Six familles en grande précarité sont hébergées dans les locaux de l'entreprise LMC à Bondues

C'est une première dans la métropole de Lille. A Bondues (Nord), une entreprise LMC, un grossiste en quincaillerie a proposé ses locaux vacants à des familles qui n'avaient pas de toit. Depuis mi-décembre, elle accueille six familles, 27 personnes. Ce dispositif est le fruit d'un travail collectif entre des acteurs politiques locaux, d'autres entreprises qui ont participé à l'aménagement des locaux et surtout le tissu associatif.

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Une stabilité pendant six mois

Les locaux font 350 m² et ont été aménagés en "cellule de vie pour les familles". "Nous étions dans la rue", témoigne les larmes aux yeux Kaouther, une Tunisienne qui a trouvé refuge dans ses locaux avec son mari et ses deux filles. "Pas tout le temps mais on était souvent à la rue, des fois dans les gymnases, des fois à l'hôtel ou chez la maîtresse de ma fille", ajoute-t-elle.

"Si ce projet existe c'est qu'il y a un problème, on se rend compte que le système est saturé (...) sur cet aménagement, on a transformé un plateau vide en un lien d'accueil en 48h", explique Vindhya Saravane, le directeur de l'association Souffle du Nord qui a piloté ce projet.

À terme, 36 personnes pourront vivre dans ces locaux pendant six mois. "Il va falloir que l'on trouve d'autres solutions nous associations, que l'on fasse un pas de côté parce qu'il y a 90% de chances que ces personnes si elles ne rentrent pas dans les circuits classiques aujourd'hui, ce ne sera pas le cas dans six mois", complète Vindhya Saravane, le directeur de l'association Souffle du Nord.

Car le constat dressé par la mairie sur la précarité dans la métropole est accablant. "On a rarement eu autant de familles avec des enfants qui sont à la rue, qui ont besoin d'être stabilisés, protégés, accompagnés et pas seulement le temps d'un gymnase quelques jours mais au-delà mettre ses familles à l'abri et surtout assurer la continuité pédagogique pour leurs enfants scolarisés dans nos écoles", explique de son côté Arnaud Deslandes, premier adjoint à la mairie de Lille en charge des solidarités.

De son côté le chef de l'entreprise LMC, François Bouy appelle "à dupliquer ce projet". "Nous avons beaucoup d'entreprises sur le territoire dont les locaux sont vacants et qui ne servent pas. En faisant lever quelques verrous juridiques, on pourrait loger bien plus de personnes", conclut-il avec le sourire.