvelle
Reflète la fraîcheur,
Bénis Dieu, puisqu'il te fit belle :
Mais, au fond de ton cœur,
Garde, mieux que la fleur brillante,
Ce précieux trésor,
La bonté qui te fait charmante :
C'est là le vrai fruit d'or.
Napoléon Legendre