Ainsi était Muhammad le Messager d'Alla

Enseignement concernant les vestiges du Prophète ﷺ tombés de son corps, comme les cheveux et ceux qui étaient en contact de son corps, comme la toge.

On rapporte que les Compagnons (Qu'Allah soit satisfait d'eux) préservaient ces vestiges, y prêtaient attention et cherchaient bénédiction à travers eux. Il a précédé que Umm Salama la mère des croyants, gardait chez elle une clochette en argent sur laquelle se trouvait des cheveux du Messager d'Allah ﷺ. Lorsqu'une personne était frappée par le mauvais œil ou était souffrante, elle lui envoyait un récipient sur lequel Umm Salama agitait la clochette, puis cette personne buvait de ce récipient et accomplissait les ablutions avec l'eau qu'il contenait.

Ibn Hajar a dit : " Ceci signifie que la personne souffrante envoyait un récipient à Umm Salama qui y plaçait ces cheveux qu'elle lavait en celui-ci. Puis, elle renvoyait le récipient à son propriétaire qui buvait l'eau qu'il contenait ou qui accomplissait ses ablutions en cherchant à travers ceux-ci la guérison qui survenait par la bénédiction que ces cheveux comportaient ".

Allah a béni spécifiquement le corps de Son Prophète ﷺ, si bien que les Compagnons (Qu'Allah soit satisfait d'eux) cherchaient bénédiction à travers sa sueur, ses crachats, ses cheveux et l'eau restant ses ablutions. Tout ceci est établi dans des hadiths authentiques.

Le fait de chercher bénédiction à travers les vestiges du Messager d'Allah ﷺ est donc établi et rapporté des Compagnons (Qu'Allah soit satisfait d'eux) et de ceux qui les ont suivis dans la bienfaisance. Cette règle demeure en vigueur et ne se limite pas aux Compagnons et à leurs successeurs. Mais la question à poser est la suivante : Existe t-il, à notre époque, des vestiges de notre Messager ﷺ qui nous donne une certitude absolue qu'il s'agit bien des cheveux du Prophète ﷺ, de ses sandales ou autre ?

Concernant ce qui a été transmis de lui, de ses hadiths, sa Sunna, sa bienséance, son comportement et ses attitudes, ceci est consigné dans les recueils de la Sunna, avec des chaînes de transmission établies et authentiques. Mais pour ce qui est de ses vestiges, tels que ses cheveux, ses sandales, son bâton ou d'autres choses de ce genre, en trouve t-on encore à cette époque ? La réponse à cette question comporte plusieurs points :

Le premier point : Est que les vestiges laissés par le Prophète ﷺ sont très peu nombreux, ainsi que cela est indiqué par Al-Bukhâri qui rapporte de Amr Ibn Al-Hârith :

" A sa mort, le Messager d'Allah ﷺ n'a laissé ni dirham, ni dinar, ni esclave, ni servante, ni quoi que ce soit en dehors de sa mule blanche, de son sabre et d'une terre qu'il avait donnée en aumône ".

(Rapporté par Bukhâri 2739)

Le deuxième point : Est que nombre de ces vestiges ont été perdus avec le temps, en raison des troubles survenus entre les musulmans. Ibn Umar dit :

" Le Messager d'Allah ﷺ porta à la main un sceau en argent. Il fut ensuite porté par Abû Bakr, puis Umar, puis Uthmân, puis il tomba dans le puits d'Arîs. Il était gravé dessus : Muhammad, Messager d'Allah ".

(Rapporté par Bukhâri 5873 et Muslim 2091)

Ces vestiges ont également été perdus en raison du fait que certains Compagnons ont demandé à être enterrés avec ce qu'ils en possédaient. On rapporte que Sahl Ibn Sa'd qu'il le demanda.

Ces vestiges ont également été perdus en raison des guerres. Quiconque étudie les livres d'Histoire comme Al-Bidâya Wa An-Nihaya trouvera des références à des objets perdus, tels que le manteau et la couverture qui furent perdus à la fin de la dynastie Abbasside, lorsque les tatars y ont mis le feu en attaquant Bagdad.

