En ce dimanche 2 avril  2023, le temps est plutôt frais sur la ville de Nemours ; il a plu la nuit précédente et jusqu'au petit matin, le sol est souple, gorgé d'eau.

Je suis venu seul, aucun représentant de mon club pour ce trail de 25 km et 500 d+ annoncés.

Pas de douche prévue pour la fin de course, le gymnase n'en dispose pas, pas de consigne pour les sacs et trois ravitaillements liquides sur le parcours. Il faut bien lire la plaquette plutôt succinte.

Cette fois-ci j'embarque une simple gourde d'une contenance de 600 ml bien fixée à ma ceinture, et remplie au tiers mais aucun aliment ni gel. Petite erreur de ma part je pensais que les ravitaillements seraient liquides et solides. C'est au second ravito situé à 11 km que j'ai enfin compris.

Bref échauffement de 15 à 20 minutes . J'échauffe tout d'abord les adducteurs, point clé pour les descentes, puis on les étire en douceur, les chevilles aussi doivent subir une préparation spéciale elles seront soumises à rude épreuve. Je pense aussi aux mollets qui devront tenir la distance et les ischios-jambiers. J'effectue un renfort léger des quadriceps qui soutiendront les plus gros chocs.

J'ai écouté sur youtube une vidéo de 3 heures de Mathieu Blanchard. Il parle de son parcours, son premier marathon en 3 heures, son premier 10 km en 32 minutes et divers conseils. Cela prouve bien que nous n'avons pas tous le même niveau au départ.  Il explique aussi qu'un trail se gagne lors des descentes. Il précise qu'il pèse 75 kilos pour 1m75, comme moi. Rappelons-nous il a fini second du dernier UTMB avec un temps exceptionnel et derrière Kilian Jornet, excusez du peu !

C'est décidé ma stratégie sera la suivante : attaquer dans les descentes et tenter de survivre dans les montées. Sur le plat relancer un peu ou tout au moins perdre le moins de temps possible.

J'essayerai aussi de ne pas rester pendant 1 heure 20 en zone 5 et surtout au-delà de la zone 5,5 celle qui est le plus consommatrice en énergie. Quel intérêt entre boue, sable et appuis improbables ? Les relances sont moins franches que sur route, il faut jouer de ruse.

Il est 9h45 et nous partons dans la joie et la bonne humeur.

Que dire de la course sinon que jamais je n'ai été en souffrance . J'ai oscillé entre zones 4,6 et 5,3. Je savais que je devais me préserver d'autant que je ne disposais d'aucune victuaille sur moi. J'ai rempli ma gourde de sirop au 1er ravito, de Coca-Cola eau et sirop au 2e, et à nouveau d'eau et coca au 3e. A chaque relance dès que mon cardio redescendait à 4,8 je plaçais des accélérations fulgurantes, jusqu'à 20 km/h. Et puis dans les côtes je marchais pour reprendre haleine sans me faire dépasser.

Je n'ai perdu que très peu de place et par chance j'ai pu dépasser de nombreux concurrents.

Je ne connais pas mon classement final. Mais j'étais en 6'04'' de moyenne .

Sur la fin j'ai été surpris de la distance supérieure à celle annoncée par l'organisation. Nous étions à 26,3 km, en revanche le dénivelé de ma montre indiquait non pas 500 d+ mais 310.

Résultat je manquais d'eau sur la dernière partie et un début de crampe s'annonçait vers le kilomètre 23. Je perdis ainsi quelques places contraint de réduire ma vitesse, surtout sur le plat tout en conservant de la rapidité dans les dernières descentes.

Mais ce fut mon meilleur trail et même temps un record en terme de distance.

Super !

Ce furent 2h40 de plaisir.  J'ai rarement autant pris de plaisir sur une course.

Et pourtant quel terrain chaotique ! Sable, boue, racines, rochers. Les côtes sont petites et cassantes, rarement très longues ce qui oblige à des changements de rythmes constants. Voilà pourquoi sur ce type de terrain il faut en garder sous le pied et jouer de stratégie.

J'ai quelques courbatures mais le dos est bien. Juste sur un virage en descente le genou gauche a un peu souffert, et le ligament à l'arrière tire un peu. Mais je suis en un seul morceau.

Vivement le prochain trail.

Sportivement