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Date de création : 28.12.2018
Dernière mise à jour : 04.02.2025
325 articles


Pourquoi la France fête-t-elle le 14 juillet ?

 

Pourquoi la France  fête-t-elle le 14 juillet ?

 

 

Blog :

La cérémonie du 14 Juillet : http://fetes.centerblog.net/87-

Pourquoi la France  fête-t-elle le 14 juillet ? : http://fetes.centerblog.net/237-

La Fête Nationale du 14 Juillet en France : http://fetes.centerblog.net/140-

 

Officiellement, la fête nationale française ne célèbre pas la prise de la Bastille du 14 juillet 1789, mais l’unité retrouvée de la France.

La genèse de la fête nationale française est parfois mal connue. Ce 14 juillet 2023 marque le 234e anniversaire de la prise de la Bastille, en 1789. Mais ce n'est que près d'un siècle plus tard que le 14 juillet a commencé à être célébré officiellement par la République, et pas en hommage à l'insurrection parisienne. En la matière, la légende a pris le pas sur la réalité historique.

On évoque souvent la prise de la Bastille comme la fin de l'absolutisme, puisqu'une simple lettre de cachet du roi pouvait y valoir un séjour. Mais sous Louis XVI, cette pratique était nettement moins utilisée par le pouvoir royal que sous Louis XIV, et la démolition de la prison était déjà envisagée. Le peuple révolté de Paris ne libérera que deux fous, quatre faussaires et un incestueux enfermé à sa propre demande.

La prise de la Bastille le 14 juillet 1789 était plutôt motivée par des impératifs militaires. Quelques jours auparavant, le roi a congédié Jacques Necker, le seul ministre en qui le tiers état a confiance. Le 12 juillet, Camille Desmoulins enflamme la foule au Palais-Royal. Les appels aux armes se multiplient et les Invalides sont pillés. Les émeutiers redoutent cependant que les troupes du roi interviennent. Ils ont besoin d'une place forte et surtout des munitions entreposées à la Bastille. L'assaut est donné et le gouverneur du fort finit par se rendre. Sa tête terminera au bout d'une pique.

Célébrer l'unité plutôt que la révolte

Dès l'année suivante, on choisit ce jour pour la fête de la Fédération. Il s'agit alors de célébrer l'unité retrouvée de la nation et de jurer fidélité au roi. On est donc bien loin de l'idée d'insurrection contre la tyrannie. Ce n'est qu'en 1880 que la IIIe République instaure la fête nationale le 14 juillet, en référence à cette idée d'union nationale et non en hommage à la prise de la Bastille. À l'époque, célébrer un soulèvement populaire sanglant contre le roi ne fait pas l'unanimité dans une France encore marquée par la Commune de 1871, et où les royalistes représentent toujours une force politique. Officiellement, c'est encore le 14 juillet 1790 qui est célébré de nos jours. Mais depuis, l'idéal révolutionnaire a pris le pas sur celui de l'unité nationale lorsqu'on évoque cette date.

Ces 14 Juillet qui ont fait la France

Une fête nationale est un repère, une inscription dans l'Histoire. Elle célèbre une tradition, une continuité avec le passé. Mais elle peut aussi accueillir le présent, être rafraîchie par des enjeux plus actuels. C'est ainsi qu'Emmanuel Macron l'a voulue cette année en remplaçant le traditionnel défilé militaire par le défilé plus citoyen des personnels soignants. Une manière au fond pour lui de rester droit dans ses bottes en filant jusqu'au bout sa métaphore souvent moquée de la guerre contre le coronavirus.

