Passer au contenu
Publicité

Caen : le combat de Charlotte Ngoma pour mener à terme une PMA après le décès de son mari

Par

Charlotte Ngoma a perdu son mari décédé d'un cancer en décembre dernier à l'âge de 29 ans. Le couple avait lancé un projet de procréation médicalement assistée que le CHU de Caen refuse de poursuivre au nom de la loi qui interdit les PMA post-mortem en France. Le tribunal administratif a été saisi.

Charlotte Ngoma, peu avant l'audience devant le tribunal administratif de Caen ce 14 août 2024
Charlotte Ngoma, peu avant l'audience devant le tribunal administratif de Caen ce 14 août 2024 © Radio France - Didier Charpin

Jocelyn et Charlotte se sont mariés en juillet 2021, puis ils ont lancé ce projet de PMA l'année suivante. Mais un cancer foudroyant a emporté en cinq mois le mari alors âgé de 29 ans. Cinq mois durant lesquels il a souvent répété son espoir de devenir père, même après sa mort. Des attestations écrites ont d'ailleurs été présentées ce mercredi 14 août par le tribunal administratif de Caen, saisi par Charlotte déterminée à faire aboutir son projet de famille. “Des attestations du chirurgien du CHU qui l'a opéré et mon gynécologue à qui il avait dit qu’il souhaitait cette PMA post-mortem. J’ai aussi des attestations de sa famille et de nos amis communs à qui il a parlé quand il était dans les états les plus critiques en réanimation”, souffle la Caennaise de 36 ans.

Publicité

Quatre mois après le décès de Jocelyn, Charlotte Ngoma a demandé au CHU de Caen la poursuite du parcours de procréation médicalement assistée, sachant que trois embryons sont toujours conservés par l’hôpital caennais. Le 10 juin dernier elle a essuyé un rejet du CHU parce que la loi française n’autorise pas les PMA après le décès de l’un des deux conjoints. “Je trouve que la loi est très en retard sur d’autres pays qui ont bien avancé. Mais nous, on stagne. J'ai essayé de contacter les 577 députés et j’ai eu deux retours rapides, dont celui de Fabrice Le Vigoureux (ancien député Rennaissance de la 1ʳᵉ circonscription du Calvados). Mais malheureusement, il y a eu la dissolution !

“Un double deuil” - Charlotte Ngoma

Une autre solution serait de partir à l’étranger où la législation est plus souple. La Caennaise a trouvé une clinique en Espagne qui serait prête à l’accueillir, mais le 29 juillet dernier l’Agence de biomédecine a refusé le transfert des embryons. “La situation est désespérante”, s’irrite Charlotte Ngoma. Il faut faire bouger les lignes. Autant pour moi que pour les autres femmes qui subissent le même calvaire. Nous vivons un double deuil.

L’audience de ce mercredi devant le tribunal administratif de Caen, saisi en référé, était destinée à contraindre le CHU de Caen à reprendre le parcours de la PMA. La décision sera communiquée ce vendredi 16 août. “S’il le faut on ira jusqu’à la Cour européenne des droits de l’homme”, indique Charlotte Ngoma, bien décidée à mener à terme son projet de maternité avec son conjoint disparu. Le CHU de Caen s'est engagé à conserver les embryons jusqu’à la fin de la procédure.

Comment être mieux soigné en France ?

Consultation citoyenne France Bleu X Make.org. Déserts médicaux, qualité des soins, formation et salaires des soignants, accompagnement des malades, pénuries de médicaments… ces sujets qui concernent la santé en France sont au cœur de l’actualité et de l’attention d’une immense majorité de citoyens. Partagez vos solutions, faites des propositions et donnez votre avis sur celles des autres.

Publicité

undefined