Acteurs d'occasion,oubliés, 5e couteaux
Des chanteurs, des danseurs,des speakerines ... qui font parfois l'acteur ou l'actrice au cinéma.
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on peut ajouter que roger a bien reussi dans la revue 'nouveaux sourires de france' de jean valmy (t
Par Richard (Mancheste, le 17.08.2024
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bonjour je suis intéressé en tant qu'historien par le témoignage de cette amie de nila cara (14/05/2024) je so
Par Guillon Eric, le 01.07.2024
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Date de création : 29.05.2011
Dernière mise à jour :
29.11.2024
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Toutes les fées du théâtre se sont penchées sur le berceau de Jacqueline Porel. Quand on a pour grand-mère la célèbre Réjane, la plus grande actrice de la Belle Epoque avec Sarah Bernhardt, et Louis Jouvet pour parrain, on ne peut guère échapper à l'appel de la scène.
Toute la vie de cette gracieuse comédienne sera d'ailleurs marquée par le monde du spectacle. En effet, elle épouse des acteurs, François Périer puis Gérard Landry. Les enfants issus de ces unions auront la même vocation, qu'il s'agisse du comédien Marc Porel, au destin tragique, du photographe Jean-Marie Périer ou du cinéaste Jean-Pierre Périer.
Son visage harmonieux, qui la fait un peu ressembler à Marie Déa ou Janine Darcey, évoque davantage la fraîcheur de la jeune fille réservée que le "sex appeal" de la femme émancipée. C'est peut-être ce physique un peu "daté" qui explique les limites de la carrière de la comédienne, notamment au cinéma.
Avec son ascendance, Jacqueline Porel ne pouvait qu'être attirée par la scène.
CARRIERE AU THEATRE :
-"L'écurie Watson" (1937), d'après Terence Rattigam-Adaptation de Pierre Fresnay et Maurice Sachs-Rôle de Diana Lake-Théâtre Saint-Georges.
-"Septembre" (1938), de Constance Coline-Mise en scène de René Rocher-Rôle de Marion-Théâtre du Vieux-Colombier.
-"La femme silencieuse" (1940), de Marcel Achard-Mise en scène de Charles Dullin-Théâtre de Paris.
-"Britannicus" (1941), de Jean Racine-Mise en scène de Jean Marais-Rôle de Junie-Théâtre des Bouffes-Parisiens.
-"Les J3" (1943), de Roger-Ferdinand-Mise en scène de Jacques Baumer-Rôle de Mlle Bravard-Théâtre des Bouffes-Parisiens-Reprise en 1954 (même rôle, théâtre de l'Ambigu-Comique).
-"Le sexe faible" (1947), d'Edouard Bourdet-Rôle de Cristina-Théâtre de la Madeleine.
-"Les vignes du Seigneur" (1949), de Robert de Flers et Francis de Croisset-Mise en scène de Pierre Dux-Théâtre de Paris.
-"L'honorable Catherine" (1950), de Solange Térac-Mise en scène de Paule Rolle-Rôle de Catherine-Théâtre du Gymnase.
-"Mort pour rien" (1950), d'Alfred Fabre-Luce-Mise en scène de René Rocher-Rôle de France Chanal-Théâtre de l'Oeuvre.
-"Fric-Frac" (1950), d'Edouard Bourdet-Mise en scène de Simone Berriau-Rôle de Loulou-Théâtre Antoine.
-"Je l'aimais trop" (1951), de Jean Guitton-Mise en scène de Christian-Gérard-Théâtre Saint-Georges.
-"Enfant du miracle" (1952), de Paul Gavault et Robert Charvay-Mise en scène de René Rocher-Rôle d'Elise-Théâtre de l'Apollo.
-"Crime parfait" (1953), d'après Frederick Knott-Adaptation de Roger Féral-Mise en scène de Georges Vitaly-Rôle de Patricia Wendice-Théâtre des Ambassadeurs.
-"Affaire vous concernant" (1954), de Jean-Pierre Conty-Mise en scène de Pierre Valde-Rôle de Geneviève-Théâtre de Paris-Reprise en 1955 (même rôle et même théâtre).
-"Ma cousine de Varsovie" (1955), de Louis Verneuil-Théâtre de Paris.
"La petite hutte" (1956), d'André Roussin-Mise en scène de l'auteur-Rôle de Suzanne-Théâtre des Nouveautés.
-"L'enfant du dimanche" (1958), de Pierre Brasseur-Mise en scène de Pierre Valde-Rôle d'Hélène-Théâtre Edouard VII-Reprise en 1959 (même rôle, théâtre de Paris).
-"Les croulants se portent bien" (1959), de Roger-Ferdinand-Mise en scène de Robert Manuel-Rôle de Thérèse-Théâtre Michel.
-"La ronde, dix scènes dialoguées" (1960), d'Arthur Schnitzler-Texte additionnel de Maurice Bray-Traduction de Maurice Rémon, Wilhelm Bauer et Suzanne Clauser-Mise en scène de Jean-Michel Rouzière-Casino municipal de Cannes.
-"Flora ("Il benessere"-1962), de Fabio Mauri et Franco Brusati-Adaptation d'Albert Husson-Mise en scène de Jules Dassin-Rôle d'Emma-Théâtre des Variétés.
-"Au petit bonheur" (1962), de Marc-Gilbert Sauvajon-Mise en scène de Jean-Michel Rouzière-Théâtre Montansier.
-"L'ours en peluche" (1962), de Jacques de La Forterie-Mise en scène de Daniel Crouet-Théâtre du casino d'Enghien.
-"Caroline a disparu" (1963), d'André Haguet-Mise en scène de Jacques-Henri Duval-Rôle de Colette-Théâtre des Capucines.
Ce n'est pas pour rien que Marie-France fut surnommée la "Shirley Temple française". Avec ses anglaises, ses robes d'organdi et sa fausse spontanéité, l'enfant prodige, qui conserve aujourd'hui de nombreux admirateurs, était arrivée au sommet du box-office américain.
Le succès de Marie-France fut plus modeste, mais ses joues rebondies et son grand noeud dans les cheveux séduisent le public français d'après-guerre. A quatre ans, elle gagne un concours de chant à la radio. Ce qui lui permet de participer à l'émission "Les beaux jeudis", animée par Jacques Pauliac. Les jeunes auditeurs y riaient aux facéties d'un clown déjà célèbre, Achille Zavatta, et écoutaient le concours de chant dans lequel Marie-France débuta. Il donna aussi sa chance à un jeune imitateur de Bourvil, qui régala les auditeurs d'un de ses succès, "La dondon dodue".
Marie-France continue sur sa lancée et enregistre plusieurs disques. D'une voix toute menue d'enfant, elle débite des paroles dont elle ne peut comprendre le sens. Bien sûr, elle fredonne des chansons enfantines, comme "Je voudrais un mari", de Charles Humel. Mais celle que l'on présentait alors comme "la plus petite des grandes vedettes" met aussi à son répertoire des airs qui ne sont pas destinés aux enfants, comme le grand succès de Georges Ulmer, "Quand allons-nous nous marier" ou l'un des titres favoris d'Eddie Constantine, "L'enfant de la balle".
L'effet comique provient alors du décalage entre l'air innocent de la petite fille sage et les paroles qu'elle débite. Les auditeurs s'amusent de l'entendre demander : "quand allons-nous nous marier, mon cowboy adoré" ou affirmer, de sa petite voix fluette :"mon paternel m'a dit (...) pour gagner ta pitance, la danse y'a qu'ça".
Elle enregistre aussi un disque de Noël, où elle chante, accompagnée par l'orchestre de Jean Faustin, une "Berceuse de Noël" écrite par Loulou Gasté. En 1959, elle participe à un disque qui reprend certains airs de "Gigi", le célèbre film musical de Vincente Minnelli, avec Leslie Caron, Maurice Chevalier et Louis Jourdan. Marie-France y interprète "Les Parisiens", une chanson de Frederick Loewe et Alan Jay Lerner, chantée par Leslie Caron dans le film de Minnelli, et "Prie pour moi ce soir", des mêmes auteurs, un autre succès de Leslie Caron dans le film. Elle entonne aussi, en compagnie de Sacha Distel et de Jane Marken, "Ceux qui inventèrent le champagne", des mêmes auteurs, un autre air célèbre, interprété dans le film par Leslie Caron, Louis Jourdan et Hermione Gingold. Plus tard, au début des années 60, alors que sa carrière s'achève, elle fait entendre sa voix (créditée sous son vrai nom de Marie-France Plumer) sur un disque où Dick Rivers chante "Je suis bien".
Comme d'autres jeunes prodiges, Marie-France entama une carrière au cinéma.
CARRIERE AU CINEMA :
-"Les enfants dorment la nuit" (1948), court métrage de Pierre Maudru-Une enfant.
-"Les derniers jours de Pompéi" (1948), de Marcel L'Herbier et Paolo Moffa.
-"Retour à la vie" (1948), de Jean Dréville-Sketch "Le retour de René".
-"La maternelle" (1948), d'Henri Diamant-Berger-Rôle de Marie-France.
-"La ronde des heures" (1949), d'Alexandre Ryder-Rôle de Gilberte.
-"On ne triche pas avec la vie" (1949), de René Delacroix.
-"Tire au flanc" (1950), de Fernand Rivers-Rôle de la petite fille.
-"Bel amour" (1950), de François Campaux-Rôle de "Petit Pierre".
-"Au fil des ondes" (1950), de Pierre Gautherin.
-"Sous le ciel de Paris" (1950), de Julien Duvivier-Rôle de Colette Malingret.
-"Les deux gamines" (1950), de Maurice de Canonge-Rôle de Gaby.
-"Procès au Vatican" (1950), d'André Haguet-Rôle de Thérèse Martin enfant.
-"Musique en tête" (1951), de Georges Combret et Claude Orval-Rôle de la petite fille.
-"Au sud d'Alger" ("South of Algiers"-1951), de Jack Lee.
-"Son dernier Noël" (1952), de Jacques Daniel-Norman-Rôle de Zita.
-"La pocharde" (1952), de Georges Combret-Rôle de Nicole.
-"Nous sommes tous des assassins" (1952), d'André Cayatte-Rôle de la petite fille.
-"La minute de vérité" (1952), de Jean Delannoy-Rôle de Simone Richard.
-"Gamin de Paris" (1953), de Georges Jaffé.
-"Dortoir des grandes" (1953), d'Henri Decoin-Une élève.
-"Trafics dans l'ombre" (1963), d'Antoine d'Ormesson.
-"L'amour à la chaîne" (1964), de Claude de Givray.
Tout au long de cette courte carrière, qui, pour l'essentiel, ne dure que cinq ans, on confie à Marie-France quelques rôles notables. Ainsi, elle est l'une des "deux gamines", titre du film de Maurice de Canonge. Avec sa soeur (Josette Arno), elle est confiée à son grand-père après la disparition de sa mère, une célèbre chanteuse (Léo Marjane), dans un accident d'avion. Mais la gouvernante un tantinet sadique interprétée par la toujours talentueuse Suzy Prim leur rend la vie dure. Pour échapper à cette tyrannie, les deux fillettes s'enfuient, puis finissent par retrouver leur mère, qui n'avait finalement pas péri dans le crash.Dans le merveilleux film de Duvivier "Sous le ciel de Paris", Marie-France interprète une petite fille qui décide de ne pas rentrer chez elle. En effet, elle a eu de mauvaises notes et elle craint la colère de son père. Alors, elle sort de l'école, toute triste, déchire les pages de son carnet, rempli de mauvaises notes, et les jette dans le caniveau. Puis elle tourne le dos à la maison. Ses parents inquiets (Georgette Anys et Georgius) la retrouveront finalement grâce à une vieille dame démunie qui ne sait comment nourrir ses chats.
Elle incarne aussi Thérèse de Lisieux enfant dans le film d'André Haguet, "Procès au Vatican", consacré à la vie de la sainte, interprétée par France Descaut. Dans "La ronde des heures", d'Alexandre Ryder; Marie-France est la fille d'un chanteur qui perd sa voix.
A noter que, dans "Bel amour", de François Campaux, la jeune comédienne joue le rôle d'un petit garçon. Elle incarne en effet le fils d'un médecin (Antonio Vilar) qui, s'éprenant d'une étrangère de passage (Odile Versois), finit par quitter sa femme (Gisèle Pascal). Dans une scène du film, le "fils" supplie son père de ne pas les abandonner, sa mère et lui.
Dans "Son dernier Noël", de Jacques Daniel-Norman, qui raconte la triste histoire d'une petite fille malade (Yannick Maloire), à laquelle on fait croire que Noël est arrivé, Marie-France interprète la fille d'une entraîneuse. C'est l'occasion pour Tino Rossi, la vedette du film, d'entonner quelques chansons de circonstance, dont "Petite étoile de Noël". Elle incarne également la fille du couple formé par Jean Gabin et Michèle Morgan dans "La minute de vérité", de Jean Delannoy.
Dans la plupart de ses autres films, Marie-France (qu'on annonce, à l'époque, comme "la petite Marie-France") fait partie des enfants qui fréquentent une école ou un pensionnat, comme dans "La maternelle", d'Henri Diamant-Berger ou "Dortoir des grandes", d'Henri Decoin.
Après ce dernier film, la jeune actrice connaît le destin de la plupart des enfants acteurs. En grandissant, ils n'intéressent plus les metteurs en scène. La carrière de Marie-France s'arrête donc pour dix ans, avant de reprendre pour deux films mineurs, dans lesquels elle obtient de petits rôles. Puis l'actrice déserte les milieux du spectacle sans plus jamais faire parler d'elle.
Renée Thorel fait partie de cette armée d'acteurs anonymes qui n'ont pas laissé plus de traces sur les pellicules de films que dans la mémoire des spectateurs.
Venue au cinéma sur le tard, elle a plus de 55 ans à ses débuts sur le grand écran, elle se contentera, la plupart du temps, de jouer les utilités. Il n'est guère étonnant, dans ces conditions, que son nom et son visage, qui n'est pas sans rappeler celui de Gabrielle Dorziat, n'aient pu laisser le moindre souvenir.
