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Départ de Réginald Ray du Mans FC, succession : tout ce qu'il faut savoir

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Réginald Ray n'est plus, depuis ce lundi, l'entraîneur du Mans FC. Un choix logique en raison des mauvais résultats, mais pas seulement. Récit de la journée, explications et précisions sur la suite d'une saison pas évidente pour le club de football sarthois.

Reginald Ray à l'entraînement
Reginald Ray à l'entraînement - Le Mans FC

Il est 11 h 38 quand le communiqué sort lundi 19 février, une lettre de Thierry Gomez pour annoncer le départ de son entraîneur, Réginald Ray. Quinze mois après l'avoir fait revenir (il était sur le banc lors du dernier match en Ligue 2 à Chambly avant l'arrêt du championnat en 2020 en raison du Covid) le président arrête l'aventure avec l'ancien attaquant du MUC72. "Au-delà de nos défaites, c’est ce sentiment de découragement général que j’ai ressenti dans le vestiaire comme dans les tribunes de notre formidable stade, cette incapacité à réagir, voire à gagner un match ou tout simplement à marquer un but. Nous ne pouvons plus accepter des matchs comme Nîmes ou Orléans" écrit Thierry Gomez.

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"Je pense avoir pris la meilleure décision pour le club"

Quelques minutes plus tôt, les joueurs sont informés de cette décision, qui ne "nous a pas surpris, confie l'un d'eux. On s'attendait à avoir une réunion de crise après la défaite face à Orléans". Réginald Ray est un coach qui a "été apprécié" dans le vestiaire, mais certains choix "étaient surprenants. Après, c'est toujours triste, car il perd aussi son poste à cause de nos résultats", souffle un autre membre de l'équipe. Une fois le dernier discours de Ray terminé, il quitte le groupe. Le président s'exprime face aux joueurs avant de les laisser se "parler les yeux dans les yeux".

Thierry Gomez part à son tour du camp d'entraînement et les joueurs entament leur séance du jour. Quelques heures plus tard, le président du club sang et or explique sa décision dans 100% Sports. "On était dans le stade d'un club en train de mourir alors que ce n'est pas le cas. Les performances et les résultats ne sont pas à la hauteur de nos espérances ni de celles des partenaires. Il y avait un vestiaire sans réaction, qui semblait accepter la situation". Le président a toujours clamé son envie de produire un "football spectacle". Seulement, les Manceaux n'arrivent même plus à marquer le moindre but depuis 3 rencontres et n'ont plus gagné à domicile depuis le 29 septembre dernier et la réception de Sochaux (2-1).

Le match de Noël : coup de massue

Pire, le 1ᵉʳ décembre dernier, devant 18.000 spectateurs, pour le match de Noël, Le Mans a sombré devant Nancy (1-3). "On est arrivé à un point où les tribunes se vident, déplore Ludwig Letourneux du Virage Sud, le principal club de supporters des Manceaux. Il y a même des abonnés qui décident de plus venir au stade et on a commencé à avoir peur ces dernières semaines". C'est notamment la crainte de Thierry Gomez. Qui dit moins de public, dit moins d'ambiance, mais aussi de rentrée d'argent dans les caisses du club. Si la moyenne est supérieure à 5.500 personnes au Stade Marie Marvingt depuis le début de la saison, cela prend en compte les abonnés et la réussite du match de Noël. La réalité, qui n'est pas comptée, est tout autre.

La joie des joueurs du Mans FC. Une image trop rare cette saison
La joie des joueurs du Mans FC. Une image trop rare cette saison - Le Mans FC

Pas de "football-spectacle" mais surtout aucun résultat. Aujourd'hui dans la zone rouge (il y a toujours 6 descentes cette saison en raison de la refonte du championnat de Ligue 2), Le Mans FC est loin des objectifs du début de saison. "Le deal ce n'est pas forcément de monter car c'est très compliqué, poursuit Thierry Gomez. Mais au moins de ne pas être en danger comme c'était le cas la saison dernière (sauvetage à la dernière journée grâce à la défaite de Nancy). On est en février et on est dans cette même difficulté. Ce qui est important, c'est d'être sincère et honnête et je pense avoir pris la meilleure décision pour le club".

Yohann Feurprier, un interim (un peu) plus long ?

