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"La SNCF ne pense pas à nous" : des entreprises au ralenti après le déraillement d'un train près de Perpignan

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Un mois après le déraillement d'un train TER à Eus (Pyrénées-Orientales), le pont que le train a percuté est toujours fermé. Les riverains du secteur sont obligés de faire un détour de plus de deux kilomètres via des routes et chemins en mauvais état. Et trois entreprises tournent au ralenti.

Le pont entre la départementale 66 et le territoire d'Eus est fermé depuis l'accident en juillet 2024.
Le pont entre la départementale 66 et le territoire d'Eus est fermé depuis l'accident en juillet 2024. © Radio France - Suzanne Shojaei

"Le pont est à trois mètres de notre portail", commente Aurore Torra, éleveuse de porcs à Eus avec son mari Alexandre. Construite au XIXe siècle, la petite structure au-dessus des rails permet de relier la départementale 66, axe majeur entre Perpignan et la montagne, au territoire d'Eus (côté Los Masos). "C'est par là que nous nous faisions livrer nos fournitures pour notre élevage." Mais le 24 juillet, un éboulement sur la voie ferrée a provoqué le déraillement d'un train régional (TER) sur la ligne Perpignan-Prades. Le TER a ensuite percuté le pont, ce qui l'a fragilisé. L'accès au pont est désormais interdit à tout véhicule et tout piéton.

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"Les clients ne passent plus chez nous pour acheter de la marchandise, explique Aurore Torra. Et les fournisseurs ne peuvent plus venir non plus. On doit demander des dérogations une semaine à l'avance pour qu'ils fassent tout le tour, via des routes et des chemins en mauvais état." Comme l'exploitation de la famille Torra, deux autres entreprises du secteur subissent les conséquences de la fermeture du pont.

Le pont bientôt définitivement détruit ?

Pour les besoins des travaux sur la voie ferrée, SNCF Réseau souhaite démolir la structure abîmée par le train. Quant à une éventuelle reconstruction du pont, rien n'est officiellement décidé pour le moment. "La SNCF n'a qu'un seul objectif, c'est de remettre le train en marche. Mais elle ne pense pas à nous, s'agace Alexandre Torra. C'est à nous de payer des bureaux d'études pour proposer un nouveau projet de pont, alors que c'est le train qui l'a abîmé. On trouve ça vraiment injuste."

Épaulé par leur avocat, le couple Torra ne compte pas en rester là. "Nous avons 140 animaux, nous avons fait des investissements que nous commençons tout juste à amortir. Ce pont est l'artère de vie de notre exploitation. Et deux autres entreprises autour de nous subissent les conséquences de cette fermeture." De plus, si le pont est détruit mais pas reconstruit, le tuyau d'alimentation en eau potable devra être déterré pour devenir aérien. "Le tuyau sera en plein soleil, détaille Aurore. Et quand il fera 40 degrés, on ne pourra pas utiliser cette eau dans notre laboratoire de transformation. Donc on ne pourra plus travailler s'ils coupent définitivement le pont."

Contactée par France Bleu Roussillon, SNCF Réseau ne souhaite pas s'exprimer pour l'instant. Des bus de substitution circulent depuis un mois entre Ille-sur-Têt et Villefranche-de-Conflent.

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