Renée Thorel avait aussi des talents de chanteuse, qu'elle fit partager aux spectateurs venus l'applaudir.
CARRIERE SUR SCENE :
-"Violettes impériales" (1950), d'après Henry Roussel-Musique de Vincent Scotto-Livret de Paul Achard, René Jeanne et Henry Varna-Mise en scène Henry Varna-Les Célestins (Lyon).
-"Père", d'Edouard Bourdet.
On le voit, la carrière théâtrale de Renée Thorel est des plus brèves. Elle participe d'abord à la célèbre opérette de Vincent Scotto, "Violettes impériales", créée en 1948 au théâtre Mogador à Paris. Le rôle principal, celui de Don Juan, est confié à Marcel Merkès, qui avait fait ses débuts, l'année précédente, dans "Rêves de valse", d'Oscar Strauss. Un personnage qui sera immortalisé, quatre ans plus tard, par Luis Mariano, dans le film de Richard Pottier. Dans la version donnée, en 1950, au théâtre des Célestins de Lyon, Renée Thorel doit tenir le rôle de la marquise d'Ascaniz, la mère de Don Juan (mais c'est à confirmer).
Puis Renée Thorel apparaît, toujours aux Célestins, dans "Père", une pièce d'Edouard Bourdet, dans laquelle elle donne la réplique à Pierre Dux et Jeanine Crispin.
CARRIERE AU CINEMA :
-"Premier rendez-vous" (1941), d'Henri Decoin-Un professeur.
-"Montmartre-sur-seine" (1941), de Georges Lacombe.
-"Nous les gosses" (1941), de Louis Daquin-Une dame charitable.
-"Pontcarral, colonel d'Empire" (1942), de Jean Delannoy-Rôle de Mme de Saint-Sory.
-"Le prince charmant" (1942), de Jean Boyer.
-"La main du diable" (1943), de Maurice Tourneur-La dame qui a froid.
-"L'homme qui vendit son âme" (1943), de Jean-Paul Paulin-Rôle de la capitaine de l'Armée du salut.
-"Le ciel est à vous" (1944), de Jean Grémillon-La voisine.
-"La Malibran" (1944), de Sacha Guitry-Rôle de Mme de La Bouillerie.
-"Le bal des passants" (1944), de Guillaume Radot.
-"Falbalas" (1945), de Jacques Becker.
-"Bifur 3" (1945), de Maurice Cam.
-"Impasse" (1946), de Pierre Dard.
-"Destins" (1946), de Richard Pottier.
-"Martin Roumagnac" (1946), de Georges Lacombe.
-"Les maris de Léontine" (1947), de René Le Hénaff-Une dame.
-"Antoine et Antoinette" (1947), de Jacques Becker-Une dame achetant un billet de loterie.
-"Carré de valets" (1947), d'André Berthomieu-Une invitée.
-"Monsieur Vincent" (1947), de Maurice Cloche-Une dame patronnesse.
-"D'homme à hommes" (1948), de Christian-Jaque-Une invitée d'Elsa.
-"Scandale" (1948), de René Le Hénaff-Rôle de Mme Porteval.
-"Le secret de Mayerling" (1949), de Jean Delannoy-Une dame d'honneur.
-"Envoi de fleurs" (1950), de Jean Stelli.
-"Miquette et sa mère" (1950), d'Henri-Georges Clouzot-Une commère.
-"Les deux gamines" (1951), de Maurice Cloche-Rôle de la directrice.
Une carrière très modeste, on le voit, qui n'a pas permis à Renée Thorel de se faire un nom au cinéma. Durant ses dix ans de présence à l'écran, elle a des rôles si menus qu'il est parfois difficile, dans l'état actuel des sources, d'en préciser la nature.
Très souvent, ses personnages fugaces n'ont pas de nom : elle est "une dame", "une commère", "une invitée" ou encore "la voisine", sans plus de précisions.
Renée Thorel n'a droit à une identité que dans quelques films. Dans "Pontcarral, colonel d'Empire", elle a de faux airs d'une Marguerite Moréno qui aurait pris du poids. Engoncée dans une de ces robes de la Restauration qui ne laissaient apparaître que le visage et les mains, elle remercie Jean Marchat d'être intervenu pour faire arrêter le colonel Pontcarral (Pierre Blanchar), un zélateur de l'Empereur qui a eu le front de s'introduire dans une famille fidèle au Roi et de courtiser sa petite-fille (Suzy Carrier).
L'air de douairière pincée que sait prendre l'actrice lui vaut aussi le rôle de Mme de La Bouillerie dans "La Malibran", un film de Sacha Guitry, où le rôle de la célèbre cantatrice française est tenu par une soprano tout aussi réputée, Géori Boué, dans son unique rôle au cinéma.
On la voit aussi en capitaine de l'Armée du salut et, en tant que telle, supérieure d'une jeune fille, Blanche (Michèle Alfa), dont s'éprend André Luguet, un banquier qui a vendu son âme au diable, en échange de la promesse de dépenser des millions, chaque jour, pour faire le mal. Elle incarne aussi la mère de Philippe Lemaire dans "Scandale", de René Le Hénaff, qui voit Odette Joyeux hériter d'une boîte de nuit.
Renée Thorel termine sa brève carrière au cinéma en incarnant la directrice du pensionnat que fréquentent les deux gamines du titre (dans le film de Maurice Cloche), qui croient avoir perdu leur mère, une chanteuse connue, dans un accident d'avion (le rôle est tenu par Léo Marjane, la célèbre interprète de "Seule ce soir", un grand succès de la chanson).
Pour une fois, Danik Patisson n'est pas venue au cinéma après avoir remporté un concours de beauté. C'est l'inverse qui se produisit. Débutant sa carrière très jeune, en 1953, elle est élue Miss Paris en 1960.
La bouche un peu boudeuse, elle avait le charme adolescent d'une starlette un peu trop vite montée en graine. Ce mélange d'innocence et de rouerie lui vaudra des rôles de bourgeoises pas toujours rangées.
Voulant être danseuse, elle fait partie des petits rats de l'opéra, avant d'intégrer, toute jeune encore, une troupe de danse. Décidément éclectique, Dany Patisson s'essaie aussi à la chanson et enregistre quelques disques. Elle a notamment repris, avec une voix grave mélodieuse, l'un des succès de Patachou, "Le voyage de noces", de Jean Valtay et J. Rochette. Dans deux albums des années 1960, "Danse party chez Danik Patisson", elle chante, sur des rythmes de cha-cha-cha ou de tango, des succès comme "Papa aime maman", popularisé par Georges Guétary, ou "Nathalie s'en va", un des titres des Compagnons de la chanson. Danik Patisson monta aussi sur les planches, se consacrant au théâtre, pour l'essentiel bien après ses succès au cinéma. Elle dirigea d'ailleurs une salle de spectacle, le théâtre des Cinq diamants, dans le 13e arrondissement de Paris.
CARRIERE AU THEATRE :
-"Le petit arpent du bon Dieu" (1956), d'Erskine Caldwell-Adaptation de Marcel Duhamel-Mise en scène de José Quaglio-Rôle de Daling Jill-Théâtre de l'Ambigu-Comique.
-"La belle de mai" (1962), de Juliette Saint-Giniez-Théâtre Tristan Bernard.
-"Jean-Paul II n'ayez pas peur" (2007), d'Alain Decaux-Mise en scène de Robert Hossein-Palais des sports (Paris).
-"Seznec, un procès impitoyable" (2010), d'Olga Vincent-Mise en scène de Robert Hossein-Un témoin-Théâtre de Paris.
-"Dominici, un procès impitoyable" (2011), de Marc Fayet-Mise en scène de Robert Hossein-Théâtre de Paris.
Certaines sources notent la présence de Danik Patisson dans une version des "Misérables" de Victor Hugo, donnée au casino d'Enghien, en 1954, dans une mise en scène de Jean Hervé. Il s'agit en fait d'une confusion avec la comédienne Annick Patison, qui joue ici le rôle de Cosette.
Dans "Le petit arpent du bon Dieu", la célèbre pièce d'Erskine Caldwell (qui inspira un film à Anthnony Man, avec Robert Ryan), Danik Patisson interprète Darling Jill, l'une des filles de Ty Ty (Armontel), un fermier du Sud profond des Etats-Unis, qui creuse sans fin son terrain afin d'y trouver l'or qu'un aïeul était censé y avoir enterré.
Beaucoup plus tard, à la fin des années 2000, Danik Patisson remonte sur les planches. Elle participe alors, un peu perdue dans la foule des comédiens engagés, aux grands spectacles, conçus (souvent avec la collaboration d'Alain Decaux) et mis en scène par Robert Hossein, et qui portent ici sur de célèbres affaires judiciaires.
Sa vraie carrière de comédienne, Danik Patisson la trouve au cinéma.
CARRIERE AU CINEMA :
-"Maternité clandestine" (1953), de Jean Gourguet.
-"Mam'zelle Nitouche" (1953), d'Yves Allégret-Une amie.
-"La dernière fois que j'ai vu Paris" ("The last time I saw Paris"-1954), de Richard Brooks-Une girl.
-"Interdit de séjour" (1954), de Maurice de Canonge.
-"La maison du souvenir" ("Casa ricordi"-1954), de Carmine Gallone.
-"Le pain vivant" (1954), de Jean Mousselle.
-"Fantaisie d'un jour" (1954), de Pierre Cardinal.
-"Frou-Frou" (1955), d'Augusto Genina-Une amie d'Arthus.
-"Gueule d'ange" (1955), de Marcel Blistène-Rôle de la fleuriste.
-"Les premiers outrages" (1955), de Jean Gourguet-Rôle de Catherine.
-"Cherchez la femme" (1955), de Raoul André.
-"Tant qu'il y aura des femmes" (1955), d'Edmond T. Gréville.
-"Les Duraton" (1955), d'André Berthomieu-Rôle de Solange Duraton.
-"Paris canaille" (1955), de Pierre Gaspard-Huit-Une élève.
-"Les possédées" (1955), de Charles Brabant.
-"OSS 117 n'est pas mort" (1956), de Jean Sacha-Rôle d'Anita Lead.
-"Le long des trottoirs" (1956), de Léonide Moguy-Rôle de Christine.
-"Donnez-moi ma chance" (1957), de Léonide Moguy-Rôle de Brigitte.
-"Rafles sur la ville" (1957), de Pierre Chenal-Rôle de Lucie Barot.
-"Incognito" (1957), de Patrice Dally-Rôle de Barbara.
-"Le soleil se lève aussi" ("The sun also rises"-1957), d'Henry King-Rôle de Marie.
-"Jeunes filles en uniforme" ("Mädchen in uniform"-1958), de Geza von Radvanyi-Rôle d'Alexandra von Treskow.
-"O primo basilio" (1959), d'Antonio Lopez Ribeiro-Rôle de Luisa.
-"Les mordus" (1960), de René Jolivet-Rôle de Françoise.
-"La blonde et les nus de Soho" ("Too hot to handle"-1960), de Terence Young-Rôle de Liliane Decker.
-"Alibi pour un meurtre" (1960), de Robert Bibal-Rôle de Laurence Ciello.
-"Capitaine tempête ("La spada della vendetta-1961), de Luigi Latini De Marchi.
-"De quoi tu te mêles Daniela !" (1961), de Max Pécas-Rôle de Claudine.
-"L'accident" (1962), d'Edmond T. Gréville-Rôle de Françoise Cassel.
-"Agent O77 opération Jamaïque" ("La muerte silba un blues"-1962), de Jess Franco-Rôle de Moira Santos.
-"Déclic et des claques" (1964), de Philippe Clair.
-"Le vampire de Düsseldorf" (1965), de Robert Hossein-Rôle de Mme Schultz.
-"Tamara ou comment j'ai enterré ma vie de jeune fille" (1974), de Michel Berkowitch.
-"Madame D" (2009), court métrage d'Estelle Chauvin-La vieille dame.
Danik Patisson est encore adolescente quand elle commence sa carrière au cinéma, au début des années 1950. Elle devra longtemps se contenter de fugitives apparitions, non créditées au générique.
En 1954, Jean Gourguet, avec qui elle a débuté, l'année précédente, dans "Maternité clandestine", lui donne un petit rôle, celui de la soeur de Françoise Vatel qui, dans "Les premiers outrages", essaie de discréditer un garçon (Maurice Sarfati), qui s'est détournée d'elle.
Peu à peu, ses personnages deviennent plus denses. Dans "OSS 117 n'est pas mort", de Jean Sacha, elle interprète la fille d'un aristocrate anglais (Georges Lannes), qui demande au célèbre agent secret Hubert Bonnisseur de La Bath, alias OSS 117 (Ivan Desny), d'enquêter sur la disparition de certains documents. Toujours don juan, il ne sera pas insensible à son charme. Puis André Berthomieu engage Danik Patisson pour incarner Solange Duraton, la fille de la célèbre "Famille Duraton", un film tiré du feuilleton du même nom, créé à a la radio en 1936, avec Noël-Noël pour vedette. Ici, les parents sont interprétés par deux humoristes très populaires, Ded Rysel et Jane Sourza (on se souvient de ses duos avec Raymond Souplex).
Dans "Le long des trottoirs", de Léonide Moguy, qui aborde de front un sujet tabou à l'époque, la prostitution, Danik Patisson est au centre du récit. Elle y incarne une jeune orpheline pauvre, accueillie dans la famille d'une riche bourgeoise philanthrope (Anne Vernon). Accusée d'avoir séduit le fils de la maison, elle est chassée de son nouveau domicile. Revenue dans son ancien quartier, elle y devient la proie d'un souteneur (Pierre Fromont) et exerce le métier d'entraîneuse. Anne Vernon la tire de ce milieu louche et en fait l'infirmière d'André, son fiancé (François Guérin), qui, bien sûr, s'éprend d'elle. Durement traitée par Anne Vernon, qui a découvert le pot aux roses, elle va se jeter dans une rivière, mais on la repêche à temps et elle épousera finalement André.