Le troisième point : Qui est le plus important à ce sujet est l'absence de preuve certaine. Il est besoin de preuves certaines pour attester du fait que ces vestiges ont bien appartenu au Prophète ﷺ. C'est la raison pour laquelle de nombreux savants ont dit : il n'est pas possible à notre époque d'attester avec certitude de l'authenticité de ces vestiges car il n'existe aucune preuve certaines qui en atteste. Il n'est donc pas permis de chercher la bénédiction à travers une chose qu'en ayant la certitude que cela fait partie des vestiges du Prophète ﷺ. Quant aux prétentions, aux mensonges et aux suppositions, ceci ne peut constituer un fondement à ce sujet et ne peut être accepté, car la question est importante.

De plus, certaines personnes ont exagéré à ce sujet et se sont aventurées sur des points touchant gravement la croyance. Je ne vais pas poursuivre dans la mention de preuves et d'exemples à ce sujet, je me contenterai d'un seul vers déclamé par l'un d'eux, concernant les sandales du Prophète ﷺ. Il a dit :

Lorsque j'ai constaté que le temps combattait le genre humain

J'ai fais des sandales de son maître ma citadelle.

Il veut signifier que le maître du temps est le Prophète ﷺ. Ce vers comporte trois infractions :

1. Est sa parole : " Lorsque j'ai constaté que le temps combattait le genre humain " qui comporte une insulte faite au temps. Il est établi en de nombreux hadiths que le Prophète ﷺ a interdit d'insulter le temps.
2. Est sa parole : " J'ai fais des sandales de son maître ma citadelle " ainsi il s'attache à autre qu'Allah (Glorifié et exalté soit-Il) et cherche refuge auprès d'autre que Lui, ce qui est une forme d'association à Allah.
3. Est sa parole : " des sandales de son maître " qui signifie que le Prophète ﷺ serait le maître de ce temps qui combat le genre humain, ce qui relève de l'exagération, ainsi qu'il apparaît à tous.

Il est également triste de constater que sont diffusés, sur certains sites, des clichés des prétendues sandales du Prophète ﷺ. Certaines personnes cherchent bénédiction à travers ces illustrations alors que rien de cela n'est établi avec une chaîne de transmission authentique. Quand bien même on admettrait qu'il s'agisse réellement de ses sandales, la photographie n'est pas la sandale à travers laquelle on cherche bénédiction.

Ainsi, il convient au musulman de ne pas se hasarder en ces choses et de ne pas mettre en danger sa religion et sa croyance. Les sentiments ne doivent pas l'amener sur une pente glissante dont les conséquences ne sont pas louables.

L'amour porté au Prophète ﷺ est une couronne placée sur la tête de l'adepte de la foi et une médaille en son cœur qu'on ne lui dispute pas. Le rang du Prophète ﷺ est éminent et l'amour qu'on lui porte prévaut sur l'amour qu'on porte à sa propre personne, à toute chose précieuse, à ses parents, à sa famille et à tous les hommes. Mais le Prophète ﷺ a mis en garde sa communauté de la manière la plus sévère qui soit contre l'exagération et la transgression. Aïcha (Qu'Allah soit satisfait d'elle) rapporte que le Prophète ﷺ a dit :

" Quiconque accomplit un acte sur lequel il n'y a pas notre ordre verra son acte rejeté ".

(Rapporté par Muslim 1718)

" Quiconque innove en notre religion ce qui n'en fait pas partie, verra son acte rejeté ".

(Rapporté par Bukhâri 2697)

Il convient au musulman de s'attacher à la Sunna et à ses règles et de prendre garde à l'exagération, à la transgression et à l'innovation en la religion d'Allah (Glorifié et exalté soit-Il).

REMARQUE : Le fait de rechercher bénédiction à travers des vestiges est spécifique au Prophète ﷺ. On ne peut donc chercher bénédiction à travers les vestiges de qui que ce soit en dehors de lui. C'est la raison pour laquelle on ne rapporte d'aucun Compagnon qu'il aurait cherché bénédiction à travers les vestiges d'Abû Bakr, de Umar, de Uthmân ou de Alî, alors qu'il n'est pas meilleurs hommes qu'eux dans la communauté, après le Prophète ﷺ.