VARGAS LLOSA Mario

L'Homme qui parle (1987)

L'action commence et finit à Florence, en 1985. Mais le roman (?) remonte à 1952 à Lima, et nous entraîne pour toutes les années intermédiaires dans la forêt amazonienne péruvienne, au pied des Andes, à la recherche de tout ce qui fait l'un des peuples de la forêt, les "hommes qui marchent", les Machiguengas. Et d'un mystère de leur culture (double mystère ici, c'est quand même un roman, bien qu'il ait des allures sérieuses de documentaire) : les hommes qui parlent.

Pourquoi le lire : pour retrouver Vargas Llosa, prix Nobel de littérature, quand même ; pour son immersion dans les mythes pré-colombiens (des Incas et de la montagne quand son héros est Latima, gendarme dans les Andes ; de l'Amazonie ici) ; de son génie pour raconter, savoir, mêler, entremêler les civilisations ; ses doutes. Et la récompense de ce discours si dense et parfois trop touffu est dans les dernières pages, quand il fait une démonstration extraordinaire (et qui n'engage que lui...) entre les mythes machiguengas et l'apparition du Christ issu du peuple hébreu. Brillantissime !