L'année suivante, Léonide Moguy donne à nouveau un rôle important à la comédienne dans "Donnez-moi ma chance", avec Michèle Mercier. Dans "Rafles sur la ville", de Pierre Chenal, Danik Patisson incarne une jeune bourgeoise un peu allumeuse, qui séduit un inspecteur (Michel Piccoli, qui avait encore ses cheveux), avant de le laisser finalement tomber pour ne pas compromettre son mariage (elle est de nouveau unie, dans ce film, à François Guérin, jeune premier bon chic bon genre, mais un peu fade, de l'époque).
Notons aussi la participation de l'actrice à "Jeunes filles en uniforme", de Geza von Redvanyi, un film qui fit scandale à l'époque, car il abordait, de manière bien chaste pourtant, l'amour saphique. Il relate en effet les relations équivoques qui unissent une élève d'un strict pensionnat de jeunes filles (Romy Schneider), dont Danik Patisson est l'amie, avec une surveillante indulgente (Lilli Palmer).
Avec les années, l'actrice se cantonne de plus en plus dans des films de série sans la moindre ambition. On peut ainsi la voir dans des bandes d'espionnage vite oubliées, comme "Incognito", de Patrice Dally, l'une des aventures les moins réussies d'Eddie Constantine qui, comme d'habitude, joue un séduisant et désinvolte agent secret, "De quoi tu te mêles Daniela", de Max Pécas (l'immortel auteur de "Embraye bidasse, ça fume"), avec Elke Sommer, ou encore "Agent 077 opération Jamaïque", de Jess Franco, où l'actrice incarne une chanteuse de cabaret, indicatrice à ses heures.
Ce n'est d'ailleurs pas le seul film étranger auquel ait participé Danik Patisson. Signalons notamment sa présence dans "Le soleil se lève aussi", d'Henry King, d'après Hemingway, avec Ava Gardner et Tyrone Power (mais dans un petit rôle, non crédité au générique), "O primo basilio", du réalisateur portugais Antonio Lopez Ribeiro ou encore "Capitaine tempête", d'un réalisateur italien peu connu en France, Luigi Latini De Marchi. La participation de l'actrice à "La blonde et les nus de Soho", de Terence Young, lui permet de côtoyer la pulpeuse Jayne Mansfield, qui joue ici une effeuilleuse de cabaret aux charmes appétissants.
Dans "Les mordus", de René Jolivet, Danik Patisson partage l'affiche avec Sacha Distel, dans son seul rôle principal et l'une de ses rares apparitions au cinéma. Il y campe un repris de justice qui essaie de refaire sa vie. A noter aussi un rôle important dans "Alibi pour un meurtre", de Robert Bibal. Elle y incarne une jeune femme victime d'un maître-chanteur, qui menace d'envoyer à son mari des lettres écrites à son amant et des photos compromettantes. Elle finit par être assassinée, et c'est le futur commissaire Bourrel (Raymond Souplex) qui est chargé d'élucider cette affaire de meurtre.
Danik Patisson décroche encore un des rôles principaux dans "L'accident" , d'Edmond T. Gréville. Loin de ses emplois de vamps un peu allumeuses, elle y interprète une jeune institutrice nommée, pour son premier poste, dans une île bretonne peu accueillante. Elle ne tarde pas à éveiller, chez un de ses collègues (Georges Rivière), une passion qui le pousse à supprimer sa femme (Magali Noël). Celle-ci ayant été mordue par un serpent, il prétend qu'une panne de voiture l'empêche de la conduire à l'hôpital. Une mort programmée qui lui évitera de recourir à l'assassinat !
Les rôles se raréfiant, la carrière au cinéma de Danik Patisson s'essouffle, avant de s'arrêter pratiquement au milieu des années 1960. Elle se tourne alors vers la télévision.
CARRIERE A LA TELEVISION :
-"Un homme supérieur" (1960), de Georges Folgoas-Rôle d'Elisabeth.
-"L'oiseau de bonheur" (1962), de Georges Folgoas-Rôle de Sylvie.
-"Allô police" (1967), série de Jean Dewever-Rôle de Mme Lesueur (1 épisode).
-"Erreurs judiciaires" (1975), série de Jean Laviron et Alain Franck-Rôle de Josyane (1 épisode).
-"Recherche dans l'intérêt des familles" (1977), série de Philippe Arnal-Rôle de Mme Vernon (1 épisode).
-"Les amours sous la Révolution" (1978), série de Jean-Paul Carrère (1 épisode).
-"L'éblouissement" (1979), de Jean-Paul Carrère-Rôle de Mme Hamilton.
-"Mon ami Socia" (1981), de Daniel Martineau-Rôle de la mère de Valérie.
-"Boulevard du palais" (2005), série créée par Thierry Jonquet-Episode réalisé par Pascale Dallet-Rôle de Mme Vendémiaire (1 épisode).
-"Julie Lescaut" (2005), série créée par Alexis Lecaye-Rôle de la grand-mère Quentin (1 épisode).
-"Navarro" (2006), série créée par Tito Lopin et Pierre Grimblat-Rôle de Mme Seurat (1 épisode).
-"L'affaire Seznec, c'est vous qui allez juger" (2010), de Robert Hossein.
Danik Patisson participe, sur le petit écran, à des séries populaires, qui firent les beaux jours de la télévision des années 2000. Ainsi, dans un épisode de "Boulevard du palais", avec Jean-François Balmer en officier de la police judiciaire, elle incarne la femme d'un notable (Feodor Atkine) soupçonné du meurtre d'une jeune fille. On la voit aussi (cette fois-ci dans un rôle de grand-mère !) dans un épisode de la célèbre série "Julie Lescaut", où Véronique Genest, dans le rôle-titre, joue les commissaires de police. Elle fait encore partie de la distribution (toujours dans un petit rôle) de "L'âme en vrac", un épisode de la célèbre série "Navarro", menée par Roger Hanin.
L'actrice était apparue, les années précédentes, dans des séries populaires, mais bien oubliées aujourd'hui. C'est le cas de "Allô police", où un commissaire de police incarné par Guy Tréjean (au talent toujours sûr) résout les affaires les plus difficiles. Dans ce 15e épisode de la saison 1, "Un mari fidèle", l'actrice donne la réplique à Jacques Duby, un merveilleux comédien, dont on ne parle plus guère. Notons également la présence de Danik Patisson dans un épisode d'une autre série policière des années 1970, "Recherche dans l'intérêt des familles", où deux inspecteurs décontractés mènent l'enquête (Dominique Paturel et Michel Roux, qui ne sont pas sans rappeler Tony Curtis (doublé d'ailleurs par Michel Roux dans la version française) et Roger Moore dans la série américaine "Amicalement vôtre").
Danik Patisson paraît aussi dans quelques téléfilms. Dans "Un homme supérieur", de Georges Folgoas, elle joue une fille à papa un tantinet aguicheuse, qui tente de séduire le majordome de la famille, incarné, avec sa classe habituelle, par un Bernard Dhéran abonné (comme Jacques Castelot) aux rôles d'aristocrates et de dandys mondains.
Georges Folgoas lui donne un autre rôle notable dans une fable moderne, "L'oiseau de bonheur", écrite par Dominique Nohain, le fils de Jean Nohain. Dans ce téléfilm, interprété par Dominique Nohain et la speakerine Jacqueline Joubert, Danik Patisson incarne l'un des personnages qui souhaitent acheter l'oiseau de bonheur du titre, qui, selon une légende hindoue, donnerait la félicité à son possesseur.
Le Boulevard est au théâtre ce que les romans de gare sont à l'Académie française. Les zélateurs du "grand" théâtre regardent de haut ces vaudevilles bien troussés, où les amants se cachent dans le placard à l'arrivée du mari. Feydeau et Labiche ont pourtant donné au quiproquo et au ménage à trois leurs lettres de noblesse.
Certains acteurs ont servi, et servent toujours, ce théâtre comme d'autres les grands textes du répertoire. Jean-Jacques est de ceux-là. Cet homme aimable a la verve du chansonnier et le faciès mobile du clown. Il a voué toute sa carrière à ce théâtre sans prétention, mais non sans valeur, qui fait les beaux soirs de la capitale mais égaie aussi les scènes de province.
CARRIERE AU THEATRE :
-"La parisienne" (1943), d'Henry Becque-Mise en scène d'Alice Cocéa-Rôle de Lafont-Théâtre des Ambassadeurs.
-"Un hommage à Max Jacob" (1944)-Oeuvres et poèmes de Max Jacob-Conception de Michel Leiris-"Ne coupez pas Mademoiselle", de Max Jacob-La voix à la radio-Théâtre des Mathurins.
-"Federigo", de René Laporte (1945)-Mise en scène de Marcel Herrand-Rôle du moine.
-"Tartuffe" (1947), de Molière-Mise en scène de Marcel Herrand-Théâtre des Mathurins.
-"Elle est folle Carole" (1948), de Jean de Létraz-Mise en scène de l'auteur-Théâtre du Palais-Royal.
-"Le figurant de la Gaîté" (1949), d'Alfred Savoir-Mise en scène de Marcel Herrand-Rôle du chef tzigane-Théâtre Montparnasse.
-"Les femmes de Loth" (1950), de Jean de Létraz-Mise en scène de l'auteur-Rôle de Thierry-Théâtre du Palais-Royal.
-"La mariée en a deux !" (1950), de Jean de Létraz-Mise en scène de l'auteur-Rôle d'Amédée-Théâtre du Palais-Royal.
-"Occupe-toi d'mon minimum" (1951), de Paul van Stalle-Mise en scène de Jean de Létraz-Rôle de Séraphin Bonvisage-Théâtre du Palais-Royal.
-"La pucelle d'Auteuil" (1953), de Jean de Létraz-Mise en scène de l'auteur-Rôle de Camille-Théâtre du Palais-Royal.
-"Lolo" (1954), de Jean de Létraz-Mise en scène de Simone de Létraz-Rôle de Philippe Désormières-Théâtre du Palais-Royal.
-""On s'dit tout" (1954), de Paul van Stalle-Mise en scène de Simone de Létraz-Théâtre du Palais-Royal.
"Le Monsieur qui a perdu ses clefs" (1957), de Michel Perrin-Mise en scène de Raymond Gérome-Rôle de Gérard-Théâtre Edouard VII.
-"Chérie noire" (1958), de François Campaux-Mise en scène de Jacques Charon-Rôle d'Henri-Théâtre Michel.
-"Les pieds au mur" (1958), de Jean Guitton-Mise en scène de Jean de Létraz-Rôle d'Albert-Théâtre du Palais-Royal.
-"De doux dingues" (1960), de Michel André-Mise en scène de Jean Le Poulain-Rôle de Michel-Théâtre Edouard VII.
-"Chérie noire" (1961), de François Campaux-Mise en scène de l'auteur-Rôle d'Henri-Théâtre des Nouveautés.
-"Remue-ménage" (1961), de Pierre Leloir-Mise en scène de Jean Marchat-Rôle de Robert Chauvelin-Comédie-Wagram.
-"Sur la pointe des pieds" (1963), d'Yves Chatelain-Mise en scène de Jean-Paul Cisife-Rôle de Jean-Jacques-Théâtre des Arts.
-"Toréro et face à main" (1964), de Germaine Bérard et Jacques Provins-Mise en scène de Jacques Ciron-Rôle d'Yvonne Baltazar-Théâtre de la Potinière.
-"Catherine au paradis" (1964), d'Yves Chatelain-Casino municipal de Nice.
-"Les filles" (1965), de Jean Marsan-Mise en scène de Jean Le Poulain-Rôle de Gaspard-Théâtre Edouard VII.
-"Marc-Aurèle a disparu" (1966), de Jean Le Marois-Mise en scène de Jacques Ardouin-Rôle de Félix-Théâtre Charles de Rochefort.
-"Tête de bulle" (1968), de Jean-Jacques Forestier-Mise en scène de Michel Vocoret-Rôle de Julien-Théâtre Charles de Rochefort.
-"La dame de chez Maxim" (1968), de Georges Feydeau-Mise en scène de Jacques Charon-Rôle de M. Petypon-Théâtre du Palais-Royal.
-"Le coeur sous le paillasson" (1968), d'après Harold Brooke et Kay Bannerman-Adaptation d'Alexandre Breffort-Mise en scène de Michel Vocoret-Théâtre des Capucines.
-"Flash" (1971), de Claude Dufresne et Mac-Cab-Mise en scène de Michel Vocoret-Rôle de Constant-Le Vaudeville.
-"Chérie noire" (1971), de François Campaux-Mise en scène de Michel Vocoret-Rôle d'Henri-Théâtre des Nouveautés.
-"Le saut du lit" (1972), de Ray Cooney-Adaptation de Marcel Mithois-Mise en scène de Jean Le Poulain-Rôle de Gérard Hubert-Gérard-Théâtre Montparnasse.
-"L'école des cocottes" (1976), de Marcel Gerbidon et Paul Amont-Mise en scène de Jacques Ardouin-Rôle de Stanislas-Théâtre Hébertot.
-"Croisière d'amours" (1976), de Dominique Tirmont-Bobino.
-"Et ta soeur ?" (1981), de Jean-Jacques Bricaire et Mazurice Lasaygues-Mise en scène de Robert Manuel-Rôles de Martin et Martine-Théâtre Daunou.
-"Le vison voyageur" (1982), de Ray Cooney et John Chapman-Adaptation de Jean-Loup Dabadie-Mise en scène de Jacques Sereys-Rôle d'Arnolsd Crouch-Théâtre Charles Dullin (Le Grand-Quevilly).
-"La cage aux folles" (1984), de Jean Poiret-Mise en scène de Pierre Mondy-Rôle d'Albin-Théâtre du Palais-Royal.
-"De doux dingues" (1976), de Michel André-Mise en scène de Jean Le Poulain-Rôle de Michel-Théâtre des Nouveautés.
