L'Amour de Dieu et du Prophète I.Q

CRITERE DE L'AMOUR DU SERVITEUR POUR DIEU

TROISIEME CRITERE

Se trouver en permanence en train d'invoquer le nom de Dieu, en sorte que Son Nom soit toujours sur les lèvres et Son souvenir sans cesse dans le coeur !

Quand on aime quelque chose on l'a toujours, forcément, à la bouche. On ne fait que ressasser tout ce qui s'y rapporte.

Le signe de l'amour de Dieu, c'est aimer invoquer Son Nom sans cesse, aimer le Coran, parole de Dieu, aimer Son Envoyé, aimer tous ceux qui se réclament de Lui. Quand on aime quelqu'un, on va même jusqu'à aimer le chien qui garde sa maison !

Quand l'amour envahit le coeur, il déborde les frontières du bien-aimé pour englober tout ce qui a trait au bien-aimé, tout ce qui le concerne, tout ce qui s'y rapporte. Il n'y a pas là association [shirk] dans l'amour. Quiconque aime l'Envoyé du Bien-aimé, en tant que son Apôtre, et qui aime la parole de l'Envoyé en tant que parole du Bien-aimé, cela ne signifie pas qu'on a débordé les frontières de l'amour que 'lon voue au Bien-aimé et qu'on aime un autre que Lui. Il y a là un critère qui est plutôt en faveur de l'amour parfait. Celui qui vit sous l'empire de l'amour de Dieu, aimera toutes les créatures en Dieu, en tant qu'elles sont Ses créatures.

Comment, à plus forte raison, n'aimerait il pas le Coran, Son Envoyé, Ses pieux serviteurs ? C'est dans ce sens que Dieu a dit :

" [Prophète] Dis : " Si vous aimez vraiment Allah, suivez moi. Allah vous aimera alors et vous pardonnera vos péchés.

Allah est Pardonneur et Miséricordieux ".

(Coran 3:31)

L'Envoyé de Dieu a dit :

" Aimez Dieu pour toutes les grâces dont Il vous comble, et aimez-moi pour Dieu ".

(Rapporté par Tirmidhi)

Sufyân a dit : " Aimer celui qui aime Dieu, c'est aimer Dieu. Et honorer celui qui honore Dieu, c'est honorer Dieu même ".

On rapporte ces paroles d'un novice [murîd] :

" Dès l'âge de raison j'ai découvert la douceur de la discusion intime avec Dieu [munâjât] ; j'ai été assidu à la lecture du Coran, la nuit, le jour ; puis a succédé une période durant laquelle j'interrompis la lecture. J'entendis alors une voix en rêve qui me disait : " Si tu prétends m'aimer, pourquoi as-tu interrompou la lecture de Mon Livre ? N'as-tu point médité les reproches si pleins de délicatesse qu'il contient ? " Quand je revins à moi-même, je sentis mon coeur rempli d'une soit ardente pour la lecture du Coran, et je retrouvai mon état antérieur ".

Ibn Mas'ûd a dit : " Celui qui veut se connaître devra interroger le Coran. S'il constate qu'il aime le Coran, alors il aime Dieu. Mais s'il s'aperçoit qu'il ne l'aime pas, il y a là un signe évident qu'il n'aime pas Dieu .

Sahl a dit : " Le signe de notre amour pour Dieu, c'est d'aimer le Coran. Le signe de l'amour du Coran, c'est notre amour pour le Prophète. Le signe de notre amour du Prophète, c'est notre amour de sa Tradition [sunna]. Le signe de notre amour de la Tradition, c'est notre amour pour l'au-delà. Le signe de notre amour de l'au-delà, c'est notre aversion pour le monde. Le signe de notre aversion pour le monde, c'est de se contenter du strict nécessaire pour faire le voyage vers l'au-delà ".

Exemples : Se familiariser avec la solitude [khulwa], l'oraison, la récitation de Son Livre. Être assidu à la prière nocturne [tahajjud]. Passer le plus clair de son temps à éliminer les entraves à la faveur de la nuit.

QUATRIEME CRITERE

Le degré minimal de l'amour veut qu'on trouve ses délices dans la retraite solitaire avec le Bien-aimé et sa joie dans le recueillement.

Celui qui trouve au sommeil et à la discussion plus de délice et de douceur qu'à la prière nocturne, comment son amour serait il authentique ?

On demanda à Ibrâhim ibn Adham, alors qu'il revenait de la montagne : " D'où viens-tu ? " - " De l'intimité avec Dieu ", dit il.

Dieu a fait au Prophète David (qu'Allah l'agrée) la révélation suivante : " N'aie de l'attachement pour aucune de Mes créatures. Je romps toute relation avec deux sortes d'hommes : celui qui s'impatiente de voir venir Ma récompense et s'abandonne au découragement ; et celui qui M'a oublié et qui en a pris son parti. A Mon tour alors, Je l'abandonne à lui-même ; Je le laisse aller, hagard, dans le monde ; et plus il s'attachera à toute autre que Dieu, plus il s'éloignera de Dieu, et plus il rétrogradera dans l'amour ".

On rapporte dans un récit concernant Barkh, cet esclave noir à qui Moïse demanda d'intercéder auprès de Dieu pour obtenir la pluie : " Dieu dit à Moïse : "Barkh est un modèle de serviteur. Il m'appartient en propre. Il a simplement un défaut ! " - " Lequel ? " dit Moïse - " Il se complaît dans le zéphyr matinal, dit Dieu. Or quiconque m'aime ne doit pas chercher de repos ailleurs qu'en Moi ".

On raconte qu'un dévot ['âbid] avait passé un temps assez long dans l'adoration de Dieu. Lorsqu'il aperçut un oiseau qui avait fait son nid dans un arbre et gazouillait, blotti dans son nid. Le dévot se dit en lui même : " Si je changeais de place et que je me rapprochais de l'arbre, je pourrais me griser du gazouillement de l'oiseau ! " Dès qu'il mit à exécution son projet, Dieu inspira au Prophète d'alors ceci : " Va donc vers le dévot untel et dis lui :

" Tu t'es laissé séduire par une créature ! Pour l'avoir fait, Je vais te faire redescendre à un stade auquel tu n'aurais jamais dû rétrograder quels qu'auraient été tes oeuvres ! "