Il y a un an, la mort de Nahel marquait le début de onze jours de violences urbaines en France

C'était il y a un an, le 27 juin 2023. La vidéo de deux policiers qui plongent les mains à travers la vitre d'une Mercedes jaune commence à circuler sur les réseaux sociaux. La voiture redémarre et s'empale contre un poteau. À 9h15, le conducteur de la voiture, Nahel, 17 ans, est déclaré mort. Un peu plus tôt, accompagné de deux adolescents dans la voiture, il avait pris la fuite pour éviter un contrôle policier.

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Des troubles de Nanterre à l'ensemble du pays

Quelques heures à peine après le drame, la vidéo est déjà virale sur les réseaux sociaux. Les premiers mortiers sont tirés le soir même à Nanterre et dans plusieurs villes de région parisienne. Le lendemain, les violences s'étendent à Rennes, Marseille, Toulouse ou encore Nantes. Des écoles, des mairies, des médiathèques sont incendiées, des commerces sont pillés.

Le phénomène de violences urbaines se répand aussi aux Outre-Mer et n'épargne pas les villes moyennes comme Laval, Amiens, Chambéry. Lors de la cinquième nuit d'émeutes, la maison du maire de l'Haÿ-Les-Roses (Val de Marne) est prise pour cible par une voiture bélier. À l'intérieur, sa femme et ses enfants sont contraints de prendre la fuite.

Au total, les événements dureront pendant onze jours. Les émeutes mobilisent jusqu'à 45.000 policiers chaque nuit. Selon un rapport sénatorial, 672 communes ont connu des dégâts, estimés à plus d'un milliard d'euros. Plus de 4.000 personnes ont été interpellées lors des événements. Des hommes, dans 90% des cas. Un tiers d'entre eux étaient mineurs au moment des faits.

Un rassemblement pour Nahel samedi

Dans les mois qui ont suivi, une grande partie des personnes interpellées ont été jugées par les tribunaux. Le gouvernement a présenté un plan "anti-émeutes" et débloqué une enveloppe de 100 millions d'euros pour aider les maires à reconstruire les lieux publics détruits ou dégradés. Certains ont déjà été remis sur pied.

Le policier auteur du tir, mis en examen pour homicide volontaire, a été remis en liberté sous contrôle judicaire au mois de novembre. Au mois de mai, la justice a organisé une reconstitution de la scène de la mort de Nahel, pour confronter les différents acteurs à leur version des faits. La mère de Nahel appelle, elle, à une marche blanche en hommage à son fils, ce samedi 29 juin.

Cette marche blanche sera "un moment de recueillement, un moment de commémoration, un moment de souvenir", a expliqué ce jeudi sur franceinfo Maître Nabil Boudi, l'avocat de Mounia Merzouk, la mère de Nahel.

Un an après la mort de son fils, il y a encore "un sentiment de colère" chez sa mère, selon son avocat. "Mounia est une mère seule, une mère attristée", a expliqué Maître Nabil Boudi. "Il y a un grand manque dans sa vie et ça, c'est quelque chose que l'enquête ne pourra pas combler. C'est quelque chose que le deuil ne pourra pas combler. Tous les jours, elle se réveille sans son fils. C'est une mère seule", a-t-il rappelé.