"Mon corps est à moi", une artiste iranienne dans la rue pour défendre les droits des femmes à Toulouse

Les larges photographies accrochent le regard des passants, avenue Honoré Serres, à Toulouse. Sur chacune d'entre elles, on retrouve la même femme, parcourue de lettres persanes noires qui traduites signifient "Mon corps est à moi, ton corps est à toi, son corps est à lui".

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À l'occasion de la journée internationale du droit des femmes, ce vendredi 8 mars, l'artiste iranienne Parya Vatankhah est venue présenter en personne ses œuvres.

"C'est une série de photographies qui s'appelle "Mon corps est à moi". J'ai écrit sur mon propre corps, il s'agit de répéter quelque chose pour apprendre et croire que mon corps m'appartient à moi et pas à l'autre. Les mots c'est important, si on nous prend les mots, on ne peut plus réfléchir."

"Contre la violence étatique"

L'artiste plasticienne exilée en France depuis quatorze ans complète: "C'est contre la violence étatique et politique qui écrase le droit des femmes et en général le droit des hommes en Iran." Une répression d'autant plus marquée après les révoltes qui ont suivi la mort de Mahsa Amini, cette jeune femme battue à mort par la police des moeurs pour un voile "mal porté".

Parya Vatankhah n'est pas retournée dans son pays d'origine depuis une dizaine d'années, de peur d'être arrêtée.
"Je pense que c'est important que des œuvres engagées soient visibles, qu'elles puissent déranger des gens qui peut-être n'apprécient pas l'égalité homme-femme, ou même un corps dévoilé", comment-t-elle.

Cette exposition est organisée dans le cadre des 6e Rencontres pour l'égalité du Conseil départemental de Haute-Garonne, du 8 au 21 mars. Parmi ces rencontres, le public pourra débattre autour du roman "La vie de ma mère !" de Magyd Cherfi, en présence du musicien et écrivain, le 13 mars, ou encore assister à la conférence du journaliste Claude Askolovitch, le 16 mars.