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La méthode Nicolas Seube sur le banc du SM Caen validée en huit semaines

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Le SM Caen et ses dirigeants ont opté pour la solution interne pour succéder à Jean-Marc Furlan et faire face à une situation critique fin novembre. Huit semaines et huit rencontres plus tard, Nicolas Seube montre, au-delà des résultats, qu'il est bien l'homme de la situation.

Nicolas Seube a démontré rapidement ses aptitudes sur le banc caennais
Nicolas Seube a démontré rapidement ses aptitudes sur le banc caennais © Maxppp - Martin ROCHE

Nicolas Seube et son staff ne sont pas loin d'avoir déjà bouclé la première partie de leur feuille de route, après la victoire du SM Caen à Bastia (1-2) : éteindre l'incendie et sécuriser le club loin de la zone rouge. Car à sa prise de fonction fin novembre, le SM Caen ne comptait qu'une marge de trois points sur la zone des relégables. Il était miné par le doute et une série de onze rencontres sans victoire. Six journées plus tard, Malherbe a doublé son nombre de points et laisse Annecy, le premier relégable, à treize longueurs.

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L'importance du dialogue

À la formation, éducateur puis directeur, depuis la fin de sa carrière de joueur en 2017, Nicolas Seube en a gardé le côté pédagogue et d'échange avec ses joueurs. Il les a tous rencontrés pour des entretiens lors du stage de Deauville. Et il leur explique ses choix, à l'image d'un Diabé Bolumbu absent du groupe mardi soir à Bastia.

"J'ai eu une discussion avec lui. C'est un joueur d'avenir. Maintenant, j'estime qu'il a encore besoin de bosser. Le match en réserve n'était pas convaincant. Il le sait puisque nous en avons parlé et j'espère que demain, il sera en mesure de taper à la porte pour devenir titulaire de l'équipe."

Le bagage technique

Nicolas Seube s'est astreint un emploi du temps et des journées très chargées à la formation pour passer ses diplômes, même s'il lui manque encore celui pour coacher une Ligue 2. À cela s'ajoute son passé de joueur au milieu de terrain avec le port du brassard du SM Caen qui ont nourri son QI football.

Ses coachs, à l'image de Franck Dumas et Patrice Garande, lui ont apporté chacun à leur façon une certaine inspiration. "On retrouve parfois dans sa façon de parler aux joueurs dans le vestiaire les mêmes mots que Patrice Garande", souffle par exemple un membre du club. Et Nicolas Seube a habillement troqué les impératifs de coach de l'équipe réserve (former les joueurs) à ceux de coach d'une équipe pro (gagner les matchs).

Tout le monde est concerné

Depuis son arrivée, Nicolas Seube a couché 24 noms de joueurs différents sur ses six feuilles de matchs de championnat et 20 d'entre eux ont débuté, ou sont au moins entrés en jeu. Un chiffre qui grimpe même à 25 avec l'apparition de Diabé Bolumbu en Coupe de France.

Le meilleur exemple est la paire de milieux défensifs installée devant la défense. Quatre joueurs s'y disputent les deux places de titulaires. Mardi, à Bastia (1-2), ce sont Noé Lebreton et Hianga'a Mbock qui ont été alignés.

"Ce n'est pas que je cherche, c'est que j'essaye d'inclure tout le monde dans le projet. Je n'ai pas d'idées arrêtées. Les joueurs le comprennent maintenant. Ce qui m'importe, c'est la performance. À partir du moment où tu es bon, forcément tu mériteras de jouer. À partir du moment où tu es en dedans, on fera jouer celui qui a été meilleur pendant la semaine. Il n'y a rien d'arrêté. Aujourd'hui, cela fonctionne." Hors absences, le coach caennais s'appuie en revanche à chaque rencontre sur la même charnière centrale (Thomas-Traoré) et sur son buteur (Mendy). Mais rares sont les joueurs qui n'ont pas eu encore de temps de jeu (Diani, Ntim, Ben Youssef).

Un coaching récompensé

Face à Concarneau, Mickaël Le Bihan avait été passeur décisif sur son entrée en jeu. Le match suivant, l'attaquant caennais était titulaire et rendait une très bonne copie face à Bastia. Et si Bilal Brahimi a été sorti du onze pour lui faire une place, cela ne l'a pas empêché à son tour de faire une très bonne entrée en Corse.

" Si on veut faire des performances, c'est ça qui est important, explique notre consultant Patrice Garande. Si chaque fois que vous faites les changements, les joueurs qui rentrent se donnent à fond, vous pouvez voyager. Ce groupe a tellement souffert, c'est une soupape. Il revit et tout le monde tire dans le même sens."

Un groupe sain

Pas sûr que toutes les équipes auraient digéré une telle série de matchs sans victoire (onze) et un changement de coach sans soubresaut dans le vestiaire. Nicolas Seube peut s'appuyer sur un groupe sain à l'image des joueurs recrutés par le coach précédents qui se sont intégrés à l'équipe.

"Franchement, ça se voit, appuie Mickaël Le Bihan. Que ce soit les plus jeunes ou les plus anciens, on sent vraiment un groupe soudé. C'est peut-être malheureux à dire, mais la série de onze matchs sans victoire nous a peut-être fait du bien. On sent qu'on relève la tête et que l'on n'a plus envie de plonger dans cette crise-là."

La marge de progression

Les résultats bruts ne doivent pas cacher les manques persistants dans le jeu caennais. Pour le premier match face à Bastia (1-0), le SMC version Seube avait poussé un grand ouf de soulagement sur un rush d'Ali Abdi conclu par Alex Mendy dans les arrêts de jeu. La réception de Concarneau (1-0) avait amené seulement deux frappes cadrées en 90 minutes. Et à Bastia (1-2), les Corses se sont mordus les doigts de ne pas avoir creusé l'écart en première période. Le Stade Malherbe Caen version Nicolas Seube attend encore son match référence.

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