-"Un beau salaud" (1987), de Pierre Chesnot-Mise en scène de Jean-Luc Moreau-Rôle de François Dumoulin-Théâtre Fontaine.
-"Pas d'âge pour l'amour" (1990), de Roger-Ferdinand-Mise en scène de Robert Manuel-Théâtre des Bouffes Parisiens.
On est surpris de voir Jean-Jacques figurer, au début de sa carrière, dans un spectacle hommage à Max Jacob, mais on n'y entend que sa voix. Il apparaît aussi dans la première pièce de René Laporte, "Federigo", tirée d'une nouvelle de Mérimée. Dans cette pièce romantique, où les premiers rôles sont tenus par un couple mythique, Gérard Philipe et Maria Casarès, Jean-Jacques ne tient qu'un petit rôle.
Quant à sa présence dans le "Tartuffe" mis en scène par Marcel Herrand, elle n'est pas attestée par toutes les sources. Dès le départ, cependant, Jean-Jacques est attiré par les comédies légères qui feront son succès. Il fait ainsi ses débuts sur scène dans une pièce d'Henry Becque, où il interprète l'amant de l'héroïne, campée par Alice Cocéa. Mais le théâtre d'Henry Becque n'est ni du marivaudage ni du vaudeville facile. Cette description acide des moeurs de la petite bourgeoisie vaudra à l'auteur la réputation de fondateur du "théâtre cruel".
La collaboration avec Jean de Létraz marque également la carrière théâtrale du comédien. Ce vaudevilliste fertile, auteur de grands succès, comme "Bichon" ou "L'extravagante Théodora", aurait écrit pas moins de 120 pièces. Jean-Jacques participe à cinq d'entre elles, mises en scène par l'auteur, ou sa femme, Simone de Létraz, qui, durant près de dix ans (jusqu'en 1965), prend la direction du théâtre du Palais-Royal à la suite de son mari.
Dans "Les femmes de Loth", Jean-Jacques interprète un autre de ces personnages noceurs et spirituels qui feront son succès. Thierry, c'est son nom, se promène dans la rue avec deux bouteilles de champagne sous le bas. Il est vrai qu'il a quelque excuse : c'est en effet la Saint-Sylvestre. Voyant de la lumière à une fenêtre, il grimpe l'escalier et débarque dans l'appartement de Florence (Jacqueline Francell). Il a de la chance : rêvant de rompre avec son fiancé, elle succombe au charme de cet intrus.
Dans "La pucelle d'Auteuil", toujours de Jean de Létraz, le personnage joué par Jean-Jacques se prénomme Camille, ce qui peut aussi bien convenir à un homme qu'à une femme. Aussi , pour se garder de la colère d'un mari jaloux (ce qui lui arrive souvent, du moins sur scène) est-il amené à s'habiller en femme. Ce ne sera pas la seule fois. Ainsi, dans "Toréro et face à main", de Germaine Bérard et Jacques Provins, il sera encore amené à se travestir. Et dans le célèbre spectacle de Jean Poiret, "La cage aux folles", Jean-Jacques succède à Michel Serrault dans le rôle d'Albin, qui forme avec Georges (Michel Roux, qui remplace Jean Poiret), un vieux couple d'homosexuels toujours en train de se chamailler.
Jean-Jacques collabore aussi plusieurs fois avec Paul van Stalle, dramaturge belge très connu pour pour la pièce "Bossemans et Coppenole", réputée pour ses expressions typiquement bruxelloises. Dans les deux pièces de ce dramaturge plein d'humour, "Occupe-toi d'mon minimum", et "On s'dit tout" Jean-Jacques retrouve la même distribution, dominée par Nathalie Nattier et la truculente Alice Tissot.
L'acteur joue, en 1958, 1961 et 1971, une pièce qui sera un peu sa marque de fabrique et obtiendra un grand succès, "Chérie noire". Ecrite par François Campaux, auteur d'un court métrage sur Matisse et scénariste du "Voile bleu", film lacrymal avec Gaby Morlay, elle raconte l'histoire d'Henri, un auteur raté pour qui tout va mal. Il fait alors la connaissance d'une certaine Chérie, beauté exotique qui lui redonne goût à la vie.
Le rôle est d'abord tenu par Yoko Tani, actrice japonaise qui fera l'essentiel de sa carrière en France, à laquelle succédera Marpessa Dawn, comédienne américaine, mais naturalisée française. Elle deviendra célèbre en interprétant le personnage d'Eurydice dans l'"Orfeo Negro" de Marcel Camus, qui remporte la palme d'or à Cannes en 1959.
Jean-Jacques continue de traîner, de pièce en pièce, son éternel personnage d'amant frivole, séduit par tous les jupons qui passent et poursuivi par des cohortes de maris jaloux. Dans "Le monsieur qui a perdu ses clefs", de Michel Perrin, il interprète un personnage qui, comme l'indique le titre de la pièce, a égaré ses clefs et qui, souhaitant déclarer cette perte, sort du commissariat juste avant que sa femme, qui le soupçonne d'infidélité, n'y entre à son tour pour le faire suivre.
L'acteur décroche encore un rôle principal dans "De doux dingues", une comédie de l'acteur et dramaturge Michel André, l'auteur de "La bonne planque", l'un des plus grands succès de la scène. Jean-Jacques y incarne un personnage qui découvre avec effarement le passé de sa femme, qui, en plus d'avoir déjà trois enfants et un petit-fils, est deux fois veuve et une fois divorcée. La pièce restera très longtemps à l'affiche. Jean-Jacques la jouera en 1960, puis une quinzaine d'années plus tard, en 1976.
Dans "Les filles", de Jean Marsan, surtout connu comme adaptateur, mais aussi comme dialoguiste de films populaires des années 1960, Jean-Jacques endosse (toujours dans le premier rôle) le personnage d'un homme séduisant qui, rencontrant une jeune femme affriolante dans la rue (délicieuse Geneviève Fontanel), la suit chez elle, dans un lieu qui s'avère être une maison close.
Il est étonnant qu'avec sa "vis comica" Jean-Jacques n'ait pas davantage fréquenté le théâtre de Labiche et Feydeau. Il figure tout de même dans un classique de Feydeau, "La dame de chez Maxim", où il est dirigé par le grand Jacques Charon. Il y interprète encore un rôle majeur, celui du docteur Petypon, un homme rangé qui, cédant à ses mauvais instincts, passe la nuit à faire la bombe. Il rencontrera la môme Crevette, une danseuse du Moulin Rouge interprétée par Zizi Jeanmaire. Surgit alors son oncle, le riche général Petypon (l'"hénaurme" Jean Le Poulain), que les débordements de son neveu pourraient bien inciter à modifier son testament.
Dans "Le coeur sous le paillasson", d'Harold Brooke et Kay Bannerman, l'acteur, toujours fidèle à son personnage de playboy, se fait passer pour un célèbre contrebandier, à seule fin de séduire les jolies estivantes qui fréquentent l'établissement de bains dont il est propriétaire.
Signalons aussi la présence de Jean-Jacques dans deux pièces de Ray Cooney, un dramaturge et metteur en scène britannique réputé. Dans la première, "Le saut du lit", il interprète un décorateur un peu efféminé (comme il se doit dans un certain théâtre), aux prises avec les quiproquos provoqués par l'arrivée de couples adultères dans la garçonnière où il oeuvre. Dans la seconde, "Le vison voyageur", l'un des plus grands succès du théâtre de boulevard, il incarne, pour une fois, un commerçant un peu pudibond, scandalisé que son associé ait vendu à vil prix un manteau de vison à une cliente qu'il avait trouvée séduisante.
"L'école des cocottes", de Marcel Gerbidon et Paul Amont, un autre classique du vaudeville, lui permet de jouer les Pygmalion au petit pied. Il y joue en effet le rôle d'un aristocrate, professeur de maintien de son état, qui transforme une demi-mondaine (Amarande, une autre habituée des scènes de boulevard) en une reine de Paris.
Le talent de l'acteur éclate encore dans "Et ta soeur !", une comédie de Jean-Jacques Bricaire et Maurice Lasaygues. Il y incarne en effet deux jumeaux, ce qui, en soi, est déjà une performance, mais ces deux-là sont en fait un homme, Martin, et une femme, Martine. Le premier a toute la fantaisie qu'on prête d'ordinaire (toujours dans un certain théâtre) aux hommes, et la seconde tout le sérieux qui sied plutôt aux messieurs. C'est sans doute une sorte de couronnement pour le comédien, dont la carrière tire sur la fin.
Jean-Jacques termine sa carrière sur scène, en 1990, par une pièce de Roger-Ferdinand, à qui l'on doit des pièces à succès, souvent adaptées au cinéma", comme "Chotard et compagnie" ou "Le Président Haudecoeur".
L'acteur est beaucoup moins apparu sur le grand écran.
CARRIERE AU CINEMA :
-"La loi du printemps" (1942), de Jacques Daniel-Norman-Rôle du fils d'Hélène (à vérifier-erreur probable)
-"Descendez, on vous demande" (1951), de Jean Laviron-Rôle de Charley.
-"Frou-frou" (1955), d'Augusto Genina-Un homme au bal masqué.
-"L'animal" (1977), de Claude Zidi-Rôle de Philémon.
-"Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine" (1977), de Coluche-Rôle du roi de Flandre.
La mention, par plusieurs sources, de Jean-Jacques dans "La loi du printemps", de Jacques Daniel-Norman, doit être une erreur. Il doit y avoir confusion avec un autre acteur, car il est crédité, au générique", comme "le petit Jean-Jacques", alors que Jean-Jacques a déjà 19 ans à l'époque du tournage.
Il est surtout connu pour deux films : "L'animal", de Claude Zidi, où il joue le valet de Jean-Paul Belmondo et, surtout, "Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine", où Coluche lui confie le rôle du roi de Flandre, cousin du roi de France Gros Pif 1er (Coluche), qui va aider son parent à retrouver le pouvoir.
Dans "Descendez, on vous demande", de Jean Laviron, Jean-Jacques personnifie l'un des trois militaires dont la belle Sylvette (Noëlle Norman) s'est éprise et qui doit, avec les deux autres lieutenants, la retrouver, le jour anniversaire de leur rencontre, après plusieurs années de captivité dans un camp allemand.
On a aussi vu Jean-Jacques à la télévision.
CARRIERE A LA TELEVISION :
-"Chérie noire" (1966), de François Campaux-Dans le cadre de l'émission "Au théâtre ce soir"-Réalisation de Pierre Sabbagh-Mise en scène de l'auteur-Rôle d'Henri.
-"Le train pour Venise (1970), de Jean Nergal.
-"Le coeur sous le paillasson" (1976), d'Harold Brooke et Kay Bannerman-Dans le cadre de l'émission "Au théâtre ce soir"-Réalisation de Pierre Sabbagh-Adaptation d'Alexandre Breffort-Mise en scène de Michel Vocoret-Rôle de Joseph.
-"Les filles" (1977), de Jean Marsan-Dans le cadre de l'émission "Au théâtre ce soir"-Réalisation de Pierre Sabbagh-Mise en scène de l'auteur-Rôle de Gaspard.
-"L'école des cocottes" (1977), de Paul Amont et Marcel Gerbidon-Dans le cadre de l'émission "Au théâtre ce soir"-Réalisation de Pierre Sabbagh-Mise en scène de Jacques Ardouin-Rôle de Stanislas.
-"Et ta soeur ?" (1982), de Jean-Jacques Bricaire et Maurice Lasaygues-Dans le cadre de l'émission "Au théâtre ce soir"-Réalisation de Pierre Sabbagh-Mise en scène de Robert Manuel-Rôle de Martin/Martine.
-"Le vison voyageur" (1983), de Ray Cooney et John Chapman-Dans le cadre de l'émission "Au théâtre ce soir"-Réalisation de Pierre Sabbagh-Adaptation de Jean-Loup Dabadie-Mise en scène de Jacques Sereys-Rôle d'Arnold Crouch.
Sans surprise, la carrière télévisuelle de Jean-Jacques est toute entière placée sous le signe du théâtre. Ses participations à la célèbre émission "Au théâtre ce soir" ne sont que des enregistrements de quelques-uns de ses plus grands succès à la scène.
Quant à son seul téléfilm, "Le train pour Venise", c'est l'adaptation d'une pièce de Louis Verneuil, dont André Berthomieu avait déjà tiré un film en 1938, avec Victor Boucher et Louis Verneuil lui-même, qui était aussi acteur.
Avec son air mutin et sa coupe à la garçonne, qui n'était pas sans évoquer celle de Louise Brooks, Gaby Basset faisait un peu penser à ces "flappers", ces jeunes femmes indépendantes des années 1920, qui arboraient chapeaux cloches et fume-cigarettes.
Elle est surtout connue pour avoir été la première femme de Jean Gabin, de 1925 à 1929. Quelques années plus tôt, elle avait quitté son atelier de couture pour monter sur scène. Elle fréquente alors des cabarets, comme la Cigale, à Montmartre, où elle rencontre un jeune gommeux nommé Jean Gabin, la Gaîté Rochechouart, où la jeune Mistinguett fit ses débuts, en 1876, ou encore au Moulin Bleu.
CARRIERE A LA SCENE (revues et théâtre) :
-"Bigoudis" (1923)-Livret de Victor Hoerter et Jacques Saint-Armand-Musique de Maurice Bellecour-Moulin Bleu.
-"La pupille à popos" (1923)-Livret de Jean Bonot et Sédry-Musique de Rogelio Huguet-Rôle de Sapho-Moulin Bleu.
-"C'est un enfant de l'amour" (1924)-Livret d'Edmond et Eugène Joullot-Musique de Cléon Attic-La 2e pensionnaire-Gaîté Rochechouart.
-"Gri-Gri" (1924)-Livret de Jules Chancel et Henriot-Musique de Paul Lincke-La "cocktail girl"-Gaîté Rochechouart.
