Décélération du temps

Publié le 21/09/2024 à 10:27 par cours-pour-le-plaisir Tags : travail course sur moi obstacles nuit

Mon esprit est attiré ces derniers jours par les notions de temps.

J'étais dans le bus, hier fatigué, éreinté par une nuit sans sommeil.

J'ai dormi quelques minutes à peine, et c'est comme si le temps s'était ralenti. Mon cerveau était capable d'analyser mon environnement, sans toutefois le distinguer ou le percevoir, mais le ressentir comme lorsqu'on touche quelque chose, c'était préhensible. C'est très surprenant cette capacité de notre cerveau à jouer avec la perception de notre environnement, et dans un espace géographique défini, nous extraire du temps, nous dématérialiser, nous rendre soluble comme si nous étions une matière physique dépourvue de notion temporelle.

L'intérêt de cela n'est pas l'effet magique ou spectaculaire, mais plutôt pour moi de se demander comment en l'espace de 3 à 6 minutes soit au plus 360 secondes je suis parvenu à redonner au corps cette parcelle d'énergie nécessaire pour repartir après cette journée de travail, et renouer avec un nouveau cycle qui me donnerait l'envie de boucler l'ensemble de mes projets quotidiens. Et le soir après cet assoupissement bienvenu, je suis parti courir 1 heure, non par contrainte mais par désir.

Le temps s'était ralenti, ou c'est du moins ce que j'ai ressenti, comme si je m'étais adapté à ces 360 secondes afin de les rendre utiles à la clôture de cette longue et fatiguante journée.

Le temps s'adapte-t-il à la puissance de notre pensée, ou bien est-ce notre pensée qui optimise le peu de temps à notre disposition pour créer les conditions d'une restauration physiologique ?

Sur le moment je croyais que le temps s'était figé.

Évidemment si l'on y pense avec un peu plus de sérieux, c'est absurde autant que de décréter que la terre est plate, c'est juste l'information immédiate que nous renvoie notre cerveau qu'il faut savoir décrypter.

Si l'on part de ce concept, nous pouvons alors imaginer quelle est la puissance de notre capacité adaptative.

Notre esprit peut nous envoyer des ondes qui sont au-delà du réel, pour nous permettre de remplir les missions que nous nous sommes fixées.

Imaginez que nous soyons des généraux d'armée et que nous régnons sur une cohorte de millions (soyons fous) de soldats qui doivent se conformer à des réalités de commandement.

Face aux impératifs matériels, nous rencontrerons des obstacles parfois insurmontables qui s'opposeront aux réalités des ordres donnés.

C'est de cette opposition entre deux réalités, l'une visible et tangible, l'autre imaginaire et intangible, que naîtra une nouvelle condition qui tendra à se rapprocher de la réalité intangible, jusqu'à l'atteindre à force de persévérance et si nous sommes assez patient pour cela.

Rien n'arrête un individu qui souhaite rendre l'irréel visible, l'invisible tangible et même si les conditions matérielles s'y opposent.

Car un ordre donné est parfois suicidaire mais en matière de course à pied, rien n'est assez fou si nous croyons en nos rêves.