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06.02.2011
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Derniers commentaires RechercheUne canette de bière à la main, Abel et son pote refont le monde à quelques mètres de la tente de dépistage du Covid-19, sur la dalle de Choisy-le-Roi. « On est là parce qu'on attend un résultat et que la tente ferme à 19 heures, mais on est prêts à partir, veut-il rassurer, on y va. »
Il est un peu plus de 18 heures et un coucher du soleil rose inonde cet immense ensemble de la fin des années 1960. Une odeur de fumée aussi, provenant du camion qui vend du poulet braisé en face de la gare du RER C un peu plus bas. Ceux qui en sortent se dépêchent de rentrer, comme cette femme croisée sur la dalle qui préfère ne pas prendre le temps de répondre. Beaucoup de gens pressent le pas.
Un lieu de squat en soiréeReste qu'il y a toujours de la vie dans ce lieu emblématique du Val-de-Marne composé de quatre tours d'une vingtaine d'étages, de galeries, de commerces, et d'un bâtiment d'habitations interdit d'accès à la suite d'un violent incendie survenu il y a trois ans.
Une situation complexe qui prive la dalle, en plein centre-ville, d'environ 200 habitants. Mais il n'y a que leur bâtiment au pied des tours qui est fantôme. Car, avec ou sans eux, avant ou après 18 heures, la dalle reste un lieu de traverse et, personne ne peut le nier, de squat, particulièrement en soirée. Ce mardi n'y échappe pas. Une dizaine d'hommes y boit et discute, indéboulonnable.
C'est leur présence qui pousse cette retraitée à se poser sur un banc, mais plutôt en bas d'un escalier qui mène à la dalle. Elle l'assure, elle aussi, elle va rentrer « très vite », elle habite « juste à côté ». « Ça m'arrive de dépasser l'heure, surtout quand je vais voir mes enfants, raconte-t-elle. Mais c'est facile pour moi car je suis retraitée. J'ai tout mon temps quand mon fils a parfois quinze minutes pour faire ses courses. »
Quinze minutes, voire trente ou plus, c'est le temps que prennent presque quotidiennement ces trois adolescentes à la sortie du lycée Saint-André pour se poser à proximité immédiate de la dalle, le commissariat de police dans le dos.
« Aujourd'hui j'étais en cours de 8 heures à 18 heures, raconte l'une d'elles. On reste un peu ici et, quand on en a marre, on retourne chez nous. Mais c'est fatigant de devoir rentrer tout de suite, à part les cours on ne fait rien. » Privées de sorties, elles ont pris l'habitude de se retrouver chez l'une ou l'autre le vendredi soir et de rester jusqu'au samedi. Elles regrettent de ne plus avoir le temps d'aller à Paris.
« Auparavant, on y allait le mercredi après-midi, maintenant on sait qu'on ne pourra rester que peu de temps avant de devoir rentrer. » Depuis l'endroit où elles se posent, elles font face au carrefour Rouget-de-Lisle, extrêmement fréquenté et elles l'assurent, presque blasées, « ça circule tout le temps » après 18 heures.
C'est aussi ce que dit cette jeune femme qui traverse la dalle d'un pas très tranquille, alors que le jour s'éteint peu à peu. Employée dans une entreprise de location de véhicules à Orly, elle prend le temps de rentrer à pied, et sans attestation. « J'ai demandé à mon employeur, mais il n'en donne pas. Donc tant pis. »
Et si elle se fait contrôler ? « Je ne sais pas, répond-elle dans un grand sourire. Parfois, ça m'arrive même de rentrer après 19 heures. » « Personne ne respecte le couvre-feu », avoue-t-elle. Elle assure même ne pas en comprendre l'intérêt car « on sait que le Covid ne s'arrête pas à 18 heures. » Socialement, la mesure ne la prive de rien puisque, d'ordinaire, elle rentre chez elle après le travail.
Même chose pour Abel, vendeur de fruits et légumes partout en Ile-de-France qui commence le travail très tôt le matin. Alors, 18 heures, c'est presque l'heure à laquelle il va se coucher. Le Covid touche ce natif de Choisy-le-Roi de près, puisque ses parents et sa sœur en sont actuellement atteints.
« Je suis négatif », explique-t-il sur la dalle, à côté de la tente de dépistage, en montrant un document qui vaut d'après lui d'attestation, s'il venait à se faire contrôler. Ce soir-là, il reste, dit-il, en attendant les résultats de son ami, avec une bière pour patienter. Il fera finalement la fermeture de la tente de dépistage, dont on perçoit qu'il s'agit d'un bon prétexte pour pouvoir demeurer accoudé à la rambarde de l'escalier.