-"Quand on a fait ça une fois" (1925)-Livret d'André Sylvane, Benjamin Rabier et Charles-Alexis Carpentier-Musique de Victor Alix-Rôle de Juliette-Gaîté Rochechouart.
-"Trois jeunes filles nues" (1925)-Livret d'Yves Mirande et Albert Willemetz-Musique de Raoul Moretti-La femme au homard-Bouffes parisiens.
-"L'enfant de coeur" (1927), de René Fauchois-Mise en scène de René Rocher-Comédie Caumartin.
-"Popaul" (1928)-Livret et musique de Jean Loysel-Rôle de Kiki-Comédie Caumartin.
Gaby Basset commence donc sa carrière sur la scène des cabarets. Elle y côtoie parfois son époux, comme dans "Trois jeunes filles nues", où Jean Gabin finira par remplacer Adrien Lamy dans le rôle de Marcel. Son père, Ferdinand Gabin, y tenait aussi un rôle important.
A vrai dire, la participation de l'actrice à ces spectacles hauts en couleurs est assez mince. Elle s'y montre cependant une artiste complète, esquissant des pas de danse dans "La pupille à popos", qui met en scène une Grèce de fantaisie, où règne en maîtresse une Vénus très Belle Epoque, et dans "C'est un enfant de l'amour".
Dans "Gri-Gri", elle ne fait que de la figuration. L'histoire met en scène la fille d'un roi nègre qui, malgré son origine, a la peau blanche ! "Quand on a fait ça une fois", un vaudeville d'André Sylvane (l'auteur du "Tire-au-flanc", plusieurs fois adapté au cinéma) et Benjamin Rabier, connu surtout pour son talent de dessinateur, offre enfin sa chance à Gaby Basset.
Elle est en effet remarquée par le critique du "Figaro", qui lui tresse des lauriers :" Le succès de la soirée fut pour une nouvelle venue, Mlle Gaby Basset, dont nous avons appris le nom par le programme. C'est une délicieuse artiste : elle a un savoureux mélange de naturel et de fantaisie. Elle force l'attention et la fixe : de l'autorité, du brio (...)". Le critique souligne ses talents de danseuse et précise que, devant les applaudissements du public, elle a repris chacun de ses numéros.
Ce succès fut pourtant sans lendemain. En effet, elle n'est qu'une comparse dans son spectacle suivant, "Trois jeunes filles nues", célèbre pièce du prolifique duo Yves Mirande-Albert Willemetz, jouée par le grand Dranem, le chansonnier au petit galurin. Ferdinand Gabin, le père de Jean, y tient un rôle important, et on note, dans la distribution, la présence d'un certain Jean Sablon.
Gaby Basset est à nouveau remarquée dans sa dernière opérette, "Popaul", de Jean Loysel, à qui l'on doit "La chanson de l'orang-outang", mais aussi "L'ombre s'enfuit", belle mélodie tirée d'une étude de Chopin et chantée par Tino Rossi. Un critique de la revue "Comoedia" remarque la "piquante malice" de Gaby Basset, qui incarne ici une petite main.
Dans "L'Echo de Paris", Franc-Nohain, père de Jean Nohain et Claude Dauphin, constate qu' "il n'y a que Mlle Gaby Basset qui ait (...) une certaine fantaisie, et puis elle danse joliment". Décidément, elle s'avère aussi bonne danseuse que comédienne. Mais elle sait aussi pousser la chansonnette, le critique du "Gaulois" trouvant que Gaby Basset chante "avec goût".
Dans "L'enfant de coeur", de René Fauchois, l'actrice donne la réplique à Pierre Magnier et à la grande Marguerite Moréno.
Mais, à l'aube des années 1930, Gaby Basset délaisse la scène pour le cinéma.
CARRIERE AU CINEMA :
-"Chacun sa chance" (1930), de Hans Steinhof et René Pujol-Rôle de Simone.
-"Le poignard malais" (1930), de Roger Goupillières-Rôle de Maggy.
-"Partir" (1931), de Maurice Tourneur-Rôle de Carmen.
-"Quand tu nous tiens amour" (1932), court métrage de Maurice Cammage.
-"Son plus bel exploit" (1932), court métrage d'André E. Chotin-Rôle de Gaby Dargent.
-"Par habitude" (1932), court métrage de Maurice Cammage-Rôle de Mme Roussel.
-"La châtelaine du Liban" (1932), de Jean Epstein-Rôle de Maroussia.
-"Le coq du régiment" (1933), de Maurice Cammage-Rôle de la soubrette.
-"Les deux Monsieur de Madame" (1933), d'Abel Jacquin et Georges Pallu-Rôle de Léonie.
-"Le fakir du grand hôtel" (1933), de Pierre Billon-Rôle de Titi.
-"Mannequins" (1933), de René Hervil-Rôle de Rose.
-"La vierge du rocher" (1933), de Georges Pallu-Rôle d'Anna.
-"Le gros lot" (1933), court métrage de Maurice Cammage.
-"Quand on a sa voiture" (1933), court métrage d'André Pellenc.
-"Pour être aimé" (1933), de Jacques Tourneur.
-"Justin de Marseille" (1934), de Maurice Tourneur-Rôle de Mado.
-"Le prince Jean" (1934), de Jean de Marguenat-Rôle de Fernande.
-"Un tour de cochon" (1934), de Joseph Tzipine.
-"Les suites d'un premier lit" (1934), moyen métrage de Félix Gandéra.
-"Un soir de bombe" (1935), de Maurice Cammage-Rôle de Lily.
-"La mariée du régiment" (1935), de Maurice Cammage.
-"Fanfare d'amour" (1935), de Richard Pottier-Rôle de Poupette.
-"La coqueluche de ces dames" (1935), de Gabriel Rosca.
-"La rosière des halles" (1935), de Jean de Limur-Rôle de Françoise.
-"Sacré Léonce" (1935), de Christian-Jaque-Rôle de Fifine.
-"Son frère de lait" (1935), court métrage de Max Lérel et Georges Pallu.
-"Le tampon du colonel" (1935), court métrage de Max Lérel et Georges Pallu.
-"Le vase étrusque" (1935), court métrage de Max Lérel et Georges Pallu.
-"Le disque 413" (1936), de Richard Pottier-Rôle de Cécile.
-"27 rue de la Paix" (1936), de Richard Pottier-Rôle d'Alice Perrin.
-"Ma tante Eulalie" (1936), court métrage de Max Lérel et Georges Pallu.
-"Les secrets de la mer Rouge" (1937), de Richard Pottier-Rôle d'Anita.
-"Le tigre du Bengale" (1938), de Richard Eichberg-Rôle de Mme Morin.
-"Le tombeau hindou" (1938), de Richard Eichberg-Rôle de Mme Morin.
-"Le chasseur de chez Maxim's" (1939), de Maurice Cammage-Rôle de Cricri.
-"Le feu de paille" (1939), de Jean-Benoît Lévy-Rôle de Reine Roy.
-"Un trou dans le mur" (1949), d'Emile Couzinet-La cliente.
-"Souvenirs perdus" (1950), de Christian-Jaque-Rôle de la chanteuse de cabaret.
-"Le tampon du capiston" (1950), de Maurice Labro.
-"Boîte à vendre" (1950), court métrage de Claude-André Lalande.
-"Les deux Monsieur de Madame" (1951), de Robert Bibal.
-"Boîte de nuit" (1951), d'Alfred Rode.
-"La danseuse nue" (1952), de Pierre Louis-Rôle de Justine.
-"Quitte ou double" (1952), de Robert Vernay-Une voisine.
-"Femmes de Paris" (1952), de Jean Boyer-Rôle d'Henriette.
-"Touchez pas au grisbi" (1953), de Jacques Becker-Rôle de Marinette.
-"Leur dernière nuit" (1953), de Georges Lacombe-La femme de petite vertu.
-"Mandat d'amener" (1953), de Pierre Louis-La dame des livres.
-"L'homme trahi" (1953), de Walter Kapps (inachevé).
-"Port du désir" (1954), d'Edmond T. Gréville-Rôle de Mme Aimée.
-"J'avais sept filles" (1954), de Jean Boyer-Rôle de Maria.
-"La rue des bouches peintes" (1954), de Robert Vernay-Rôle de Mme Jules.
-"Tant qu'il y aura des femmes" (1955), d'Edmond T. Gréville-Rôle d'Hortense Géricault.
-"Gas-oil" (1955), de Gilles Grangier-Rôle de Camille Serin.
-"Voici le temps des assassins" (1956), de Julien Duvivier-La femme de charge de la guinguette.
-"La polka des menottes" (1956), de Raoul André-Rôle de la trompettiste.
-"Le long des trottoirs" (1956), de Léonide Moguy-Rôle de la patronne.
-"Miss catastrophe" (1956), de Dimitri Kirsanoff-Rôle de Monique.
-"Le pays d'où je viens" (1956), de Marcel Carné-La patronne de la brasserie.
-"Le temps des oeufs durs" (1957), de Norbert Carbonnaux-Rôle de Martine Grandvivier.
-"Premier mai" (1957), de Luis Saslavsky-Une infirmière.
-"Le coin tranquille" (1957), de Robert Vernay.
-"Le rouge est mis" (1958), de Gilles Grangier-Rôle d'Hortense.
-"Rafles sur la ville" (1958), de Pierre Chenal-Rôle de l'habilleuse.
-"Archimède le clochard" (1958), de Gilles Grangier-Rôle de Mme Grégoire.
-"Maigret tend un piège", de Jean Delannoy-Une bonne.
-"Le grand chef" (1958), d'Henri Verneuil-Rôle de la mère d'Etienne.
-"Rue des prairies" (1959), de Denys de La Patellière-Rôle de Mme Gildas.
-"Le chemin des écoliers" (1959), de Michel Boisrond-Rôle de Lucette.
-"Les honneurs de la guerre" (1960), de Jean Dewever-Rôle de Mme Sauvage.
-"L'ours" (1960), d'Edmond Séchan.
-"Alerte au barrage" (1961), de Jacques Daniel-Norman.
-"Le diable et les dix commandements" (1962), sketch de Julien Duvivier-Rôle de l'habilleuse.
C'est ensemble que Jean Gabin et Gaby Basset commencent leur carrière au cinéma, dans le film d'Hans Steinhoff, "Chacun sa chance". Gabin y incarne un vendeur pris pour un aristocrate, qui séduit une marchande de chocolats, interprétée par Gaby Basset. Il perdra finalement sa fausse identité, mais conservera le coeur de la belle.
Quelques années plus tard, la carrière de Gabin prendra son envol et il deviendra, dès le milieu des années 1930, l'un des plus grands acteurs du cinéma français.
Rien de tel pour Gaby Basset, qui joue pourtant beaucoup dans les années 1930, mais apparaît surtout dans des films de consommation courante, bien oubliés aujourd'hui, et dirigés par des Maurice Cammage ou des Georges Pallu. Elle y a encore des rôles notables, comme dans "Partir", de Maurice Tourneur, où elle donne la réplique à Jean Marchat et Jean Toulout.
Dans "Son plus bel exploit", court métrage d'André E. Chotin, elle incarne une chanteuse, qui accuse l'une de ses consoeurs de lui voler ses chansons. Celle-ci n'est autre que Mireille, l'immortelle interprète de "Couchés dans le foin" et future hôtesse, beaucoup plus tard, du petit conservatoire de la chanson. Les acteurs en vogue ne dédaignaient pas les courts métrages. La preuve, Gaby Basset retrouve Fernandel dans un autre de ces petits films, "Par habitude", de Maurice Cammage. L'acteur y incarne un noceur qui, expulsé de chez lui, revient "par habitude" dans son appartement et trouve dans son lit la nouvelle locataire (Gaby Basset). Le mari, rentré sur ces entrefaites, croira son épouse coupable d'infidélité.
On voit encore Gaby Basset dans le rôle de Maroussia (repris par Juliette Gréco, en 1956, dans la version de Richard Pottier), un personnage de "La châtelaine du Liban", adaptée par Jean Epstein du célèbre roman de Pierre Benoit.
Au cours de cette décennie 1930, où elle enchaîne les tournages, Gaby Basset continue d'apparaître dans des films sans prétention, comme "Le fakir du grand hôtel", de Pierre Billon, où l'inénarrable Armand Bernard joue un pittoresque gourou, coiffé d'un monumental turban, ou "Mannequins", de René Hervil, dans lequel l'actrice personnifie l'un des mannequins de cire qui animent les rêves de Noël-Noël.
Au fil du temps, les rôles se font plus minces. Dans "Le coq du régiment", de Maurice Cammage, elle doit se contenter d'ouvrir et de fermer les portes et d'annoncer que "Madame est servie". Elle tiendra souvent cet emploi fugitif de soubrette, dans "La rosière des halles", de Jean de Limur, par exemple, et dans plusieurs films de la seconde partie de sa carrière. Et dans le film de Maurice Tourneur, "Justin de Marseille", elle n'est même pas créditée au générique, ce qui lui arrivera souvent par la suite.
L'actrice participe également à un film au sujet original, et audacieux pour l'époque : "Fanfare d'amour", de Richard Pottier. On y voit deux musiciens sans emploi, joués par Fernand Gravey et Carette, se travestir en femmes pour rejoindre les rangs d'un orchestre féminin. Vous avez sans doute reconnu l'intrigue du célèbre film de Billy Wilder, "Certains l'aiment chaud", où Tony Curtis et Jack Lemmon succèdent à Gravey et Carette.
On peut encore noter la participation de l'actrice à deux oeuvres de Richard Pottier : un récit d'espionnage, "Le disque 413", aux côtés de Pierre Larquey, et un film d'aventures, "Les secrets de la mer Rouge", adapté du célèbre roman d'Henry de Monfreid, où il racontait son activité de pêcheur de perles dans la corne de l'Afrique, à la veille de la Première Guerre mondiale.
