Depuis 1971, la Carte bleue (la carte de paiement des grandes banques françaises) est dotée d’une piste magnétique permettant l’utilisation d’un code confidentiel et évitant aux commerçants de devoir transmettre aux banques les bordereaux d’opérations. Un véritable gain de temps lors des transactions. Cette évolution technologique coïncide alors avec l’ouverture des premiers distributeurs automatiques de billets (ATM),pour lesquels la carte à piste magnétique a d’abord été conçue, avant de s’appliquer aux terminaux des commerçants.

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DANS LE RETRO - Le premier distributeur automatique de billets était inauguré le 2 juillet 1968 à Paris. Devenue depuis indispensable aux Français, la carte bancaire n’a pas fini de se réinventer. Côté DAB, c’est désormais la décrue sur le territoire

Mais la véritable révolution des modes de paiement arrive en décembre 1974, quand Roland Moreno, un ingénieur français, met au point, à 29 ans, « un objet portable à mémoire » qui ouvre la voie à la carte de paiement à puce. Passionné d’électronique, cet autodidacte né au Caire le 11 juin 1945, a l’idée de loger dans l’épaisseur d’une carte la « puce » d’un circuit intégré et un connecteur extra-plat permettant de le raccorder facilement à des circuits extérieurs.

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Avant ce qu’il considère comme sa « première invention utile qui remplit une fonction souhaitable, en l’occurrence sécuriser l’argent. », Il a auparavant exercé toutes sortes de métiers : coursier, maquettiste, balayeur, charcutier, distributeur de prospectus, pigiste pour le magazine « Détective ». Dans les cinq années suivantes, il déposera 45 brevets.

Il faudra quelques années pour que la carte à puce s’impose définitivement en France.

Au tournant des années 1980, deux systèmes de paiements sont donc en concurrence : le système fondé sur la piste magnétique et celui sur la carte mémoire. Il faudra quelques années pour que la carte à puce s’impose définitivement en France. Une adoption favorisée par les contraintes de sécurité des banques françaises et la mise en place en 1984 d’un système national de paiement par carte à puce.

Plus sûre que la piste magnétique pour la sécurité des transactions, et porteuse de services nouveaux, la carte à puce est déployée dans toute la France à partir de 1988.. Le pays devient ainsi le premier au monde à interconnecter tous ses distributeurs, quelle que soit la banque. Et la carte à puce tient ses promesses : les banques observent une baisse de 9 % de la fraude dès 1988. Cinq ans plus tard, toutes les cartes bancaires émises en France sont équipées d’une puce.

La carte à puce commence à s’exporter en 1997, mais il faudra attendre 2006 pour que les banques européennes généralisent son utilisation. La plupart des pays sont en effet longtemps restés fidèles à la piste magnétique car le coût de la fraude se révélait inférieur à ceux induits par l’adoption de la carte à mémoire. Outre-Atlantique, son adoption sera encore plus longue. Ce n’est que depuis octobre 2015 que les commerçants américains n’acceptant pas la carte à puce sont tenus responsables en cas de fraude.

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Cartes bancaires, cartes SIM, cartes de transport sans contact, ou encore carte Vitale

Aujourd’hui, on utilise la carte à puce chaque jour, sans y penser. Les cartes de paiement téléphoniques pour cabines téléphoniques ont disparu, mais la carte à puce se loge dans les cartes bancaires, cartes SIM, cartes de transport sans contact, ou encore carte Vitale. Toutes résultent de l’invention de Roland Moreno. Quant à la a carte bancaire à puce, depuis son apparition dans les années 1980, elle n’a cessé d’évoluer jusqu’à devenir un ordinateur embarqué. Limitée au départ aux fonctions de retrait et paiement, son offre, notamment, s’est enrichie de services tels que le télépaiement.

À la mort de Roland Moreno, à Paris, le 29 avril 2012, le magazine « Le Point » évaluait à 6 milliards le nombre de cartes à puces en circulation dans le monde. Le génial inventeur travaillait depuis quelques années au lancement d’un site de poker en ligne. Il était toujours à la tête d’Innovatron, la société qu’il avait fondée quarante ans auparavant, en 1972, et qui commercialise des licences utilisant la technologie sans contact Calypso. Mais celui qui aura déposé tout au long de sa vie pas moins d’une quarantaine de brevets, ne touchait plus de royalties sur les cartes à puce. Le brevet de sa célèbre invention était tombé dans le domaine public en 2007. Il percevait toutefois des droits sur les cartes sans contacts, de type Vélib’ ou Navigo.

Pour la petite histoire, en 2000, Roland Moreno avait promis un million de francs (environ 150 000 euros) à qui pourrait violer une carte à puce : personne n’y est arrivé.

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