Histoires du Shaykh Mahmûd Al-Misrî

Un jeune était plongé dans les péchés. Il ne laissait aucun péché qui le tentait sans le commettre. Il s'adonnait à la drogue et commettait les turpitudes de toutes sortes. Il battait même son père et sa mère. Quand toute cohabitation avec les membres de sa famille devint impossible, ils lui réservèrent une chambre sur la terrasse de la maison.

Un jour quatre pieux musulmans se portèrent volontaires pour rencontrer ce jeune et lui conseiller de revenir à la bonne voie et à la maison. Quand ils montèrent dans sa chambre, ils le trouvèrent dans un état d'ébriété avancé. Ils essayèrent de lui parler, mais il était presque inconscient. Ils s'assirent à côté de lui et attendirent patiemment jusqu'à ce qu'il commence à se réveiller. Ils se mirent ensuite à lui rappeler la miséricorde d'Allah, le Paradis et l'Enfer. Il pleura et leur dit : " Par Allah, je n'ai jamais entendu des paroles pareilles. Je veux me joindre à vous ".

Ils étaient sur le point de partir en voyage. Ils l'enmenèrent avec eux dans une autre ville et ils s'installèrent dans une mosquée. Le jeune avait certes déclaré s'être repenti devant Allah, mais il souffrait encore du manque de drogue.

Une fois, au coeur de la nuit, il cria : " Attachez-moi, sinon je partirai à la recherche de la drogue. Nous t'enmènerons à l'hôpital, lui dirent ils. Non, mais attachez moi " insista t-il. Bien qu'ils l'aient fermement attaché, il se débattit jusqu'à parvenir à se détacher de ses liens, puis s'assit tout près d'eux et se mit à pleurer de douleur. Il combattit son état de manque durant 15 jours où il lui arrivait de se tordre de douleur. Il était vraiment sincère dans son repentir. Nous le considérions ainsi en s'abstenant toutefois d'affirmer qu'un tel ou tel autre est pur après d'Allah.

Après 15 jours, ils l'enmenèrent à l'hôpital où on lui fit des analyses de sang. Quand le médecin examina les résultats de ses analyses, il dit : " Il est impossible que ce patient ait consommé de la drogue dans sa vie ".

Ce jeune s'absenta durant 3 mois de sa maison. Désespérés de lui, les membres de sa famille ne prirent même la peine de s'enquérir de ses nouvelles. Ils pensèrent qu'il fut attrapé par la police ou tué dans un accident. En réalité ils espéraient depuis longtemps se débarrasser de lui.

Il revint à sa maison et frappa à la porte. Sa mère ouvrit et vit son fils qui avait disparu depuis 3 mois. Son visage avait changé, il était devenu éclatant et splendide. Son aspect extérieur inspirait du respect.

Il serra sa mère contre lui et embrassa sa tête en pleurant et en lui disant : " Pardonne-moi ma mère ! " Je l'ai déjà fait mon cher fils ! répondit elle en pleurant. J'ai envie de manger un plat préparé par tes propres mains, lui dit il ".

Elle partit à la cuisine. Il se leva, prononça le takbîr de la prière, récita quelques versets du Coran, puis effectua le rukû, puis se releva du rukû, puis se prosterna et resta prosterné.

Sa mère apporta le repas à son fils et le trouva prosterné. Elle pleura de joie de le voir enfin suivre la voie d'Allah. Elle attendit qu'il se relève, et termine sa prière. Son attente fut longue, très longue même. Elle l'appela mais il ne répondait pas. Elle le bougea et elle constatât qu'il était mort.

Alertés, les membres de sa famille et ses voisins arrivèrent pour voir l'ancien malfaiteur mort en état de sujûd en soumission à Allah. Ils trouvèrent dans ses affaires un bout de papier où il avait écrit son testament.

Savez-vous, chers frères, chères soeur, quelles étaient ses dernières volontés ?

Il souhaitait que sa mère prépare son linceul, que son brancard funéraire soit porté par les jeunes de son quartier qu'il fréquentait avant son repentir, afin qu'ils reviennent au droit chemin et qu'il soit inhumé par son père.