Mais, puisque la crise économique a déjà pris le pas sur la crise sanitaire, n'aurait-il pas fallu, dans le même esprit, ajouter à ces défilants un panel d'acteurs qui contribueront dans les mois prochains au redressement du pays ? À moins qu'on n'ait pas voulu mettre la charrue avant les bœufs dans une nation qui, certes, prône la reconnaissance à ses grands hommes comme à ses petits, mais qui préfère juger sur pièces les services rendus.image

Ce 14 Juillet sera donc singulier. Rappelons cependant qu'il y eut depuis 1880, date de son institution comme fête nationale (selon le projet de loi porté en mai par Benjamin Raspail), des célébrations aux tonalités particulières, infléchies par les circonstances. Rappelons aussi deux ou trois choses avant de passer en revue ces 14 Juillet pas comme les autres. Cette date est double : elle renvoie à 1789 et la prise de la Bastille, mais aussi à 1790 et à la fête de la Fédération sur le Champ-de-Mars. Le 14 Juillet est émeutier et pacifique, diviseur et réconciliateur.

Une date parmi d'autres

Comme le rappelle Mona Ozouf dans un article de la revue Histoire, les députés républicains qui votèrent son adoption en 1880 avaient plus à l'esprit la fête rassembleuse que la prise d'armes. Ce vote est intervenu au même moment que l'amnistie des communards : il s'agissait de ne laisser personne au banc de la nation. Le 14 juillet fut déjà fête nationale durant la Révolution, qui en comportait cependant bien d'autres : le 10 août (prise des Tuileries), le 21 janvier (mort du roi), le 22 septembre (date de proclamation de la République), le 27 juillet (9 Thermidor, chute de Robespierre)….

L'Empire l'enterra, bien sûr la Restauration ne voulut pas en entendre parler, la monarchie de Juillet eut le 29 juillet (1830), la IIe République le 4 mai (ratification de la République en 1848, mais aussi 4 juin 1789, procession des états généraux), le Second Empire revint au 15 août, fête de L'Assomption et anniversaire de Bonaparte. Rappelons enfin que, lors du vote en 1880, les députés, qui ne mesurèrent sans doute pas l'enjeu symbolique, envisagèrent également, hormis le 15 août, toutes ces autres dates, ainsi que le 24 février (1848, départ de Louis-Philippe), le 4 août (abolition du régime féodal) et le 20 juin (1789, serment du Jeu de paume et 1792, entrée du peuple aux Tuileries). Contrairement au 4 juillet des Américains, le 14 juillet ne fit pas d'emblée l'unanimité, au-delà de l'hostilité qu'il ne manqua pas de provoquer chez les catholiques et les monarchistes, qui y virent comme un prélude à d'autres 14 juillet. Mais ce 14 juillet fut bien une fête, chargée de terminer la Révolution, de clôturer la longue ère des émeutes, des insurrections, comme « un coup d'éponge sur l'ardoise nationale ».

14 juillet 1880

La première fête instaure la tradition militaire : dans la France orpheline de l'Alsace-Lorraine, on juge bon de procéder à une remise des drapeaux aux régiments réunis à Longchamp. On voit fleurir aussi les premiers bustes de Marianne ainsi que les statues de la République, notamment sur la place du même nom. Une astuce pour lui donner une couleur patriotique et républicaine. La Révolution en elle-même tient peu de place, les ouvriers n'ont pas encore de fête à eux, le 1er Mai.image

14 juillet 1886

Le début de la popularité du général Boulanger, nouveau ministre de la Guerre, qui a fait radier les membres des familles royales, traité avec douceur les mineurs de Decazeville, autorisé le port de la barbe chez les soldats, et qui, surtout, incarna l'esprit de revanche quelque peu délaissé par les gouvernements. Alors que ce 14 juillet doit rendre hommage aux troupes de retour du Tonkin, il est au centre de tous les regards de ce défilé très patriotique. Près de 100 000 brochures à sa gloire – la presse écrite est en plein boom – seront distribuées à la suite de la cérémonie.

