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Le sarcophage en plomb retrouvé à Notre-Dame de Paris va être examiné à Toulouse

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Un sarcophage en plomb, de forme humaine, qui daterait du XIVe siècle a été découvert au mois de mars à la cathédrale Notre-Dame, enfoui à un mètre sous la terre, lors des travaux de rénovation. Les médecins légistes du CHU de Toulouse vont examiner la sépulture pour tenter de percer son mystère.

Le sarcophage en plomb découvert dans la cathédrale Notre-Dame de Paris a une forme humaine.
Le sarcophage en plomb découvert dans la cathédrale Notre-Dame de Paris a une forme humaine. © AFP - Julien de Rosa

Sans ouvrir le cercueil, à l'aide d'une caméra endoscopique, les experts ont déjà pu voir la partie haute du cadavre. Ils ont découvert des traces de végétaux, des cheveux, du textile, et un objet qu'ils n'ont pas encore pu identifier. C'est maintenant au tour des médecins légistes toulousains d'examiner le corps, pour tenter de dater le plus précisément possible la période à laquelle a vécu le défunt. 

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Une approche scientifique et historique 

Ce n'est pas la première fois que les médecins du CHU de Toulouse sont mobilisés pour ce genre d'analyse. En 2015, ils avaient étudié le corps de Jeanne de Quengo, noble bretonne morte en 1656, dont le sarcophage avait été exhumé dans l'ancien couvent des Jacobins de Rennes. 

Pour Dominique Garcia, président de l'Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives), le choix de Toulouse s'est donc imposé naturellement : " On a besoin d'avoir à la fois les compétences des médecins légistes, mais aussi une approche historique. Et à Toulouse, il y a une équipe performante, qui a l'habitude de répondre aux questions des archéologues".

Pour examiner le cadavre, les médecins utilisent notamment les outils de radiologie, pour pratiquer une "autopsie virtuelle", ce qui permet de voir l'ensemble du corps, ses tissus, et les possibles pathologies qui auraient pu causer la mort. 

Les études devraient aussi permettre de déterminer le sexe, l'âge et le rang du défunt. La qualité du processus d'inhumation, le fait qu'il ait été inhumé à Notre-Dame ainsi que sa place stratégique sous le transept de la cathédrale, laisse à penser qu'il a appartenu à la noblesse ou au clergé. 

Examiner dans le respect des droits humains

Le corps est considéré comme un bien anthropologique, et non une découverte archéologique. L'examen se fait donc dans le respect des droits humains, explique Dominique Garcia : "On ne les étudie pas comme des objets, mais bien comme des restes humains. On essaye donc d'en tirer le maximum, d'avoir le plus d'enseignements possibles, sans pour autant détruire ou abîmer le corps".

La sépulture a été retrouvée sous le transept de la cathédrale, qui sépare le choeur de la nef
La sépulture a été retrouvée sous le transept de la cathédrale, qui sépare le choeur de la nef © AFP - Julien de Rosa

La sépulture a été découverte près d'objets datant du Moyen-Âge, lors des fouilles précédant les travaux de rénovation. Pour l'instant, les archéologues estiment donc qu'elle date de cette époque. Le responsable des fouilles, Christophe Besnier, parle lui "d'une pratique d'inhumation extrêmement rare", qui pourrait donc réserver bien des surprises. D'autres cercueils, plus classiques, ont été découverts, ainsi qu'une partie de l'ancien jubé de la cathédrale, portail qui séparait la nef et le chœur du XIIe au XVIIe siècle. 

D'ici au mois de juin, le secret de la mystérieuse sépulture devrait être percé. Le sarcophage sera alors sans doute inhumé de nouveau à Notre-Dame de Paris

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