Signalons aussi la participation de Gaby Basset, dans un rôle très secondaire, à la première version du diptyque "Le tigre du Bengale" et "Le tombeau hindou", tiré par Richard Eichler d'une nouvelle de Théa von Harbou, scénariste de "M le maudit" et de "Metropolis" et compagne de Fritz Lang. Vingt ans plus tard, en 1959, celui-ci tournera une autre version de ce récit d'aventures, avec Debra Paget, qui a complètement éclipsé celle de Richard Eisler.
Après un dernier film, "Le feu de paille", de Jean-Benoît Lévy, tourné en 1939, où elle a Lucien Baroux et Orane Demazis comme partenaires, Gaby Basset met sa carrière entre parenthèses. Elle ne reprend le chemin des studios que dix ans plus tard, en 1949. Durant cette seconde carrière, elle sera confinée à de petits emplois, souvent à la limite de la figuration.
Fidèle en amitié, Gabin se débrouille pour trouver de petits rôles à celle qu'il surnomme affectueusement "Toutou". Gaby Basset sera donc au générique (mais pas toujours créditée) de plusieurs des films de son ancien mari. Dans le célèbre film de Jacques Becker, "Touchez pas au grisbi", qui donne un coup de pouce décisif à la carrière du Gabin un peu vieilli d'après-guerre, l'actrice joue le rôle de Marinette, la femme de Paul Frankeur, patron de la boîte où le truand incarné par Gabin a ses habitudes.
La cinquantaine bien sonnée, Gaby Basset arbore désormais une coiffure sage et deux rangs de perles autour du cou. Malgré ce costume de bourgeoise, elle garde encore un peu de son allure faubourienne. C'est pourquoi les réalisateurs la distribuent souvent dans de petits rôles de tenancières de bistrot, comme dans "Port du désir", d'Edmond T. Gréville, "Voici le temps des assassins", de Julien Duvivier ou encore "Le long des trottoirs", de Léonide Moguy.
Elle devra souvent se contenter de rôles encore plus modestes : employée des vestiaires dans "Femmes de Paris", de Jean Boyer, libraire dans "Mandat d'amener", de Pierre Louis, infirmière dans "Premier mai", de Luis Saslavsky ou encore habilleuse, dans "Rafles sur la ville", de Pierre Chenal et un sketch de "Le diable et les dix commandements", de Julien Duvivier.
Brefs rappels de son passé de chanteuse et de ses talents de musicienne, ses rôles de chanteuse de cabaret dans "Souvenirs perdus", de Christian-Jaque, et de trompettiste dans "La polka des menottes", de Raoul André.
Dans "J'avais sept filles", de Jean Boyer, elle incarne encore une habilleuse, qui eut autrefois une liaison avec un comte, incarné par Maurice Chevalier. La bague qu'il lui avait offerte permettra à une danseuse au chômage de se faire passer pour la fille du gentilhomme et de l'habilleuse. C'est une poissonnière qu'elle incarne dans "Le temps des oeufs durs", de Norbert Carbonnaux. Elle y est la femme de Jacques Dufilho, propriétaire de la boutique, et la belle-soeur de Fernand Gravey, un peintre raté qui songe au suicide.
A la fin des années 1950, Jean Gabin continue de procurer de petits rôles à Gaby Basset dans les films où, comme toujours, il est en vedette. C'est le cas de "Le rouge est mis" et d'"Archimède le clochard", deux films de Gilles Grangier, ou de "Rue des prairies", de Denys de La Patellière, un autre cinéaste favori de Gabin, où, une fois de plus, Gaby Basset est derrière le comptoir d'un mastroquet. Dans "Le grand chef", d'Henri Verneuil, où Fernandel retrouve le Gino Cervi des "Don Camillo", l'actrice, pas même créditée au générique, fait une brève apparition en mère venant chercher son enfant. Et la carrière cinématographique de Gaby Basset s'achève sans bruit en 1962.
Elle la poursuit un temps à la télévision.
CARRIERE A LA TELEVISION :
-"Allô police" (1967), série de Jean Dewever-La patronne de l'hôtel.
-"Salle n°8" (1967), série de Jean Dewever et Robert Guez-La dame au guichet.
-"Drôle de jeu" (1968), de Pierre Kast.
Rien à dire de cette brève carrière télévisuelle, qui n'apporte que trois rôles fugaces à Gaby Basset. Le temps de l'apercevoir encore, derrière un guichet ou le comptoir d'un hôtel, et elle se retire sur la pointe des pieds, cette fois-ci pour de bon.
Elle survivra près de 25 ans à Jean Gabin, qui ne l'avait jamais oubliée. Et tirera sa révérence, presque centenaire, un beau jour de l'automne 2001.
Billy Kearns se définissait lui-même, avec un sens marqué de l'autodérision, comme un "bulldog mug", ce qu'on pourrait traduire par "gueule de bulldog". Et il est vrai que le physique mafflu de ce costaud un peu enrobé pouvait faire songer au corps massif de cet animal.
Du fait de ses fonctions, Billy Kearns s'installe en France dans les années 1950. Il découvre le cinéma un peu par hasard, non parce qu'il avait une vocation particulière, mais parce qu'on cherchait un acteur américain.
Dès lors, il va devenir l'Américain du cinéma français. Il est vrai qu'il répond à l'image que s'en font les Français : une sorte de cowboy fort en gueule, ignare mais doué pour les affaires. Avec son physique de bûcheron, son accent à couper au couteau et son langage émaillé d'expressions typiquement américaines, l'acteur compose un yankee aussi imaginaire, en un sens, que le Français vu par Hollywood, avec sa baguette et son béret basque.
Billy Kearns tenta aussi sa chance au théâtre.
CARRIERE AU THEATRE :
-"Le coeur sous le paillasson" (1968), d'après Harold Brooke et Kay Bannerman-Adaptation d'Alexandre Breffort-Théâtre des Capucines.
-"Par dessus bord" (1973), de Michel Vinaver-Mise en scène de Roger Planchon-Rôle de Ralph Young (sous le nom de Bill Kearns)-Théâtre National Populaire (Villeurbane).
-Nini la chance (1976)-Comédie musicale-Livret et lyrics de Jacques Mareuil-Musique de Georges Liferman-Mise en scène de Raymond Vogel-Rôle du colonel Wallace (sous le nom de Bill Kearns)-Théâtre Marigny.
On ne s'étonnera pas de retrouver Billy Kearns dans des spectacles légers. C'est le cas de "Le coeur sous le paillasson", un vaudeville mettant en scène un homme d'affaires américain invitant deux de ses collaborateurs à passer un week-end en France. Claire Maurier, Raymond Bussières et Amarande font partie de la distribution de cette pochade.
Billy Kearns participe également à la comédie musicale "Nini la chance", qui fut un des grands triomphes d'Annie Cordy.
On est plus surpris, par contre, de noter sa présence dans "Par dessus bord", une pièce fleuve de Michel Vinaver, l'initiateur du "théâtre du quotidien". Dans ce texte exigeant, mis en scène par Roger Planchon, l'une des grandes figures du théâtre contemporain, Billy Kearns interprète (aux côtés d'un autre Américain du cinéma français, Edward Meeks) l'un des salariés d'une grande firme américaine, aux prises avec une entreprise française de papier toilette. (On rappellera, à cet égard, qu'avant de se consacrer à l'écriture, Michel Vinaver avait dirigé, de 1966 à 1980, l'entreprise Gillette).
Mais c'est surtout le cinéma qui fit connaître Billy Kearns.
CARRIERE AU CINEMA (uniquement films français ou en coproduction avec la France) :
-"L'increvable" (1959), de Jean Boyer-Un Américain au bar.
-"Un témoin dans la ville" (1959), d'Edouard Molinaro-Rôle du soldat américain.
-"Deux hommes dans Manhattan" (1959), de Jean-Pierre Melville-L'homme de la sécurité.
-"Robinson et le triporteur" (1959), de Jack Pinoteau.
-"Plein soleil" (1960), de René Clément-Rôle de Freddy Miles.
"Comment qu'elle est" (1960), de Bernard Borderie-Rôle de Charlie Riban.
-"La fête espagnole" (1960), de Jean-Jacques Vierne-Rôle de Kunk.
-"Le quatrième sexe" (1961), de Michel Wichard, Alfonso Gimeno et José Bénazéraf.
-"Le puits aux trois vérités" (1961), de François Villiers-Un client.
-"Le caporal épinglé" (1961), de Jean Renoir-Un garde.
-"Le couteau dans la plaie" (1961), d'Anatole Litvak-Rôle du capitaine Wade.
-"Le jour le plus long" (1962), de Ken Annakin, Andrew Marton, Bernhard Wicki, Gerd Oswald et Darryl F. Zanuck-Un soldat.
-"Les ennemis" (1962), d'Edouard Molinaro-Rôle de Mike Slatter.
-"Un singe en hiver" (1962), d'Henri Verneuil-Un automobiliste.
-"Le procès" (1962), d'Orson Welles-Un sous-inspecteur.
-"Le jour et l'heure" (1962), de René Clément-Rôle de Pat Riley.
-"Symphonie pour un massacre" (1963), de Jacques Deray-Un client américain.
-"Blague dans le coin" (1963), de Maurice Labro-Rôle du lieutenant Smith.
-"Allez France !" (1964), de Robert Dhéry-Rôle du psychiatre.
-"Le jour d'après" (1965), de Robert Parrish-Rôle du colonel.
-"Les bons vivants" (1965), de Gilles Grangier et Georges Lautner-Rôle du client texan.
-"Le gendarme à New York" (1965), de Jean Girault-Rôle du lieutenant de police.
-"Pleins feux sur Stanislas" (1965), de Jean-Charles Dudrumet-Rôle de l'espion américain.
-"Paris brûle-t-il ?" (1965), de René Clément-Rôle de l'aide de Patton.
-"Atout coeur à Tokyo pour OSS 117" (1966), de Michel Boisrond-Rôle de M. Smith.
-"Un homme de trop" (1966), de Costa Gavras-Rôle d'Hoffer.
-"Playtime" (1967), de Jacques Tati-Rôle de M. Schulz.
-"Les grandes vacances" (1967), de Jean girault-Rôle du conducteur de bus.
-"Qu'est-ce qui fait courir les crocodiles ?" (1969), de Jacques Poitrenaud-Rôle de Sitting.
-"Trop petit mon ami" (1969), d'Eddy Matalon-Rôle de Wanassee.
-"Le temps de mourir" (1969), d'André Farwagi-Rôle d'Helmut.
-"Et qu'ça saute !" (1970), de Guy Lefranc.
-"Domicile conjugal" (1970), de François Truffaut-Rôle de M. Max.
-"Le mur de l'Atlantique" (1970), de Marcel Camus-Rôle du commandant du camp.
-"Ils" (1970), de Jean-Daniel Simon-Rôle de Wesley.
-"Madly" (1970), de Roger Kahane-Rôle de l'acheteur américain.
-"Les mariés de l'an II" (1970), de Jean-Paul Rappeneau-Rôle d'Arthur Davison.
-"Le mataf" (1972), de Serge Leroy-Rôle du chef de Bob.
-"Le désir et la volupté" (1972), de Julien Saint-Clair-Rôle du producteur.
-"Gross Paris" (1973), de Gilles Grangier.
-"Marseille contrat" (1974), de Robert Parrish-Un joueur de poker.
-"Les murs ont des oreilles" (1974), de Jean Girault-Rôle du producteur américain.
-"Soldat Duroc, ça va être ta fête" (1974), de Michel Gérard-Rôle de l'officier américain.
-"L'année sainte" (1976), de Jean Girault-Un pilote d'avion.
-"L'homme pressé" (1977), d'Edouard Molinaro-Rôle de Freeman.
-"Les Borsalini" (1979), de Michel Nerval-Rôle du boss.
-"Enigma" (1982), de Jeannot Szwarc.
-"Qu'est-ce qui fait craquer les filles ?" (1982), de Michel Vocoret-Rôle du client au cigare.
-"On l'appelle catastrophe" (1983), de Richard Balducci-Rôle de Fredo.
-"A notre regrettable époux" (1988), de Serge Korber-Rôle de l'inspecteur de police newyorkais.
-"Génération oxygène" (1991), de Georges Trillat.
On voit que, si Billy Kearns est venu au cinéma par hasard, il a vite pris goût à sa nouvelle activité. Il tourne en effet de nombreux films, surtout dans les années 60. Certains cinéastes renommés, comme Orson Welles, François Truffaut, ou Jean Renoir, font appel à lui.
Mais, dans l'ensemble, il apparaît plutôt dans des oeuvres de consommation courante et même, vers la fin de sa carrière, dans des navets comme "Qu'est-ce qui fait craquer les filles ?", de Michel Vocoret ou "On l'appelle catastrophe", de Richard Balducci. Ces bandes consternantes sont souvent le refuge d'acteurs en bout de course qui, comme tout un chacun, doivent bien payer leurs impôts.
Les rôles qu'on lui confie sont le plus souvent très modestes, à la limite de la figuration. Il incarne ainsi un client, un garde, un militaire ou encore un policier, sans que l'importance du rôle justifie même qu'on donne un nom à ses personnages. La plupart du temps, cependant, ces quidams sont Américains. C'est, on le sait, le fonds de commerce du comédien.
Mais il décroche parfois des rôles plus notables. Dans "Plein soleil", l'un des meilleurs films de René Clément, adapté d'un roman de Patricia Highsmith, il joue le rôle d'un ami de Maurice Ronet, qui trouve assez louche l'attitude d'Alain Delon (qui vient de tuer Ronet, pour prendre sa place). Voyant qu'il risque d'être découvert, Delon assassine Billy Kearns. Il est bien entendu Américain, ce qui est justifié par le fait que le père de Maurice Ronet, un milliardaire connu, l'est lui-même.
On le retrouve ensuite, aux côtés d'Eddie Constantine en Lemmy Caution, dans un film un peu poussif de Bernard Borderie, "Comment qu'elle est". Il joue d'ailleurs plusieurs fois les espions, notamment dans un film assez médiocre d'Edouard Molinaro, "Les ennemis", où il a Roger Hanin et Dany Carrel pour partenaires.