14 juillet 1919

C'est le premier défilé, les 14 Juillet ayant eu lieu jusque-là à l'hippodrome de Longchamp. « Qui a vu ce jour a vécu », déclarera Clemenceau qui versa des larmes. Quinze jours après la signature du traité de Versailles, malgré les tensions sociales, malgré la réticence des catholiques, 2 millions de personnes sont massées le long du parcours, pavoisé de symboles nationaux, qui débute à la porte Maillot (souvenir de la Défense, bataille livrée face à la Prusse en 1870) et va jusqu'à la République, en passant par les Champs-Élysées, la Concorde, l'avenue de l'Opéra. La veille, on s'est recueilli devant un cénotaphe vide (le soldat inconnu ne sera installé que le 11 novembre 1920) sous l'Arc de Triomphe en hommage aux 1,4 million de morts. Le lendemain, la France découvre ses mutilés : ils sont près de 1 000 à ouvrir le cortège, suivis par les 3 nouveaux maréchaux, nommés la veille par Poincaré, Joffre, Foch, Pétain. Les armées du monde allié défilent derrière eux, par ordre alphabétique : Américains, Anglais, Belges, Chinois, Italiens, Japonais, Portugais, Roumains, Yougoslaves… Les poilus ferment la marche. La République rend hommage à ses disparus et remercie ses alliés. La tradition du défilé est mise en place.

14 juillet 1935

La fête patriotique devient l'occasion d'un grand rassemblement populaire. Pour répondre au 6 février 1934, à la menace du fascisme, à l'arrivée au pouvoir de Pierre Laval, un grand meeting unitaire est organisé au stade Buffalo de Montrouge, qui réunit radicaux, socialistes, communistes, ainsi que de nombreuses associations et syndicats. Le meeting est suivi d'un défilé de la Bastille à la porte de Vincennes qui rassemble 500 000 personnes. C'est l'acte de naissance du Front populaire.

14 juillet 1936

Un mois après les accords de Matignon, trois mois après l'arrivée au pouvoir du Front populaire, un second défilé, populaire, ouvrier et organisé l'après-midi, répond au défilé militaire du matin. Un million de manifestants parcourent l'Est parisien en célébrant le triomphe du Front encore au sommet de sa popularité. C'est le « bel été 36 ». Trois jours de fête sont décrétés par le gouvernement sous la devise « Le pain, l'armée, le peuple ».

14 juillet 1945

Après les 14 Juillet de la guerre que le régime de Pétain avait transformés en cérémonies d'hommage aux morts, semblables à celles du 11 Novembre, le défilé reprend ses droits. Il a lieu de Vincennes à Bastille, après que le général de Gaulle et le général de Lattre eurent passé en revue cours de Vincennes les combattants de l'armée Rhin et Danube avec remise de décorations. « Cette fois, la marche triomphale avait lieu d'est en ouest », remarque ironiquement de Gaulle dans ses Mémoires. La fibre patriotique et militaire l'emporte de nouveau.

14 juillet 1968

C'est l'occasion pour de Gaulle, qui avait déjà utilisé le défilé du 14 juillet 1958 pour montrer qu'il avait repris les affaires en main, de rappeler que la crise de mai est passée. C'est l'occasion aussi, après l'éviction de Pompidou, de la première sortie du Premier ministre, Maurice Couve de Murville, qui suit à ses côtés le défilé des troupes sur les Champs-Élysées, où, le 30 mai précédent, près d'un million de manifestants sont venus clamer leur soutien à de Gaulle. La journée n'en sera pas moins émaillée d'incidents entre la police et des manifestants d'extrême gauche et des étudiants.

14 juillet 1974

Valéry Giscard d'Estaing, deux mois après son élection, entend rompre déjà avec les traditions. Finis les Champs-Élysées, on fait défiler l'armée dans les quartiers populaires et on dépose une gerbe non plus sous l'Arc de Triomphe, mais à la Bastille, lieu doublement marqué à gauche (1789-1830). C'est un échec et l'initiative ne sera pas renouvelée.