La Science et les Savants - Al-Abbad

On trouve beaucoup de hadiths dans la Sunna qui montrent la valeur du Savoir religieux de façon générale et plus particulièrement de la connaissance du Coran et de la Sunna, comme les hadiths suivants :

- Mu'âwiya (qu'Allah l'agrée) rapporte :

" Allah accorde la science et la compréhension de la religion à celui à qui Il veut du bien ".

(Rapporté par Bukhâri et Muslim)

Le hadith montre le mérite des savants et montre que le signe par lequel on reconnait qu'Allah a voulu du bien à Son serviteur est qu'il lui permet de comprendre la religion. En effet, c'est grâce à cela que l'individu adore Allah et appelle à Sa religion avec clairvoyance.

- Abû Hurayra (qu'Allah soit satisfait de lui) rapporte :

" Celui qui emprunte une voie à la recherche du savoir, Allah lui facilite une voie vers le Paradis. Nul groupe de gens ne se rassemblent dans l'une des Maisons d'Allah pour réciter le Livre d'Allah et l'étudier ensemble sans que la sérénité ne descende sur eux, la miséricorde ne les couvre, les Anges ne les entourent et qu'Allah ne les mentionne à ceux qui sont auprès de Lui ".

(Rapporté par Muslim)

Ce hadith montre le mérite qu'il y a dans le savoir et dans le fait d'étudier le Coran entre croyants. On en comprend aussi que la récompense est du même genre que l'œuvre et que celui qui emprunte un chemin par lequel il cherche à acquérir une connaissance, Allah le récompense en lui facilitant un chemin qui le mène au Paradis.

- Abû Dardâ et Al-Hâfidh Ibn Rajab qu'Allah les agrée tous) rapporte :

" Celui qui emprunte une voie à la recherche de la science religieuse, Allah lui facilite une voie vers le Paradis. Les Anges abaissent leurs ailes sur celui qui est en quête de science en signe de satisfaction. De plus, les habitants des cieux et de la terre y compris les poissons dans l'eau, implorent le pardon d'Allah pour le savant. La supériorité du savant sur l'adorateur est semblable à la supériorité de la lune sur les autres astres. Les savants sont les héritiers des Prophètes. Or, ces derniers ne lèguent ni dinar, ni dirham mais seulement la science. Celui qui l'acquiert a hérité d'une part énorme ".

(Rapporté par Abû Dawûd, Tirmidhî, Ibn Mâja et d'autres)

Le hadith comporte cinq phrases dont chacune montre le mérite du savoir.

- Abû Hurayra (qu'Allah soit satisfait de lui) rapporte :

" Lorsque quelqu'un meurt, ses bonnes actions s'interrompent à l'exception de trois : Une aumône continue, un savoir dont les gens profitent, ou un enfant vertueux qui invoque Allah en sa faveur ".

(Rapporté par Muslim)

Ce hadith montre la valeur du savoir et de ses adeptes ainsi que le fait de laisser le savoir en héritage, que ce soit par l'enseignement ou l'écriture, est comparable aux aumônes courantes qui profitent au savant après sa mort. Et ce, car le Prophète ﷺ a dit :

" Celui qui appelle les autres à accomplir une bonne action, obtient la même récompense que l'ensemble de ceux qui répondent à son appel sans que cela diminue leurs récompenses ; et celui qui appelle les autres à commettre une mauvaise action, commet un péché équivalent à celui de l'ensemble de ceux qui le suivent sans que cela diminue leurs péchés ".

(Rapporté par Muslim)

Abû Ishâq Al-Albîri a dit : " On t'a perdu si tu es ignorant, même si tu es présent. Et tu es présent si tu es savant même si on t'a perdu ".

Ibn Al-Qayyim (qu'Allah lui fasse miséricorde) a dit dans Miftâh Dâr as-Sa'âda p.139 :

Le savant, après sa mort, est vivant parmi les gens et l'ignorant, durant sa vie, est certes, vivant mais est mort parmi les gens, comme il est dit :

Avant la mort, les ignorants sont déjà morts

Avant de s'y rendre, leurs corps sont déjà des tombes

Leurs âmes se sentent à l'étroit dans leurs corps et elle ne connaîtront pas de résurrection avant la résurrection.

Un autre a dit :

Des gens sont morts sans que leurs actes de noblesse ne soient morts et des gens vivent tels des morts au milieu d'eux.