Comme le résume parfaitement Thierry Gomez "depuis que Reginald est là, ça ne marche pas". L'ancien entraîneur du Paris FC compte le plus mauvais pourcentage de victoires depuis 2013 et la liquidation du club sang et or. Seulement douze petits succès en quarante-deux rencontres en championnat, sans oublier l'élimination précoce cette saison en Coupe de France contre Cholet (dernier de National). "Je pense que ça aurait pu être fait avant la trêve, explique Kevin Davoust, rédacteur du e-média La Tribune Mancelle. Il y a la victoire contre Cholet (1-0) à l'arrache et donc c'est compliqué après un succès de limoger son entraîneur". "Il n'y a pas de bon ou de mauvais moment dans ce genre de situation, répond Thierry Gomez. Et puis on n'a aucune garantie qu'avec un nouvel entraîneur, ce sera mieux".

Celui-ci ne devrait pas arriver en Sarthe avant la fin de la semaine. Yohann Feurprier, l'adjoint historique, sera sur le banc vendredi pour le déplacement à Bauer pour affronter le Red Star, leader incontestable du championnat et "il peut très bien rester en poste pour Villefranche (mardi 27 février) et contre le GOAL FC (samedi 2 mars)". Mais il ne peut pas dépasser le mois d'intérim car il n'a pas ses diplômes pour entraîner à ce niveau-là. Passé le 19 mars, le club va devoir payer une amende à chaque rencontre s'il reste. "J'ai le téléphone qui sonne, car il y a plusieurs personnes intéressées. Va falloir faire le bon choix maintenant" poursuit Thierry Gomez.

Chabert, Pochat ou un "Sarthois" ?

Qui peut prendre la suite sur le banc ? "Il va falloir un meneur d'homme, selon Guillaume Loriot, ex-capitaine du MUC72 et consultant France Bleu Maine. Il faut rebooster l'équipe et redonner de l'envie et du plaisir". Il y a déjà plusieurs bruits de couloir, comme Mathieu Chabert, qui avait fait part de son intérêt en novembre 2022 lors du départ de Cris. Il avait finalement rejoint Dunkerque, club qu'il a fait monter en Ligue 2 avant d'être démis de ses fonctions il y a quelques mois. Alain Pochat, auteur de plusieurs belles saisons avec Villefranche et Bourg-en-Bresse et sans club depuis novembre dernier. Il a notamment eu Anthony Ribelin et Edwin Quarshie sous ses ordres.

Laurent Peyrelade, prochain coach du Mans FC ?
Laurent Peyrelade, prochain coach du Mans FC ? © Radio France - Julien Balidas

"Pour les supporters, ça ferait plaisir d'avoir un nom comme Laurent Peyrelade, Frédéric Hantz ou Richard Déziré, souligne Ludwig Letourneux. Ça parle à tout le monde et ça peut faire l'unanimité". Pour le dernier cité, il n'a jamais été question d'un retour depuis son départ en février 2020 malgré les changements d'entraîneurs. En novembre dernier, il était en balance avec Pablo Correa pour signer à Nancy. Les dirigeants lorrains ont préféré l'uruguayen qui connaissait la maison, réalisant, au passage, un retour exceptionnel (7 victoires en 8 matchs).

Cela semble aussi difficile d'imaginer Frédéric Hantz de retour dans un club qu'il a quitté en 2007 et alors qu'il n'a pas été sur un banc en France depuis 2018 (il a fait une expérience au Qatar en 2020/2021). Aujourd'hui, il est le plus souvent sur l'Île Maurice où vit sa fille. "On l'avait contacté en novembre 2022 et il avait dit non" confie un proche du club. Reste Laurent Peyrelade. "Pour moi, ça me paraît naturel et c'est une bonne idée" souligne Kevin Davoust. Une partie des supporters souhaite le retour de l'ancien attaquant du club entre 1996 et 1997 puis entre 2002 et 2005.

Habitant proche du Stade Marie Marvingt, il est présent à une grande partie des rencontres du Mans FC. Entraîneur des jeunes et assistant de 2005 à 2013, il n'a jamais caché son envie d'un jour devenir le coach de l'équipe fanion. "Si dans deux-trois ans Le Mans a besoin d'un entraîneur... Je veux bien venir" évoquait-il au micro de France Bleu Maine en 2020. Il y a quinze mois, quand le poste était libre, il n'était pas prêt à remettre le bleu de chauffe après 7 ans et demi à Rodez. Après une courte expérience à Versailles (14 matchs) en début de saison, c'est peut-être la bonne ? "Je ne m'interdis rien. Il n'y a aucun critère pour le coach, manceau ou non. Tout est possible, explique Thierry Gomez. On va rencontrer des gens cette saison et prendre le temps nécessaire". À suivre...

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