Sourate 109 Al-Kafirune

Jâbir rapporte que le Prophète (saws) récita cette sourate et celle de l'Unicité [Al-Ikhlâs] en accomplissant la prière des circumambulations rituelles.

(Rapporté par Mouslim 1218)

Selon Abû Hurayra, le Prophète (saws) a également récité ces deux sourates durant la prière de l'aube.

(Rapporté par Mouslim 6-7)

Cette sourate est une dénonciation sans appel et une condamnation définitive des pratiques des mécréants.

Dans le passage : " Ô vous les infidèles ", le discours est adressé spécifiquement aux infidèles Quraychites, mais il englobe aussi tous les mécréants, de quelque peuple qu'ils soient issus.

On raconte que les mécréants proposèrent au Prophète (saws) d'adorer ensemble, à tour de rôle, leurs idoles et Dieu, chacun pendant une année. C'est alors que fut révélée cette sourate, où Allah (exalté soit-Il) ordonne à Son Messager de condamner définitivement leur religion.

" Je n'adore pas ce que vous adorez " soit, vos idoles et les divinités que vous associez à Allah.

" Et vous n'adorez pas ce que j'adore ". Vous n'adorez pas le Dieu Unique et sans associé, que moi j'adore.

" Je ne suis pas adorateurs de ce que vous adorez " et " vous n'êtes pas adorateurs de ce que j'adore ". Je ne voue pas la même adoration que vous, mais j'adore Allah comme Il me l'a ordonné, alors que vous, vous inventez des choses qu'Il n'a point instituées et suivez des pratiques qui ne sont point agréées par Lui.

Le Très Haut dit :

" Ils ne suivent que la conjecture et les passions de leurs âmes, alors que la guidée leur est venue de leur Seigneur ".

(Coran 53:23)

En effet, tout adorateur à besoin d'un objet d'adoration, or le Prophète (saws) et sa Communauté adorent Allah comme Il l'a ordonné. Tel est le sens profond de la profession de foi : " Il n'est de dieu que Dieu, et Muhammad est l'Envoyé de Dieu " ; autrement dit, le seul chemin pour L'adorer est celui indiqué par Son Envoyé (saws).

Par contre, les associant ont des pratiques adoratives qu'Allah n'à point agréées. C'est pourquoi, Il leur dit : " A vous votre religion et à moi ma religion " ; comme il est dit :

" Et s'ils te traitent de menteur, dis alors : " A moi mon œuvre, et à vous la vôtre. Vous êtes irresponsables de ce que je fais et je suis irresponsable de ce que vous faites ".

(Coran 10:41)

" A nous nos œuvres et à vous vos œuvres "

(Coran 42:15)

Pour Boukhâri, le sens du verset précité est le suivant : " A vous votre religion, qui est celle de la mécréance, et à moi la mienne, qui est celle de la foi ".

Pour d'autres érudits, cette négation englobe le futur ; autrement dit : jamais je n'adorerai ce que vous adorez, et jamais vous n'adorerez Allah, que moi et les Croyants adorons.

A ce propos, Allah (exalté soit-Il) dit :

" Et certes, ce qui a été descendu vers toi de la part de ton Seigneur va faire beaucoup croître parmi eux la rébellion et la mécréance ".

(Coran 5:64)

La répétition, observable dans cette sourate, est interprétée de trois manières différentes.

Pour les uns, à savoir certains philologues, il s'agit d'une répétition d'insistance, comme c'est le cas dans les versets suivants :

" A côté de la difficulté est, certes, une facilité !

A côté de la difficulté est, certes, une facilité ! "

(Coran 94:5-6)

" Vous verrez, certes, la Fournaise.

Puis vous verrez, certes, la Fournaise ".

(Coran 102:5-6)

Pour les autres, dont Boukhâri, le sens serait plutôt temporel : les deux premières négations s'appliquent au passé, tandis que les deux autres concernent le futur. Le sens serait alors : " jamais je n'ai adoré vos idoles et jamais vous n'avez adoré Allah, et jamais je n'adorerai vos idoles, comme vous, vous n'adorerez jamais Allah non plus ".

Pour d'autres encore, la première négation est une négation de l'acte d'adoration, la deuxième étant une négation de l'idée d'adorer une autre divinité qu'Allah.

FIN DE L'EXÉGÈSE DE LA SOURATE

LES INFIDÈLES - Al-Kâfirun

A Allah la louange et la grâce !