Passer au contenu
Publicité

Des habitants d'Irissarry mobilisés contre une ZAD dans le village

Par

Une soixantaine d'habitants était mobilisée devant la médiathèque d'Irissarry où se tenait ce vendredi une réunion sur le foncier, et en particulier sur la création de zones d'aménagement différé qui permettent aux communes de préempter des terrains à vendre. Les habitants craignent la spéculation.

Les habitants d'Irissarry au Pays basque se mobilisent contre une ZAD zone d'aménagement différé étendue sur 12 hectares du village
Les habitants d'Irissarry au Pays basque se mobilisent contre une ZAD zone d'aménagement différé étendue sur 12 hectares du village © Radio France - Anthony Michel

"La ZAD oui, la spéculation agricole NON !". C'est le message qu'on pouvait lire en français et en basque sur les banderoles brandies devant la médiathèque d'Irissarry ce vendredi en fin d'après midi. Une soixantaine d'habitants de la commune et de soutiens ont voulu dénoncer la création d'une ZAD, une zone d'aménagement différé sur 12 hectares de la commune et en particulier sur des terres agricoles. Ils craignent de la spéculation. À l'intérieur de la médiathèque, le maire de la commune Xavier Lacoste organisait justement une réunion sur le sujet avec l'agglomération Pays basque, les Sociétés d'aménagement foncier et d'établissement rural (Safer), L'Établissement Public Foncier Local (EPFL), le Syndicat mixte du schéma de cohérence territoriale (Scot) ainsi que les associations ELB et Lurzaindia.

Publicité

"Pour nous, c'est spéculatif."

Une réunion pour discuter entre autres de la ZAD d'Irissarry, votée en conseil d'agglomération Pays basque en mars 2021. Les habitants et les propriétaires de terrains concernés ont découvert le pot aux roses en octobre. Outre l'effet d'annonce, ce qui inquiète tout particulièrement les habitants de la commune, mobilisés, c'est le devenir des terres agricoles qui font partie du périmètre actuel de la ZAD. Sur le papier, la création de zone d'aménagement différée permet aux communes de pouvoir préempter, autrement dit acheter des terrains en priorité, lorsqu'une parcelle est en vente. Sauf que pour les habitants, ça veut dire que des terres agricoles peuvent être rachetés à des prix bien au-delà de leur véritable prix

"La commune se permet, le jour où ce terrain viendra à être en vente, d'avoir un œil dessus et de préempter si elle le souhaite ou pas" détaille Iban Darrioumerlou, paysan à Irissarry, "sauf qu'en 'Zadant' elle enlève tout droit à la Safer et Lurzaindia leur droit de préemption. Donc, si un prix spéculatif et que la mairie ne bouge pas, personne ne pourra bouger et le terrain partira à un prix spéculatif." D'autant que sur les douze hectares de terrains installés dans cette ZAD, deux sont déjà en vente, que la mairie veut racheter. "Deux hectares que la mairie achète par le biais de l'EPFL à 80.000 euros l'hectare, des terrains agricoles. Pour nous, c'est spéculatif. Ça devrait être payé maximum 8.000 euros l'hectare en terrains agricoles". Le maire d'Irissarry Xavier Lacoste en fin de réunion corrige, et explique : "L'EPLF a délégation pour négocier les terrains. Les parcelles en 2006 ont été estimées à 214 000 euros et la propriétaire voulant vendre la propriété d'un seul bloc, l'EPLF a négocié, a négocié ces parcelles à 200 000 euros".

"Conserver des prix raisonnables."

Sur le fond du problème, et l'inquiétude que suscite le fonctionnement de la ZAD, le maire explique que l'objectif n'est pas de spéculer sur les terres agricoles. "Aujourd'hui, il me semble plus cohérent que le foncier soit maîtrisé par le public qui va mettre en avant des projets cohérents que le privé qui peuvent lui vendre au meilleur offrant". Mais pour Jean Mendiboure, un autre habitant mobilisé, il y a peut être une autre solution pour mener à bien des projets notamment immobiliers que de récupérer des terres agricoles: "Ces 12 hectares, avant tout, il faut qu'ils soit utilisés par des agriculteurs, et pas pour faire encore du logement".

Comme à Irissarry, de nombreuses communes du Pays basque ont aussi vu une partie de leur surface mis en zone d'aménagement différée. Pour le président de l'agglomération Pays basque, présent à la réunion organisée à la médiathèque d'Irissarry, "l'objectif n'est pas de faire augmenter le prix des terres et notamment des terres agricoles". Jean René Etchagaray poursuit : "l'objectif, c'est faire aussi que l'on puisse conserver des terres à des prix raisonnables et pour justement, créer les espaces dont elle a besoin pour construire des logements pour les jeunes familles qui souhaitent s'installer ou rester dans le pays".

Comment être mieux soigné en France ?

Consultation citoyenne France Bleu X Make.org. Déserts médicaux, qualité des soins, formation et salaires des soignants, accompagnement des malades, pénuries de médicaments… ces sujets qui concernent la santé en France sont au cœur de l’actualité et de l’attention d’une immense majorité de citoyens. Partagez vos solutions, faites des propositions et donnez votre avis sur celles des autres.

Publicité

undefined