A noter que, dans "Playtime", de Jacques Tati, il incarne, pour une fois, un Allemand. Il est vrai que dans les films de ce maître de l'humour, le dialogue est souvent limité à des murmures ou à des propos inaudibles.
Billy Kearns joue aussi un rôle assez notable dans "Le temps de mourir", d'André Farwagi, un film de science-fiction assez insolite dans la production de cette époque. Dans "Domicile conjugal", de François Truffaut, il incarne M. Max, le patron américain de Jean-Pierre Léaud, chargé de faire évoluer sur un bassin, grâce à une télécommande, des navires en réduction.
Dans "Les mariés de l'An II", de Jean-Paul Rappeneau, le voilà dans la peau d'un armateur américain, qui finit par devenir l'associé et le beau-père de Jean-Paul Belmondo. A part dans "L'homme pressé", d'Edouard Molinaro, l'acteur devra souvent se contenter, surtout à partir des années 1980, durant lesquelles sa carrière s'essouffle, de simples apparitions.
On a aussi beaucoup vu Billy Kearns à la télévision.
CARRIERE A LA TELEVISION FRANÇAISE:
-"Le temps des copains" (1962), série de Robert Guez-Un touriste américain.
-"Rue du Havre" (1962), de Jean-Jacques Vierne-Rôle de Strindberg.
-"Commandant X" (1964), série de Jean-Paul Carrère-Rôle de l'officier américain.
-"Bob Morane" (1964-1965), série de Robert Vernay-Rôle de Bill Ballantine.
-"Le monde parallèle" (1968), série de Louis-Georges Carrier (dirige l'épisode où apparaît Billy Kearns).
-"Lumière violente" (1970), série de Roger Gillioz-Rôle de Davidson.
-"Allô Juliette" (1972), de Jacques Pierre-Rôle de Richard.
-"Le jeune Fabre" (1973), série de Cécile Aubry-Rôle de Bradley.
-"La ligne de démarcation" (1973), série de Jacques Ertaud-Rôle du capitaine américain.
-"L'Alphoméga" (1973), série de Lazare Iglésis-Rôle du président J.W Derby.
-"Du plomb dans la tête" (1973), série de Roger Dallier.
-"La cloche tibétaine (1974), de Michel Wyn et Serge Friedman-Rôle de Maynard Owen Williams.
-"La mort d'un touriste" (1975), série d'Abder Isker-Rôle de Martin Corwell.
-"Nick Verlaine ou comment voler la tour Eiffel" (1976), série de Claude Boissol-Rôle de Crowder.
-"Le coeur sous le paillasson" (1976)-Dans le cadre de l'émission "Au théâtre ce soir", réalisée par Pierre Sabbagh-Rôle de Wydmark.
-"Les scrupules de Maigret" (1976), de Jean-Louis Muller-Dans le cadre de la série "Les enquêtes du commissaire Maigret"-Rôle de l'Américain.
-"3 de coeur" (1976), série de Jean-Pierre Richard-Rôle de Bill Robbins.
-"Désiré Lafarge" (1977), série de Jean-Pierre Gallo.
-"Le mutant" (1978), série de Michel Toublanc-Michel-Rôle de Levy.
-"L'été indien" (1980), de Jean Delannoy-Rôle de Kirby.
-"Les incorrigibles" (1980), série d'Abder Isker-Rôle d'Handelson.
-"La conquête du ciel" (1980), série de Jean-Louis Lignerat-Rôle de Bill.
-"Le mythomane" (1981), série de Francis Perrin-Rôle de l'Américain.
-"Salut champion" (1981), série de Denis Lalanne-Rôle de Mac Barbaek.
-"Merci Sylvestre" (1983), série de Serge Korber-Rôle de Kogan.
On le voit, une carrière télévisuelle fournie, dont le pic se situe dans les années 1970. Elle a au moins fourni un rôle notable à Billy Kearns, celui de Bill Ballantine, l'alter ego de Bob Morane (interprété par Claude Titre).
Le célèbre personnage créé, dans les années 1950, par le romancier belge Henri Vernes, a fait l'objet d'un feuilleton très populaire, diffusé par la télévision française en 1964-65, puis repris à diverses reprises. Billy Kearns incarne ici le meilleur ami de Bob Morane, aviateur et pilote chevronné, amateur d'armes et d'arts martiaux.
Bill Ballantine est un solide Ecossais qui, comme de juste, apprécie le whisky. Il s'y connaît en bolides, qu'il s'agisse de les piloter ou de les réparer. Et s'il élève des poulets dans un château des Highlands, il consacre le plus clair de son temps à son ami Morane que, en souvenir de la guerre, il appelle toujours "commandant".
Pour le reste, l'acteur doit se contenter des rôles secondaires auxquels il est habitué. Il figure cependant dans quelques séries qui ont marqué la télévision de ces années, comme "Le jeune Fabre", le feuilleton de Cécile Aubry qui devait relancer la carrière de son fils Mehdi (Billy Kearns apparaît dans trois épisodes), ou "La cloche tibétaine", feuilleton de Michel Wyn, dans lequel il incarne Maynard Owen Williams, un écrivain et photographe, membre de la célèbre Croisière jaune, expédition organisée en Asie centrale par André Citroën au début des années 1930.
Dans "L'alphoméga", une série burlesque de Lazare Iglésis, dans laquelle Henri Virlojeux et André Weber jouent deux espions pour rire, Billy Kearns interprète le puissant chef de l'organisation qui les emploie.
Dans les autres séries où il apparaît, souvent de façon fugitive, Billy Kearns se contente de jouer, comme à son habitude, les Américains de service.
Bien plantée, un teint de porcelaine et des dents parfaites, Betty Stockfeld avait tout de l'Anglaise telle que se l'imaginaient les Français. Elle était une sorte de compromis entre la vamp langoureuse et la poupée bien peignée.
Et surtout elle avait ce délicieux accent qu'ont les Anglais qui parlent français. Elle devait bien l'accentuer un peu, pour le plus grand plaisir de ses admirateurs. Elle lui donnait aussi cette pointe de sophistication qui rendait son élégance native un peu guindée.
En effet, Betty Stockfeld, qui avait fait ses études à paris, parlait un excellent français, dont on dut lui demander de forcer un peu, à l'écran, la coloration anglaise.
Tout au long des années 1930, qui représentent l'apogée de sa carrière, Betty Stockfeld fut donc "l'Anglaise du cinéma français". Elle jouait surtout des personnages de femmes mondaines et distinguées, qui ne manquaient d'ailleurs pas d'humour.
Cette actrice aux tenues toujours impeccables n'était pas seulement une femme de salon. Elle savait toujours donner de l'épaisseur à ses personnages. Ce qui frappait notamment, chez elle, c'était son sourire éclatant et sa présence, qui électrisaient littéralement la scène où elle jouait.
Même si elle tourna beaucoup en France, l'actrice, née en Australie, débuta à Hollywood, en 1926, pour un unique film, dirigé par Raoul Walsh et apparut aussi dans plusieurs films anglais.
Betty Stockfeld monta aussi sur les planches.
CARRIERE AU THEATRE :
-"Charlot's revue" (1925)-Produit par Arch Selwyn-Mise en scène de Dan O'Neil.
-"Les bonnes" (1956), de Jean Genet-Mise en scène de Peter Zadek-New Lindsey theatre club-Londres.
-"La sonate et les trois messieurs ou comment parler musique" (1956)-Mise en scène de Peter Zadek.
Le théâtre était la première vocation de Betty Stockfeld, qui , dans les années 1920, intègre la prestigieuse London school of Dramatic Arts.
On ne s'étonne pas de retrouver cette pétulante blonde dans le spectacle du revuiste André Charlot, que celui-ci a modestement baptisé "Charlot's revue". D'abord jouée à Londres, cette revue se produit ensuite à Broadway. On y entend des chansons écrites par Noel Coward et Igor Novello, un auteur-compositeur qui fut aussi un brillant acteur (il joue notamment le rôle de Jack l'Eventreur pour Hitchcock). Ce spectacle permet aussi au public américain d'applaudir de grandes vedettes de la scène londonienne, comme Gertrude Lawrence et Beatrice Lillie.
En revanche, on ne s'attendait pas à voir Betty Stockfeld fréquenter, dans les années 1950, un théâtre novateur, qu'on pourrait presque qualifier d'avant-garde. Dans la célèbre pièce de Jean Genet, "Les bonnes", inspiré d'un fait divers sanglant, elle incarne une riche bourgeoise assassinée par ses deux domestiques.
Quant à "La sonate et les trois messieurs...", la pièce du poète Jean Tardieu, ami de Raymond Queneau, elle met en scène trois personnages qui essaient de décrire un paysage d'été comme les trois mouvements d'une sonate. Dans ces deux spectacles exigeants, Betty Stockfeld est dirigée par le metteur allemand Peter Zadek.
Mais sa carrière au cinéma sera plus fournie.
CARRIERE AU CINEMA ( uniquement en France) :
-"Blanc comme neige" (1931), de Jean Choux, Francis A.Ellias et Camille Lemoine-Rôle de Betty.
-"Une nuit à l'hôtel" (1931), de Léo Mittler-Rôle de Jenifer.
-"Monsieur Albert" (1932), de Karl Anton-Rôle de Sylvia Robertson.
-"Le roi des palaces" (1932), de Carmine Gallone-Rôle de Betty.
-"L'abbé Constantin" (1933), de Jean-Paul Paulin-Rôle de Mrs Scott.
-"La garnison amoureuse" (1933), de Max de Vaucorbeil-Rôle de Dora.
-"Le sexe faible" (1933), de Robert Siodmak-Rôle de Dorothy Freeman.
-"La bataille" (1934), de Nicolas Farkas-Rôle de Betsy Hockley.
-"Trois de la marine "(1934), de Charles Barrois-Rôle de Dora.
-"Le voyage imprévu" (1934), de Jean de Limur-Rôle de Béatrice.
-"Arènes joyeuses" (1935), de Karl Anton-Rôle de Betty.
-"Fanfare d'amour" (1935), de Richard Pottier-Rôle de Gaby.
-"Le vagabond bien-aimé" (1936), de Curtis Bernhardt (version française de "The beloved vagabond", du même metteur en scène)-Rôle de Joanna Rushworth.
-"L'ange du foyer" (1936), de Léon Mathot-Rôle de Mary-Ann.
-"Club de femmes" (1936), de Jacques Deval-Rôle de Greta Krunner.
-"Une gueule en or" (1936), de Pierre Colombier-Rôle de la marquise de Barfleur.
-"Les femmes collantes" (1938), de Pierre Caron-Rôle de Gladys Grey.
-"Les nouveaux riches" (1938), d'André Berthomieu-Rôle de Betty.
-"Son oncle de Normandie" (1938), de Jean Dréville-Rôle d'Anna Carola.
-"Derrière la façade" (1939), d'Yves Mirande et Georges Lacombe-Rôle de l'Anglaise.
-"Les gangsters du château d'If" (1939), de René Pujol-Rôle d'Odette Paradis.
-"Sur le plancher des vaches" (1939), de Pierre-Jean Ducis-Rôle de Jeanne Couret.
-"Ils étaient neuf célibataires" (1939), de Sacha Guitry-Rôle de Margaret Brown.
-"Le Président Haudecoeur" (1940), de Jean Dréville-Rôle de Mrs Betty Brown.
-"Elles étaient douze femmes" (1940), d'Yves Mirande et Georges Lacombe-Rôle de la princesse Kadikoff.
-"Edouard et Caroline" (1950), de Jacques Becker-Rôle de Lucy Barville.
-"Les amants du Tage" (1954), d'Henri Verneuil-Rôle de Maisie.
-"Je plaide non coupable" (1955), d'Edmond T. Gréville-Rôle de Madame Roper.
On le voit, une carrière abondante, dont le rythme s'accélère encore dans les années 1930. Et encore n'a-t-on pas répertorié ici les films britanniques tournés par Betty Stockfeld, qui sont d'ailleurs souvent des versions anglaises de ses films français.
Dans ses films français, elle joue bien entendu les Anglaises de service. Elle dit ses répliques avec ce savoureux accent "british" que les Français prêtent volontiers à leurs voisins d'outre-manche, souvent mâtiné d'intonations distinguées. Car Betty Stockfeld joue en général les grandes bourgeoises, que son allure et ses manières naturellement racés lui permettent d'incarner avec beaucoup de vraisemblance.
Ainsi, dans "Blanc comme neige", de Jean Choux, elle est la fille du "roi du linoleum", et s'éprend d'un authentique prince, joué par le facétieux Roland Toutain. Dans "Monsieur Albert", de Karl Anton, elle figure une riche cliente d'hôtel, qui, dans une station de sports d'hiver huppée, tombe amoureuse de celui qu'elle prend pour un roi soucieux de passer inaperçu.
Entre un cocktail, un bal mondain et une vente de charité, Betty Stockfeld évolue ainsi dans un monde de privilégiés. Trop bonne fille, cependant, pour être vraiment snob, elle ne conçoit pourtant pas la vie sans la présence d'un maître d'hôtel zélé et d'une femme de chambre toujours aux ordres de Madame.
L'actrice ne pourra s'évader de cet emploi dans lequel on l'a cantonné. Ainsi, dans "Le roi des palaces", de Carmine Gallone, elle habite un château, comme dans "L'abbé Constantin", de Jean-Paul Paulin, où elle emménage avec son père, un banquier anglais, dans le castel hypothéqué de la comtesse de Lavardens (Françoise Rosay, aussi altière que d'habitude).
Dans "Le sexe faible", de Robert Siodmak, d'après la célèbre pièce d'Edouard Bourdet, Mme Leroy-Gomez ambitionne un beau mariage pour son fils (Pierre Brasseur). Elle le pousse donc à faire sa cour à Betty Stockfeld, qui ne peut qu'être, une fois de plus, qu'Américaine et riche.