Un autre a dit :

Tant que l'on parle en bien d'un individu c'est un vivant, alors même qu'il périt dans la poussière.

Quiconque médite sur le cas des imams de l'Islam, comme les imams du hadith et du fiqh... Ils sont sous terre, mais ils sont comme vivants au milieu des gens, comme si on n'avait perdu d'eux que leur image. Alors que leur mention, leur hadith et les éloges qui leur sont faites sont ininterrompus. Telle est la vraie vie, au point où certains l'ont considéré comme une seconde vie, comme disait Al-Mutanabbi :

La mention que l'on fait du jeune homme est sa seconde vie et ce dont il a besoin n'est autre que ce qu'il a raté et les surplus de la vie ne sont que perte de temps.

Ibn Al-Qayyim, qui est mort en 751, avec tous les livres bénéfiques qu'il a laissés, fait certes partie de ceux dont le nom perdure. Alors que des siècles se sont écoulés depuis sa mort. C'est le cas également de certains savants qui vivaient au même siècle que lui, comme : Cheik Al-Islam Ibn Taymiyya qui est mort en 728 ; Al-Mizzi qui est mort en 742 ; Al-Dhahabi qui est mort en 748 ; Ibn Khathîr qui est mort en 774 ; Al-Châtibi qui est mort en 790 et Ibn Rajab Al-Hanbali qui est mort en 795.

Ibn Al-Jawzî a dit dans son Livre Sayd Al-Khâtir p.20 :

" Quand l'individu sait que même s'il fait tous les efforts possibles, la mort l'empêchera d'agir, il doit œuvrer durant sa vie pour assurer une récompense pérenne après sa mort. Ainsi, s'il possède une part de la vie d'ici bas, qu'il laisse un bien de main morte (waqf), qu'il plante un arbre ou creuse un cours d'eau. Qu'il cherche à avoir une descendance qui mentionnera Allah après lui, car la récompense lui reviendrait alors, ou qu'il écrive un livre dans le domaine du savoir, car le livre du savant est son enfant éternel ".

- Fin de citation -

- Uthmân Ibn Affân (qu'Allah lui fasse miséricorde) rapporte :

" Le meilleur d'entre vous est celui qui apprend le Coran et l'enseigne ".

(Rapporté par Bukhâri)

Le hadith montre que celui qui consacre son temps au Coran, en l'apprenant et en l'enseignant, fait partie des meilleurs membres de cette communauté.

- Âmir Ibn Wâthila (qu'Allah l'agrée) rapporte :Nâfi Ibn Abd Al-Hârith rencontra Umar à Usfân. Ce dernier lui avait confié l'administration de la Mecque. Il lui demanda :

" Qui as-tu placé à la tête des gens de la vallée ? "

Nâfi répondit : " Ibn Abzâ ".

Umar demanda : " Qui est Ibn Abzâ ? "

L'autre répondit : " L'un de nos affranchis ". - " Tu as mis à leur tête un affranchi ", s'exclama Umar.

Nâfi reprit : " Il mémorise le Livre d'Allah (Exalté soit-Il) et maître les droits successoraux ".

Umar déclara : " Votre Prophète ﷺ avait affirmé : ' Certes, par ce Livre, Allah élève des gens et en rabaisse d'autres ' ".

(Rapporté par Muslim)

Une histoire semblable a été rapporté par Al-Dhahabî dans Siyar A'lâm An-Nubalâ' t.4, p.208, d'après Abû Al-'Âliya Al-Rayâhi par alliane qui a dit : " Ibn Abbâs me fit asseoir sur la banquette. Alors que les gens de Quraysh étaient assis aux pieds même de cette banquette. Ces derniers se mirent alors à se faire des signes de l'oeil pour me désigner et Ibn Abbâs leur dit : " Tel est le savoir, il augmente la noblesse du noble et assoie l'esclave sur les trônes ".

- Zayd Ibn Thâbit (qu'Allah l'agrée) rapporte :

" Qu'Allah fasse resplendir le visage d'un homme qui a entendu de nous un hadith et qu'il l'a mémorisé pour ensuite le transmettre, car il se peut que celui qui porte un savoir le transmette à qui le comprend mieux que lui et il se peut que celui qui porte un savoir ne soit pas un savant ".

(Rapporté par Abû Dawûd, Tirmidhî et Ibn Mâja et d'autres)

Source : La Science et les Savants et la conduite que doivent adopter les étudiants du cheikh Abd Al-Muhsin Al-Abbad