On n'en finirait pas de citer les films où l'actrice répète à satiété le même rôle. Et il faut bien dire qu'entre "Trois de la marine", "La garnison amoureuse" et "Fanfare d'amour", ce ne sont pas des chefs-d'oeuvre. Ne méprisons pourtant pas ce cinéma sans façon, tourné à la va-vite, qui n'avait d'autre ambition que de faire oublier aux spectateurs du samedi soir leurs tracas quotidiens.
Betty Stockfeld participe pourtant, de loin en loin, à des films plus graves, comme "La bataille", de Nicolas Farkas, d'après un roman du très oublié Claude Farrère. En effet, Charles Boyer, grimé en Japonais (!) , se fait hara-kiri pour les beaux yeux d'une compatriote (Annabella, guère plus convaincante en Asiatique).
Le scénario de "Le vagabond bien-aimé", de Curtis Bernhardt, est moins dramatique, mais il révèle tout de même un aspect moins connu du talent de l'actrice. Dans la version française du film, elle joue en effet une jeune femme que son soupirant doit feindre d'abandonner, sur les instances de son père. Quand ils se retrouvent, des années plus tard, ils s'aperçoivent qu'ils ne s'aiment plus.
Le couple que forme ici Betty Stockfeld avec le sémillant Maurice Chevalier rappelle les rôles que tint l'acteur, à Hollywood, auprès de Jeanette MacDonald. Mais, dans cette histoire romantique, Betty Stockfeld est plus grave et montre qu'elle peut émouvoir son public.
Vers la fin de sa carrière, elle participe à des films plus ambitieux, mais, excepté pour "Edouard et Caroline", de Jacques Becker, elle ne tient que des rôles secondaires dans "Les amants du Tage", d'Henri Verneuil ou "Je plaide non coupable", d'Edmond T. Gréville, qui clôt sa carrière au cinéma.
CARRIERE A LA TELEVISION :
-"L'habit vert" (1957), de Marcel Cravenne-Rôle de la duchesse de Maulévrier.
Ce blog étant uniquement consacré à des artistes français, comme on a pu s'en apercevoir, les téléfilms anglais tournés par Betty Stockfeld ne sont pas mentionnés ici.
On ne la vit qu'une fois à la télévision française. Elle apparaît dans l'adaptation par Marcel Cravenne de la célèbre pièce de Flers et Caillavet qui, comme son nom le laisse supposer, s'en prend gentiment à l'Académie française.
Dans cette version de "L'habit vert", elle tient le rôle principal, celui de la duchesse de Maulévrier, jadis immortalisé par la pétulante Elvire Popesco. Elle y a pour partenaires le savoureux Lucien Baroux, qui incarne son mari, et Michel Serrault, dans le rôle du comte Hubert de Latour-Latour.
Lily Bontemps semblait faite pour lever la jambe dans les cabarets et figurer parmi les girls empanachées d'une revue. Sur les photos des années 50, elle apparaît, un brin trop poudrée, avec un sourire aguicheur et des décolletés qui ne cachent pas grand chose de ses appas.
Peu farouche avec les hommes, c'est du moins ce qu'elle voulait faire croire, elle aurait pu faire les beaux soirs du "gay Paris". C'était notre "pin up" à nous, une Betty Grable parisienne en somme. On la vit chanter dans les cabarets, d'une voix qui n'a pas marqué les mémoires. Un timbre un peu fluet, sans grandes nuances mélodiques, mais bien fait pour servir le répertoire "fin de siècle" dont elle s'était fait une spécialité.
Dans l'un des cabarets où elle chantait, Lily Bontemps s'est fait photographier dans sa loge, le boa sur les épaules et la jarretière bien en évidence sur une jambe bien faite et gainée de soie. Elle s'y place sous l'égide des cocottes de la Belle Epoque, dont la célèbre courtisane Emilienne d'Alençon. Tout un programme !
On n' a d'ailleurs conservé que peu de souvenirs des performances vocales de Lily Bontemps, sinon dans quelques-uns de ses films. En effet, elle enregistra peu de disques. Il en existe au moins un, où elle reprend certains grands succès d'Yvette Guilbert, comme "Madame Arthur". Ce qui prouve que la belle avait sans doute plus de talent, ou d'ambition artistique, qu'on a bien voulu lui en reconnaître.
Il arriva à Lily Bontemps de monter sur scène.
CARRIERE AU THEATRE :
-"Mais n'te promène donc pas toute nue" (1948), de Georges Feydeau-Mise en scène de Pierre Assy-Théâtre Verlaine.
-"La revue joyeuse" (1948), d'Henri Dumont-Mise en scène de Jacques-Henri Duval-Production ABC.
-"Le carnaval de juillet" (1949), de Jean Nohain (livret) et Claude Pingault (musique)-Scénographie de Nicoletti-Rôle de Dorothée-Théâtre Sarah-Bernhardt.
Dans la célèbre pièce de Feydeau, "Mais n'te promène donc pas toute nue", Lily Bontemps incarne cette épouse d'un député qui a la fâcheuse habitude de circuler dans l'appartement en tenue légère, même en présence de ses invités. Or, son mari, qui doit recevoir un riche industriel, craint que son crédit ne soit amoindri par l'apparition de sa femme dévêtue...
Comme son nom l'indique, "La revue joyeuse" était un de ces spectacles de music-hall comme on les aimait dans les années 50. Sur un livret de Saint Granier, homme orchestre du music-hall français de cette époque, et Pierre Varenne, journaliste et romancier, la revue se compose de divers tableaux, animés par des chanteurs ou des fantaisistes, comme Jane Sourza ou André Randall, qui se livre ici à une savoureuse parodie de Cyrano de Bergerac.
Signalons enfin la participation de Lily Bontemps à la comédie musicale due à la plume du cher Jean Nohain (Ah "36 chandelles" !) et à la virtuosité musicale de Claude Pingault, à qui l'on doit quelques succès de la chanson, comme "Johnny Palmer", chanté par Damia, ou "Le petit train départemental". Dans ce "Carnaval de juillet", Lily Bontemps chante et donne la réplique à Armand Mestral, Pierre Doris et Francis Linel.
Le cinéma sollicita aussi l'actrice.
CARRIERE AU CINEMA :
-"Le bagnard" (1950), de Willy Rozier-Rôle de Marie-Lou.
-"Le chéri de sa concierge" (1951), de René Jayet-Rôle de Youyou.
-"Au diable la vertu" (1953), de Jean Laviron-Rôle de Monique.
-"Le chevalier de la nuit" (1953), de Robert Darène-Rôle de la gommeuse.
-"L'île aux femmes nues" (1954), d'Henri Lepage-Rôle de Mademoiselle Pataflan.
-"Scènes de ménage" (1954), d'André Berthomieu-Rôle de la chanteuse.
-"Les chasseurs d'autographes" (1956), court-métrage de Guy Gilles.
-"L'amour à la mer" (1965), de Guy Gilles-Rôle de la chanteuse.
-"Au pan coupé" (1967), de Guy Gilles-Rôle de la femme du magasin.
Lily Bontemps se considérant surtout comme une chanteuse, c'est l'emploi qu'elle tient dans plusieurs de ses films. Dans "Le chevalier de la nuit", de Robert Darène, elle campe même une "gommeuse", un type de chanteuse de la Belle Epoque (qui avait toutes les faveurs de Lily Bontemps), dont le répertoire et l'apparence mêlaient l'élégance et une certaine liberté de ton. Des artistes aussi célèbres à leur époque que Thérésa ou Polaire se sont illustrées dans ce style.
Certains des films où paraît Lily Bontemps sont des drames. C'est notamment le cas de "Le bagnard", de Willy Rozier, où elle aide un médecin condamné au bagne, et en fuite, à soigner des malades atteints de la fièvre jaune.
Mais son registre est plutôt celui du comique. Dans "Le chéri de sa concierge", elle en pince pour Jean Parédès, un benêt qui, comme l'indique le titre du film, a toutes les faveurs de sa concierge (Paulette Dubost) et que ses amis font passer pour millionnaire.
Lily Bontemps paraît ensuite dans "Au diable la vertu", de Jean Laviron, une pantalonnade dans laquelle Henri Genès, soucieux de cacher ses infidélités à sa femme, se met en fâcheuse posture. Dans "L'île aux femmes nues", il est question de naturisme, sur fond de campagne électorale pour les élections cantonales. Lily Bontemps y incarne un personnage du nom de "Mlle Pataflan", une affriolante chanteuse de cabaret face à un Armand Bernard dénommé "Darcepoil".
Ce dernier, pharmacien de son état, convoite le siège de conseiller général détenu par Félix Oudart. Pour le compromettre, il ourdit un complot qui entraîne le brave conseiller général dans un camping naturiste de l'île du Levant, l'une des îles d'Hyères. Prétexte pour montrer quelques seins nus, audace suprême de l'époque en matière d'érotisme.
A voir ce "nanar" à la française, on est étonné de la présence de Lily Bontemps, en fin de carrière, dans deux films de Guy Gilles, cinéaste exigeant, qui attira l'attention de Marguerite Duras et du critique Jean-Louis Bory, et réalisa un documentaire sur Jean Genet. Il est vrai que, dans l'un de ces films, elle tient son rôle habituel de chanteuse et que, dans l'autre, elle ne fait qu'une apparition fugitive.
Edouard Dhermitte (ou Dermit) remplaça Jean Marais dans les affections de Jean Cocteau. Il avait rencontré le poète par hasard, à Paris. Celui-ci en fit son jardinier puis son chauffeur. Bientôt, il ne put plus s'en passer.
Il faut dire que cet éphèbe blond, au visage angélique, avait cette allure de jeune dieu wagnérien qui ne pouvait que séduire Cocteau. Plus tard, il alla d'ailleurs jusqu'à l'adopter et en fit son légataire universel. A ce titre, Edouard Dhermitte veilla avec vigilance sur l'oeuvre de son mentor.
C'est l'art qui compta le plus dans sa vie. De fait, il ne prit aucune leçon mais se révéla un peintre doué. De nombreux critiques raillèrent pourtant cet enfant gâté, dont le talent présumé n'aurait relevé que d'une propagande savamment orchestrée par Cocteau.
Et pourtant, ses tableaux, et notamment ses portraits (dont plusieurs de Cocteau), ne manquent pas de qualités. D'une exécution sûre, ses modèles sont souvent placés dans des décors végétaux qui ne sont pas sans évoquer ceux du douanier Rousseau. Plus tard, Dhermitte s'adonnera à une peinture plus personnelle et moins figurative. Il composera en effet des papillons multicolores et des figures végétales sorties de son imagination, dont l'agencement kaléidoscopique et les couleurs donnent une force visionnaire à ces compositions.
Edouard Dhermitte exposa d'ailleurs ses oeuvres dans plusieurs galeries et peignit les les fresques qui décorent la chapelle Notre-Dame de Jérusalem, à Fréjus, et s'inspiraient des croquis réalisés par Jean Cocteau.
On lui doit aussi les décors de "L'échange d'un regard" , un opéra tiré de la "Moldau" de Smetana, et monté par Jacques Chazot à l'opéra de Marseille, en 1966, sur un livret de Françoise Sagan.
Jean Cocteau qui, moderne Pygmalion, n'avait d'yeux que pour cette nouvelle Galatée au masculin, voulut en faire un acteur.
CARRIERE AU CINEMA :
-"L'aigle à deux têtes" (1948), de Jean Cocteau-Rôle du chevau-léger.
-"Les parents terribles (1948), de Jean Cocteau.
-"Les enfants terribles" (1950), de Jean-Pierre Melville-Rôle de Paul.
-"Orphée" (1950), de Jean Cocteau-Rôle de Cégeste.
-"La villa Santo Sospir" (1952), court-métrage de Jean Cocteau-Lui-même.
-"Le testament d'Orphée" (1960), de Jean Cocteau-Rôle de Cégeste.
-"Thomas l'imposteur" (1965), de Georges Franju-Rôle du capitaine Roy.
On ne s'étonnera pas que la brève carrière cinématographique d'Edouard Dhermitte se place toute entière sous l'égide de son mentor. Sans doute le jeune homme ne se sentait-il pas de dispositions particulières pour la comédie. il est probable qu'il voulut faire plaisir à Cocteau en apparaissant dans ses films.
Son rôle le plus notable est celui de Paul, dans "Les enfants terribles", réalisé par Melville, mais tiré par Cocteau de son roman homonyme. Avec Nicole Stéphane, qui incarne sa soeur, il forme un couple inséparable, dont les liens sont si forts qu'ils résistent à tous les assauts du monde extérieur.
Par deux fois, l'acteur campe Cégeste dans les films que Cocteau tire du mythe d'Orphée. Dans cette tragédie antique, adaptée au monde contemporain, Cégeste est un jeune poète qui, dans "Orphée", succombe à une altercation dans un café, puis revenant à la vie, suit une femme mystérieuse à travers un miroir, qui le conduit loin des vivants.
Dans "Le testament d'Orphée", Cégeste (toujours interprété par Dhermitte) accompagne un poète incarné par Cocteau lui-même, qui, victime d'un meurtre, voyage dans le temps, rencontrant le Sphinx, Oedipe ou Antigone. Durant son périple, Cégeste lui remet une fleur d'hibiscus, symbole d'éternité.
En 1952, Cocteau consacre un court-métrage à la villa Santo Sospiro, construite, dans les années 30, à Saint-Jean-Cap-Ferrat, sur la Côte d'Azur. Le poète nous fait visiter la demeure, décorée d'une galerie de tableaux et de fresques qu'il a peintes lui-même. Outre Cocteau, on voit Edouard Dhermitte dans le film, ainsi que Francine Weisweiller, une mécène et salonnarde amie de Cocteau. Dhermitte lui a consacré plusieurs tableaux, dont un où l'on voit Francine Weisweiller en train de peindre elle-même.
Edouard Dhermitte fera une dernière apparition dans "Thomas l'imposteur", que Georges Franju tira d'un roman de Cocteau, qui participa au scénario du film.